La dernière étude de Global Financial Integrity (GFI) a estimé les flux financiers illicites (FFI) en provenance du Liban à 21 milliards de dollars entre 2001 et 2010, ce qui représente une moyenne de 2,1 milliards de dollars par an durant la période couverte. Global Financial Integrity est une organisation non gouvernementale basée à Washington qui œuvre contre les mouvements de capitaux illicites. GFI définit ces flux financiers comme toute ressource ayant été illégalement obtenue, transférée ou utilisée. Cela inclut tous les flux de capitaux sortant non comptabilisés à l’origine de l’accumulation d’actifs étrangers par des résidents qui contreviennent aux lois applicables et au cadre réglementaire existant.
Les flux financiers illicites sont ainsi évalués par la combinaison de deux méthodes de calcul : le Gross Excluding Reversals (GER) et le Hot Money Narrow (HMN). Le premier correspond à une méthode permettant de calculer les sorties brutes de capitaux illicites, définies comme une sous-facturation des exportations et une sous-facturation des importations. De son côté, la méthode HMN extrait les flux de capitaux illicites à partir de fuites dans la balance des paiements.
Ainsi, selon l’étude de Global Financial Integrity, citée par le Lebanon this Week de la Byblos Bank, le Liban se situerait à la 30e position parmi 143 économies dans le monde en termes de flux financiers illicites sur une base annuelle, tandis qu’il arriverait à la 12e place parmi 43 pays à revenus moyens-supérieurs (PRMS) et au neuvième rang parmi 18 pays arabes inclus dans l’étude.
Dans le monde, les flux financiers illicites provenant du Liban ont été plus élevés que ceux en provenance du Kazakhstan, de la Trinité et Tobago et du Vietnam, mais inférieurs à ceux provenant du Chili, d’Aruba et du Koweït. Par ailleurs, les FFI provenant du Liban ont dépassé ceux provenant du Kazakhstan, de la République dominicaine et de l’Argentine, mais ont été inférieurs à ceux du Chili, du Brésil et de la Turquie parmi les PRMS.
Dans les pays arabes, les FFI provenant du Liban ont été plus élevés que ceux issus d’Algérie, du Maroc et de Bahreïn, mais moins importants que ceux du Soudan et de l’Égypte. Selon l’étude de Global Financial Integrity, la moyenne annuelle des FFI provenant du Liban sur la période 2001-2010 a été inférieure à la moyenne mondiale de 4,1 milliards de dollars, de celle des pays arabes (3,7 milliards de dollars) et de celles des PRMS (3,5 milliards de dollars) sur la période couverte. Par ailleurs, le Liban a représenté 3,3 % des FFI en provenance des pays arabes, 1,4 % de ceux des PRMS et 0,4 % des FFI dans le monde sur ces dix dernières années.
En parallèle, selon GFI, des flux de capitaux illicites provenant du Liban sur une base HMN, soit ceux ayant transité par fuite de la balance des paiements, ont totalisé 15 milliards de dollars entre 2002 et 2010, soit une moyenne de 1,7 milliard de dollars par an durant la période couverte. Enfin, les FFI provenant par fuite de la balance des paiements libanaise ont été les 16es plus élevés dans le monde selon le rapport.
Pour mémoire
Blanchiment d’argent au Liban : la CSI a reçu 335 cas dits « suspects » en 2011
Salamé plus que jamais engagé dans la lutte contre le blanchiment d’argent