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Moyen Orient et Monde - Centrafrique

Bozizé se dit prêt à un gouvernement de coalition

La France envoie 180 militaires supplémentaires pour assurer la sécurité de ses ressortissants.

Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré hier prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’État, dont le régime est menacé par le Séléka qui a posté ses forces aux portes de Bangui, a indiqué qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2016 à la tête de la RCA. « Je suis prêt à former un gouvernement d’unité nationale avec le Séléka pour gouverner ensemble le pays parce que je suis un démocrate », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’un entretien à Bangui avec son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, président en exercice de l’Union africaine. Il s’est également déclaré prêt à participer à des pourparlers de paix organisés par les dirigeants de la région à Libreville « sans condition et sans délai », avant de demander à rencontrer son homologue français François Hollande.
Ce dernier a d’ailleurs appelé hier « toutes les parties » en conflit en Centrafrique à « cesser les hostilités », et demandé à nouveau que les autorités du pays prennent « toutes les mesures » pour garantir la sécurité des ressortissants étrangers sur place, a annoncé la présidence française.
Dans un entretien accordé à France 24, le porte-parole du Séléka à Paris, Éric Massi, a réservé sa réponse, accusant le gouvernement de Bangui de commettre des « exactions » à leur endroit. Pour la première fois, il a évoqué une entrée dans Bangui qu’il avait exclu jusqu’à présent. « Bozizé a l’intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l’exige, nous prendrons des dispositions », a affirmé le porte-parole, se disant « inquiet de la situation sécuritaire à Bangui » pour les familles et proches du Séléka « qui sont harcelés, intimidés et même enlevés ». Assurant que « l’ensemble du territoire national est sécurisé », Éric Massi a également dit suspendre l’entrée de la rébellion dans Bangui à des « garanties concrètes de la part du président Bozizé ».

Damara, le verrou
Le principal opposant centrafricain, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, estime pour sa part qu’il « n’y a pas de solution militaire » à la crise de son pays dont la capitale Bangui est menacée par les rebelles, tout en accusant le président François Bozizé d’être responsable de l’émergence de cette rébellion. Le Séléka, qui a repris les armes le 10 décembre pour réclamer « le respect » de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, s’est assuré du contrôle de la majeure partie du territoire centrafricain sans rencontrer de véritable résistance.
En effet, les insurgés du Séléka, qui veut dire « coalition » en langue vernaculaire Sango, sont désormais à 75 km de Bangui, juste avant Damara. L’avancée des insurgés qui ont lancé leur offensive le 10 décembre a entrainé l’instauration d’un couvre-feu dans cette ville où tout déplacement a été interdit de 19h00 (18h00 GMT) à 05h00. Les États d’Afrique centrale, qui ont plus de 500 soldats via leur force de pacification régionale en Centrafrique, ont tracé une ligne rouge à l’avancée des rebelles. « Les forces de la CEEAC sont en état d’alerte maximale, et la ville de Damara constitue la limite à ne pas franchir », a ainsi déclaré à la radio le chef de mission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, Antonio Di Garcia. « Nous demandons aux FACA (les forces gouvernementales) et aux rebelles de ne pas dépasser leurs positions actuelles et de laisser une chance au dialogue », a ajouté M. Di Garcia. Le Séléka qui n’a jusqu’à présent rencontré que peu de résistance n’a plus qu’à prendre la dernière localité verrou de Damara, où sont regroupées les Forces armées centrafricaines ainsi qu’un contingent « d’interposition » de l’armée tchadienne, pour avoir la voie libre vers la capitale.

Bangui se prépare
Les Banguissois ont pour leur part commencé soit à fuir la capitale en empruntant la rivière Oubangui, soit à faire chez eux des provisions de vivres et d’eau en vue d’un assaut final des insurgés. Hier matin, les rues défoncées de la capitale étaient en bonne partie désertes à l’exception de patrouilles de l’armée et d’une poignée de fidèles se rendant à l’office dominical. Des jeunes armés de « coupe-coupe » avaient érigé des barricades de fortune le long des grands axes. « Les gens ont très peur ici pour le moment, ils cachent leurs biens et cherchent à se mettre à l’abri », témoigne Genaël Dongonbo, un étudiant de l’université de Bangui originaire de Bambari, une localité du nord du pays. « J’aimerais aussi partir mais je n’ai pas d’argent et les insurgés occupent déjà ma ville. »
Dans ce contexte tendu, la France, l’ancienne puissance coloniale, a dépêché hier près de 180 militaires supplémentaires, appuyés par deux hélicoptères, à Bangui. Cet envoi porte l’effectif du contingent militaire français en RCA à près de 600, a précisé le ministère de la Défense à Paris, ajoutant que ces militaires, en provenance du Gabon, doivent « assurer si nécessaire la sécurité des ressortissants et des institutions diplomatiques françaises ».
(Sources : agences)

 

 

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