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Moyen Orient et Monde - Égypte

Moubarak obtient le droit d’être rejugé

La date du procès en appel de l’ancien raïs ne sera probablement pas fixée avant quatre mois.
Le président déchu Hosni Moubarak a obtenu hier le droit d’être rejugé, une décision susceptible de raviver les tensions en Égypte à l’approche du deuxième anniversaire du début de la révolution contre l’ancien raïs.
La Cour de cassation égyptienne a ainsi jugé recevable l’appel de l’ancien président et de son ministre de l’Intérieur Habib al-Adli, condamnés en juin à la prison à vie pour la répression du soulèvement de 2011. « La Cour a décidé d’accepter le recours des prévenus et ordonne la tenue d’un nouveau procès », a ainsi déclaré hier le juge Ahmad Ali Abdel Rahman, sous les acclamations des partisans de l’ex-raïs. Il n’a pas précisé les fondements légaux de cette décision ni le calendrier de la procédure à venir.
Le nouveau procès aura lieu sur la base des éléments utilisés lors du premier et sa date ne sera certainement pas fixée avant quatre mois, a pour sa part affirmé Mohammad Abdel Razek, l’un des avocats de l’ancien chef d’État. « Aucune pièce nouvelle ne sera présentée », a-t-il ajouté, en insistant sur les innombrables failles dans la précédente procédure. « (Cela) a abouti à un procès inéquitable pour notre client », a-t-il encore dit. La Cour de cassation a aussi annulé les verdicts de non-culpabilité rendus au sujet des accusations de corruption portées contre l’ancien président, ses deux fils et un ancien collaborateur et elle a ordonné un nouveau procès pour six proches de l’ancien ministre de l’Intérieur. Mohammad Abdel Razek a dit s’attendre à ce que l’état de santé de son client soit pris en compte lors du futur procès.
Ce nouveau procès risque toutefois de raviver d’anciennes plaies. « Si Moubarak et ses collaborateurs corrompus obtiennent des condamnations plus légères, cela va relancer la révolution et le sang va de nouveau couler », a réagi un ingénieur cairote. À l’issue du premier procès, de nombreux Égyptiens avaient été déçus que M. Moubarak ne soit pas explicitement jugé coupable de la mort de manifestants et des atteintes aux droits de l’homme commises durant ses années au pouvoir. L’ancien président a seulement été jugé coupable de complicité dans la mort de révolutionnaires.

Molotov
La décision de la Cour de cassation pourrait aussi donner un nouveau souffle à l’opposition regroupant libéraux, laïcs et chrétiens, systématiquement défaits dans les urnes depuis deux ans par les islamistes, qui ont porté l’un des leurs, Mohammad Morsi, à la présidence, remporté les élections législatives et pu ainsi rédiger à leur guise une nouvelle Constitution. Cette opposition et la jeunesse, qui a joué un rôle moteur dans le renversement de M. Moubarak, espèrent ainsi manifester en masse à l’occasion du deuxième anniversaire du début de la révolution, le 25 janvier, alors que de nouvelles élections législatives doivent avoir lieu dans un délai de quelques mois.
Par ailleurs hier, des hommes masqués ont attaqué un campement de contestataires devant la présidence au Caire avec des cocktails Molotov et des tirs à la chevrotine, faisant des blessés parmi les civils et les policiers, a indiqué un responsable de la sécurité. Selon le ministère de la Santé, sept policiers, dont un officier supérieur, et 16 civils ont été blessés dans ces violences. Selon une source au sein des services de sécurité, deux des assaillants ont été arrêtés.
(Source : agences)
Le président déchu Hosni Moubarak a obtenu hier le droit d’être rejugé, une décision susceptible de raviver les tensions en Égypte à l’approche du deuxième anniversaire du début de la révolution contre l’ancien raïs.La Cour de cassation égyptienne a ainsi jugé recevable l’appel de l’ancien président et de son ministre de l’Intérieur Habib al-Adli, condamnés en juin à...

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