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Moyen Orient et Monde - Syrie

Arabi : La mission de Brahimi n’a apporté aucune lueur d’espoir

L’opposition reporte sa décision de former un gouvernement en exil ; le régime va créer une force paramilitaire.

Des rebelles syriens en action à Alep. Élias Edouard/AFP

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé hier l’ONU à proclamer un cessez-le-feu en Syrie, estimant que la mission du médiateur international Lakhdar Brahimi n’avait abouti à « aucune lueur d’espoir ». « Je dois dire que tous les contacts menés par l’envoyé spécial Lakhdar Brahimi n’ont abouti jusqu’à présent à aucune lueur d’espoir pour mettre la crise sur la voie d’un règlement », a ainsi déclaré M. Arabi dans un discours à l’ouverture d’un sommet économique arabe à Riyad. « Face à cette situation, j’appelle le Conseil de sécurité à se réunir immédiatement pour adopter une résolution contraignante sur un cessez-le-feu afin d’arrêter le bain de sang », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la Ligue a également réclamé « le déploiement d’une force d’observateurs internationaux » en Syrie.
Par ailleurs, un porte-parole a indiqué que M. Brahimi avait été reçu hier à New York par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Les deux hommes devaient s’entretenir dans la nuit par téléconférence avec M. Arabi.

Istanbul et Doha
Dans le même temps, la coalition de l’opposition syrienne réunie à Istanbul a reporté une décision de former un gouvernement en exil jusqu’à l’obtention de l’appui des forces rebelles sur le terrain ainsi que de la communauté internationale. Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, a affirmé dans un communiqué avoir décidé de « former un comité chargé de mener des consultations avec les forces de la révolution, de l’Armée syrienne libre et avec les pays amis pour sonder leurs opinions sur la composition d’un gouvernement en exil ».
Le chef de la coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz al-Khatib, a de son côté effectué une visite éclair au Qatar pour demander des fonds pour l’opposition. Selon Louay Safi, un responsable de l’opposition basé au Qatar, M. Khatib a eu « des entretiens fructueux » dimanche avec les responsables du Qatar, notamment le Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani.


Par ailleurs, le régime du président Bachar el-Assad a décidé de créer une force paramilitaire pour aider l’armée dans sa lutte contre les rebelles. « L’armée n’est pas préparée pour les guérillas, le régime a donc décidé de créer une Armée de défense nationale », a ainsi déclaré le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. L’Armée de défense nationale regroupe les Comités populaires, des civils favorables au régime qui ont pris les armes dans leurs quartiers pour empêcher les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) d’y pénétrer. Beaucoup d’éléments de cette nouvelle formation sont membres ou sympathisants du parti Baas, femmes et hommes de toutes confessions, a-t-il ajouté.


M. Abdel Rahmane a accusé l’Iran de jouer un rôle dans l’entraînement de cette nouvelle force. Elle est déjà active dans la province de Homs, selon un militant. « Le nombre des combattants du régime a augmenté ces derniers jours, alors que l’Armée de défense nationale est entrée en action », a affirmé Hadi Abdallah, un militant antirégime de Qoussair.
Le ministre syrien de la Défense Fahd el-Freij a affirmé pour sa part que son pays vaincrait « le complot » fomenté contre lui, en soulignant que son armée avait déjà infligé de « lourdes pertes aux gangs terroristes armés », a rapporté la télévision d’État.


Parallèlement, des chasseurs bombardiers ont mené des raids à la périphérie de Damas, selon une ONG syrienne. « Des avions militaires ont mené plusieurs raids sur les villes d’Erbine, de Hamourié, ainsi que de Beit Saham et Mleha », dans la province de Damas, a indiqué l’OSDH.


L’organisation a fait état en outre de survol d’avions militaires sur la Ghouta orientale, une région de vergers bordant la capitale, avec « des combats violents » aux abords des localités d’Aqraba et de Zamalka. Au sud-ouest de Damas, « les bombardements se poursuivaient sur la ville de Daraya », aux mains des rebelles et dont les forces du régime tentent de reprendre le contrôle depuis plusieurs semaines. Selon le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, « l’armée a anéanti au cours des dernières 48 heures des hommes armés aux abords de Daraya et de Mouadamiyat al-Cham, ainsi que dans les vergers de Douma et de Harasta », au nord de la capitale.
Au moins 13 personnes ont trouvé la mort hier, selon des activistes.

Coupure de courant
Parallèlement, une panne généralisée de courant a eu lieu à Damas depuis dimanche soir. Le ministre de l’Électricité, Imad Khamis, cité par l’agence officielle SANA, a indiqué que la coupure de courant était due à « une attaque terroriste contre un câble de transmission », ajoutant que « le courant a commencé à revenir dès lundi matin ». Le directeur de l’OSDH, citant des militants, a jugé « probable qu’une station ait été touchée lors d’un raid aérien » lancé par l’armée syrienne.


Longtemps épargnée par les combats, Damas est aujourd’hui au cœur de l’insurrection. « Dans la vieille ville de Damas, on ne peut échapper au bruit sourd des bombardements, des chasseurs et même des rafales de mitrailleuses tirées à proximité », a souligné une Damascène, qui s’est rendue dimanche dans ce quartier naguère prisé des touristes. Une puissante explosion a d’ailleurs secoué dans la nuit le quartier aisé de Doummar, au nord-ouest de Damas, faisant un nombre indéterminé de victimes.


Malgré la situation déjà précaire des Syriens, les autorités ont augmenté les prix de denrées essentielles comme l’essence et la farine, quelques jours après une augmentation du prix du mazout.
Enfin, une mission des Nations unies s’est rendue hier à Homs, puis dans une localité voisine tenue par l’opposition afin d’évaluer les besoins, a indiqué l’ONU, dans le cadre de la préparation d’une très importante opération humanitaire dans le pays.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé hier l’ONU à proclamer un cessez-le-feu en Syrie, estimant que la mission du médiateur international Lakhdar Brahimi n’avait abouti à « aucune lueur d’espoir ». « Je dois dire que tous les contacts menés par l’envoyé spécial Lakhdar Brahimi n’ont abouti jusqu’à présent à aucune lueur d’espoir pour...

commentaires (5)

Ou le RÊVE le plus LONG !

SAKR LEBNAN

02 h 44, le 23 janvier 2013

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Commentaires (5)

  • Ou le RÊVE le plus LONG !

    SAKR LEBNAN

    02 h 44, le 23 janvier 2013

  • Fournis ton rapport "copier-coller" le 28/01 et pose ton tablier Lakhdar ensuite passe à la juteuse caisse et va offrir un café à Kofi au cafeteria du palais de verre et buvez un coup à la santé de la Syrie, ton rôle est terminé! Les fruits ne semblent pas encore murs. Allez, à qui le tour?? Boutros Ghali avec ses 90 ans? il ne reste qu'à aller chercher dans les anciens présidents des BRIKCS.. pourquoi pas Loula ou un ancien premier ministre Indien ou d'Afrique du sud? Les occidentaux sont à exclure bien entendu pour leur profonde partialité et autre chose que je ne citerai pas.

    Ali Farhat

    16 h 25, le 22 janvier 2013

  • La Ligue Arabe ! Existe-t-elle encore ???

    SAKR LEBNAN

    12 h 41, le 22 janvier 2013

  • C'est la meilleure ! L'inexistant qui juge l'inutile.

    Robert Malek

    09 h 00, le 22 janvier 2013

  • Bashar ne s'en ira que s'il est assassiné, pour le moment il tient la corde et rien ne pourra le faire partir. Arrêtons de se gargariser d'illusions, l'opposition mercenarisée est en déroute totale.

    Jaber Kamel

    05 h 40, le 22 janvier 2013

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