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Liban - L’éclairage

Loi électorale : les discussions avancent, mais les cartes restent cachées...

À la veille de la réunion de la sous-commission ad hoc au Parlement chargée de plancher sur la répartition des circonscriptions et sur le régime électoral à adopter – majoritaire ou proportionnel –, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a présidé lundi la réunion du comité de Bkerké, regroupant les représentants du parti Kataëb, des Forces libanaises, des Marada ainsi que des indépendants, en l’absence de l’ancien ministre, Boutros Harb, qui se trouve en dehors du Liban. Étaient en outre présents, les députés Sami Gemayel, Alain Aoun, Georges Adwan, les anciens ministres Youssef Saadé et Ziad Baroud.


Passant outre les divergences profondes qui les divisent – le temps d’achever le débat exclusivement électoral –, les représentants des deux camps, le 8 et le 14 Mars, ont été ainsi chargés de la délicate mission de s’entendre sur un projet unifié après que leurs leaders politiques respectifs eurent déclaré qu’ils avaliseront la proposition qui obtiendra l’accord des chrétiens.


Les participants ont ainsi passé en revue les trois options principales évoquées depuis plusieurs mois : le mode de scrutin proportionnel, soutenu par un projet gouvernemental, la suggestion des cinquante circonscriptions avancées par les FL, le projet du Rassemblement orthodoxe présenté au Parlement par le Courant patriotique libre, et enfin le projet Fouad Boutros, que le Premier ministre, Nagib Mikati, tente de promouvoir.


À l’issue de longs débats, les participants ont réaffirmé leur position antérieure, qui consiste à considérer le projet du Rassemblement orthodoxe comme base de toute discussion future sur la question.
Les représentants des Kataëb et des FL ont alors souligné la nécessité que le projet obtienne l’aval du mouvement Amal et du Hezbollah, le CPL s’étant engagé à se charger de les convaincre d’autant que le feu vert avait été donné par les leaders chrétiens de tous bords.


Selon l’un des participants, le rythme relativement rapide des réunions du comité s’explique par l’attachement Bkerké à voir les chrétiens se présenter à la réunion de la sous-commission parlementaire qui doit se tenir aujourd’hui, avec un projet unifié et en présentant un front uni, surtout après les divergences profondes qui sont apparues entre le CPL et les FL sur le sujet. En même temps se précisait un dénominateur commun à tous les protagonistes, celui du rejet de la loi de 1960 toujours en vigueur, et la nécessité absolue d’effectuer les élections à temps. L’un des membres du comité de Bkerké affirme d’ailleurs que la responsabilité de mettre en place une nouvelle loi électorale n’incombe pas aux seuls chrétiens et qu’elle reste une obligation nationale commune, soulignant que l’initiative de Bkerké s’explique par le rôle symbolique que joue le siège patriarcal qui reste un trait d’union entre toutes les forces actives.
Un ministre rappelle toutefois l’importance de parvenir à une entente entre les différentes parties politiques qui tentent, chacune de son côté, de faire adopter le texte qui puisse lui assurer la majorité à l’Assemblée. Et de rappeler qu’aucun des acteurs en présence n’a encore choisi l’option qui lui convient d’autant que chacun attend de voir les développements dans la région et l’impact qu’aura le printemps arabe sur le Liban et dans quelle mesure il se répercutera au niveau de l’équilibre des forces en présence.


Renouant avec sa formule favorite de « ni vainqueur ni vaincu » en tant de crise, le président de la chambre, Nabih Berry, affirme un responsable politique, est en train d’œuvrer à satisfaire les deux camps tout en laissant une certaine latitude à la naissance d’un front centriste indépendant qui puisse faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre, ce que fait actuellement le député Walid Joumblatt à travers la dynamique des contacts qu’il entreprend. Une option qui pourrait d’ailleurs pousser le leader druze à concocter des listes formées de personnalités indépendantes loin de la polarisation actuelle.


Dans certains milieux politiques, on parle aujourd’hui de l’éventualité d’un nouveau Doha que nécessite toute entente sur la phase à venir, une idée que certains pôles politiques continuent de refuser, préférant le Liban et la table de dialogue à toute autre formule externe.


De leur côté, les forces du 14 Mars continuent d’insister sur la nécessité de séparer entre le problème du gouvernement et les échéances à venir, dont celle de l’élection présidentielle dont il est prématuré de parler encore, estiment-elles.


L’enjeu est tout autre pour le 8 Mars qui continue de refuser la démission du gouvernement avant d’avoir eu des assurances sur une nouvelle loi électorale qui obtiendrait l’aval du général Aoun, la majorité n’étant pas pressée. La situation est quelque peu nuancée dans le cas particulier du Hezbollah dont l’attachement au gouvernement ne s’explique qu’à travers son attachement aux armes et son besoin de réclamer des acquis politiques à l’ombre notamment des bouleversements profonds de la donne régionale.


Il reste enfin ceux qui sont fermement convaincus qu’aucune nouvelle loi ne verra le jour avant la date prévue, et qu’un recours forcé à la loi de1960, avec quelques retouches, s’imposera en définitive.

 

La situation : Surenchères, parties de cache-cache et marchés de dupes...

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