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À La Une - Révolte

Un million de Syriens vont manquer de vivres, avertit le PAM

Le gouvernement invite l’opposition à participer au dialogue national proposé par Assad.

Des hommes tirant le corps d’un homme des ruines d’un immeuble touché par un missile lors d’un raid aérien sur Alep. Photo AFP

Un million de Syriens environ vont manquer de vivres, essentiellement dans les zones de guerre, en raison des restrictions à la distribution d’aide mises par le gouvernement, a annoncé hier le Programme alimentaire mondial (PAM). Cette agence des Nations unies distribue des rations alimentaires à environ 1,5 million de personnes par mois dans ce pays, alors que 2,5 millions de Syriens en auraient besoin, a déclaré Élisabeth Byrs, porte-parole du PAM. La population civile manque tout particulièrement de pain et il existe également une pénurie de carburant. La détérioration des conditions de sécurité ont d’ailleurs obligé le PAM à évacuer son personnel des villes de Homs, Alep, Tartous et Qamishly. L’insécurité retarde de plus les livraisons de denrées alimentaires et les navires doivent désormais décharger leurs cargaisons au port de Beyrouth au lieu de Tartous, toujours selon Élisabeth Byrs.


Le PAM ne parvient pas à accroître son assistance et seule une poignée d’organismes humanitaires sont autorisés à distribuer des secours en Syrie. « Notre partenaire principal, le Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS), est débordé et n’a plus la capacité d’accroître ses activités », a dit la porte-parole lors d’un point de presse à Genève. « Le PAM prend des dispositions pour importer du carburant à des fins humanitaires, régler l’impact d’une pénurie importante de fioul à travers le pays qui affecte la capacité de l’agence à distribuer des vivres à temps et trouver des camions pour assurer la distribution. »


Toujours sur le plan humanitaire, plusieurs membres d’organisations humanitaires ont été blessés hier dans une bousculade lors d’une distribution d’aide dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, dans le nord de la Jordanie, a-t-on appris de sources officielles. Au moins l’un d’entre eux a dû être hospitalisé.

Province d’Idleb et el-Nosra
Pendant ce temps, les violences se poursuivaient sans relâche hier en Syrie. Dans la province d’Idleb, les rebelles sont parvenus à abattre un hélicoptère qui se rendait à l’aéroport militaire de Taftanaz, assiégé par les rebelles et les jihadistes qui cherchent à le prendre, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins.


Dans la même province, l’armée a repoussé une attaque rebelle sur le village de Mastouma, point de rassemblement des chars et des troupes régulières à sept kilomètres d’Idleb, la capitale de la province éponyme dont les insurgés tiennent une grande partie, a ajouté Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH.


Dans la même région, les islamistes radicaux du Front el-Nosra ont exécuté trois soldats, l’un d’entre eux étant accusé d’avoir violé une jeune femme à Deir ez-Zor, a aussi indiqué l’OSDH avec une vidéo à l’appui.
Ailleurs dans le pays, la banlieue de Damas était de nouveau sous les bombes, et des renforts continuaient d’arriver à Daraya, une localité située au sud-ouest de la capitale que l’armée tente de reprendre depuis des semaines, selon l’OSDH. Selon un bilan provisoire de l’OSDH, plus de 100 personnes ont péri hier à travers le pays.

Efforts diplomatiques
Dans ce contexte de violences, le ministre syrien de l’Information, Omrane el-Zohbi, a invité « toutes les forces d’opposition » qui adhèrent aux principes de la non-ingérence et de la souveraineté nationale à participer au dialogue national proposé dimanche par M. Assad pour régler la crise. Cet appel exclut d’emblée l’opposition en exil reconnue par les Occidentaux comme la représentante légitime du peuple syrien et qui réclame le départ de M. Assad.


Au niveau diplomatique, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a annoncé que l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi rencontrerait aujourd’hui le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, dont le pays est l’un des rares du Moyen-Orient à soutenir le régime de Damas.


Enfin, une réunion à huis clos impliquant des experts et des dirigeants de l’opposition syrienne se déroulera aujourd’hui et demain dans le sud de l’Angleterre pour préparer l’après-Bachar el-Assad, a annoncé hier le ministère des Affaires étrangères qui organise cet événement. Des experts et des universitaires spécialistes de la gestion des sorties de conflit, des membres de la direction de la Coalition de l’opposition syrienne, des représentants de pays arabes et d’agences multilatérales participeront à cette réunion fermée aux médias, selon le ministère.

 

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