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Liban

Les habitants jettent le doute et parlent d’« erreur et de piège »

Sur le terrain, l’armée a intensifié sa présence militaire autour de Ersal, établissant des barrages fixes et mobiles et bloquant toutes les routes qui y mènent, dont les couloirs de la contrebande dans le jurd. Les véhicules qui entrent et sortent du village sont fouillés méticuleusement.
Les forces régulières se gardent de donner des informations sur leurs mouvements ou leurs investigations, alors que la polémique bat son plein autour de l’appartenace et l’habillement civil ou militaire du groupe de l’armée qui a opéré à Ersal vendredi. Le président du conseil municipal du village, Ali Houjeyri, dont deux des fils auraient participé à l’embuscade, a avancé la thèse de « l’erreur » dans une conférence de presse, affirmant que « les passagers de deux voitures civiles blanches sans plaques avaient kidnappé Khaled Hamid après lui avoir tiré dessus » et que l’armée, « alertée deux fois, avaient nié avoir envoyé une patrouille à Ersal ou lancé une opération contre Hamid ». Il s’est dit consterné par l’évolution des événements, dénonçant « au nom des habitants de Ersal ce qui s’est passé avec l’armée », avant de s’interroger sur le point de savoir pourquoi les militaires sont venus « en tenues civiles ». Il a fait état d’« un piège dans lequel nous sommes tombés ». « Une partie politique en est responsable. Elle se place sous l’ombrelle de l’État », a-t-il ajouté, avant de dire ne pas savoir qui a tiré sur la patrouille « puisque plus de 200 pick-up s’étaient rendus vers le jurd où la patrouille avait emmené Hamid ».
Mais le ministre Ghosn avait assuré samedi que plusieurs membres de l’unité militaire étaient en tenue militaire, et qu’il était donc impossible qu’ils ne soient pas reconnus. Des images de militaires ensanglantés montrées en soirée par la LBCI, qui a dit avoir pris ces clichés au siège de la municipalité de Ersal, ont conforté ses propos. Les militaires étaient de surcroît à bord de deux Humvee peintes en camouflage, des véhicules que seule l’armée possède, selon des sources militaires citées par la chaîne locale qui a également indiqué que les corps de Bechaalany et de Zahraman portaient des traces de torture.
Cette dernière information a suscité la colère des habitants de Mreyjet dont un groupe a bloqué dans la nuit la route de Dahr el-Baydar, rouverte peu de temps après par les agents de l’ordre. Des manifestations de colère contre l’embuscade meurtrière de Ersal ont été également signalées dans la journée à Marjeyoun, dans la Békaa et au Akkar.
Samedi, l’armée avait arrêté plusieurs personnes qui étaient pour la plupart en possession d’armes. Parmi eux, deux des fils de Ali Houjeyri.
Toujours est-il qu’en soirée hier, une délégation des ulémas musulmans et des cheikhs de Ersal s’est rendue auprès du Premier ministre pour lui faire part de sa volonté de coopérer avec les autorités et de leur livrer les suspects.
Tout en admettant que la réaction des habitants du village était « inadmissible », ils ont réclamé l’ouverture d’une enquête, en arguant du fait qu’une cinquième colonne aurait tout manigancé, selon des sources de la délégation. Celle-ci s’est notamment arrêtée sur les premières informations relatives à la présence de cinq victimes et non pas deux, et a jugé nécessaire des investigations sur ce point précis.
Sur le terrain, l’armée a intensifié sa présence militaire autour de Ersal, établissant des barrages fixes et mobiles et bloquant toutes les routes qui y mènent, dont les couloirs de la contrebande dans le jurd. Les véhicules qui entrent et sortent du village sont fouillés méticuleusement.Les forces régulières se gardent de donner des informations sur leurs mouvements ou leurs...

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