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Économie - Analyse

Banques : règles plus souples, effet positif espéré pour l’économie

L’assouplissement des futures contraintes de liquidité imposées aux banques, annoncé dimanche, devrait desserrer l’étau qui menaçait de peser sur l’offre de crédit en Europe dans une conjoncture déjà défavorable, selon les analystes.
Le Comité de supervision bancaire, chargé de définir le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, a accepté d’étaler davantage le calendrier d’application de ces contraintes mais surtout d’en modifier le calcul.
Conçu pour éviter, autant que possible, l’implosion accélérée d’un établissement, à la manière de l’américaine Lehman Brothers, le ratio de liquidité (LCR) contraint une banque à détenir un montant minimum d’actifs liquides, c’est-à-dire très faciles à mobiliser en cas de fuites de dépôts.
Mais la première mouture du texte se focalisait sur les dépôts et sur les obligations d’État, et faisait peu de cas d’autres actifs, comme les actions ou les obligations d’entreprises ne bénéficiant pas des meilleures notes d’agences.
Depuis la publication de ces ratios, de nombreux banquiers européens prévenaient que cette définition trop restrictive risquait de peser sur le financement de l’économie.
En effet, elle imposait aux banques de mobiliser des ressources considérables, qu’elles ne pourraient pas prêter.
Par ailleurs, elles les conserveraient sous forme d’actifs très peu rémunérés (les dépôts ou les obligations d’État) et chercheraient, dès lors, à rééquilibrer leurs revenus en remontant leurs taux de crédit par ailleurs.
« Il commençait déjà à y avoir un impact sur la distribution du crédit et sur le “business model” des banques », explique Thomas Rocafull, directeur services financiers du cabinet SIA conseil.
L’élargissement des actifs éligibles au ratio et l’adoption d’hypothèses assouplies quant à la fuite des dépôts redonnent des marges de manœuvre aux banques.
« Ces changement sont significatifs à la lumière de la pression du marché et de l’économie, et reflètent une approche pragmatique », selon l’agence de notation Fitch.
Cet ajustement devrait « permettre aux banques de se conformer à ce nouveau ratio dans de meilleures conditions et donc d’être moins contraintes dans leur capacité à faire des crédits à leurs clients », a estimé la Fédération bancaire française (FBF).
« Le traitement de la liquidité est fondamental, tant pour la stabilité des banques que pour leur rôle en soutien d’un redressement économique plus large », a commenté le commissaire européen aux Services financiers, Michel Barnier, partisan d’une modification au même titre que le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.
Les avis sont plus partagés sur l’autre décision majeure du Comité de supervision bancaire, à savoir l’étalement du calendrier d’entrée en vigueur de ces ratios avec une application totale en 2019 contre 2015 initialement.
Pour plusieurs analystes, dès lors que les règles définitives sont connues, le marché va en faire la nouvelle norme et accordera une prime aux banques qui y parviendront le plus vite.
Au total, nul n’ose jauger l’impact exact qu’auront, à court terme, ces annonces sur le financement de l’économie.
« Bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction, nous ne pensons pas que cela va se traduire rapidement par une impulsion marquée du crédit, compte tenu de l’économie affaiblie et des incertitudes sur les États » (de la zone euro), ont tempéré les analystes de Morgan Stanley.
Les crédits au secteur privé en zone euro ont continué à reculer en novembre (dernier mois disponible), pour le septième mois d’affilée, selon des chiffres de la Banque centrale européenne (BCE).
Un ralentissement que les banques et des banquiers centraux attribuent principalement à la faiblesse de la demande plutôt qu’à une restriction de l’offre.

(Source : AFP)
L’assouplissement des futures contraintes de liquidité imposées aux banques, annoncé dimanche, devrait desserrer l’étau qui menaçait de peser sur l’offre de crédit en Europe dans une conjoncture déjà défavorable, selon les analystes.Le Comité de supervision bancaire, chargé de définir le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, a accepté d’étaler davantage le...

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