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Moyen Orient et Monde - Conflit

Brahimi veut un changement « réel » en Syrie avec un cabinet de transition

Paris estime qu’Assad ne doit pas faire partie d’une solution ; les Russes démentent un accord avec les Américains ; au moins 130 morts hier.

Des femmes et des enfants fuient le district Aziza à Alep, emportant quelques-unes de leurs affaires dans cette fourgonnette. Muzaffar Salman/Reuters

L’émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé hier à la formation d’un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs en Syrie avant la tenue d’élections, soulignant que le changement dans le pays, en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois, devait être « réel ». Les Syriens réclament « un changement réel et tout le monde comprend ce que cela veut dire », a affirmé M. Brahimi, sans évoquer le sort de Bachar el-Assad.
L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, qui n’a encore pas obtenu l’assentiment de Damas ou de l’opposition à une sortie de crise, a assuré qu’il n’avait aucun « projet complet » pour le moment, menaçant toutefois de recourir au Conseil de sécurité, jusqu’à présent paralysé par les vetos russe et chinois à toute résolution condamnant Damas. Le médiateur a de nouveau évoqué l’accord sur les principes d’une transition adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie. Pour lui, il y a dans ce texte « suffisamment d’éléments pour négocier une sortie de crise au cours des prochains mois ». Les membres de ce groupe divergent toutefois sur l’interprétation de cet accord qui ne contient aucun appel au départ de M. Assad. Washington estime qu’il ouvre la voie à l’ère « post-Assad », tandis que Moscou et Pékin affirment qu’il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.

Sans Assad
M. Brahimi a en outre appelé de ses vœux « un gouvernement ayant tous les pouvoirs » durant la transition qui prendra fin avec des élections, sans en préciser l’échéance, une condition à laquelle l’opposition s’est dit ouverte si en sont exclus « la famille Assad et ceux qui ont fait du mal au peuple syrien ». « Notre première condition pour eux (la famille Assad et les hauts responsables du régime), c’est qu’ils quittent le pays », a ainsi souligné Walid al-Bunni, porte-parole de la Coalition nationale syrienne (CNS).
Parallèlement, une délégation syrienne menée par Fayçal Mokdad, vice-ministre des Affaires étrangères, était à Moscou hier pour des négociations. Rien n’avait filtré à la mi-journée de ces entretiens, que l’envoyé syrien devait avoir notamment avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, selon les informations de l’agence ITAR-Tass. « Il faut maintenant des initiatives énergiques et déterminées pour faire cesser le bain de sang », a souligné le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, interrogé sur les buts de ces négociations.
Le porte-parole a cependant démenti fermement l’existence, évoquée dans la presse, d’un accord entre Russes et Américains sur la constitution d’un gouvernement de transition aux pouvoirs étendus, avec maintien du président syrien Bachar el-Assad jusqu’au terme de son mandat en 2014 sans possibilité de se représenter. « Il n’y a pas eu et il n’y a pas de tel plan, et il ne fait pas l’objet de discussions », a-t-il déclaré. M. Brahimi a aussi démenti la mise au point d’un plan de règlement russo-américain.

« Chaos sanglant »
M. Lavrov a par ailleurs mis en garde la communauté internationale contre un « chaos sanglant » faute de solution négociée. « L’autre choix, en dehors d’une solution pacifique, c’est un chaos sanglant. Plus il continuera, plus grande sera son ampleur et plus la situation s’aggravera pour tout le monde », a-t-il ainsi déclaré dans un entretien avec l’agence de presse russe Interfax.
La France a pour sa part estimé que M. Assad, « qui porte la responsabilité des 45 000 victimes de ce conflit, ne pouvait faire partie de la transition politique ».
À la mi-journée, M. Brahimi a quitté Damas pour Beyrouth. Il doit mener samedi en Russie de nouvelles discussions sur une solution au conflit.

Chasseurs-bombardiers
Sur le terrain, l’aviation syrienne menait des raids sur la province d’Idleb, tandis que des combats opposaient soldats et rebelles près de Damas et d’Alep, où les rebelles ont attaqué des positions militaires, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Dans l’après-midi, les chasseurs-bombardiers ont mené des nouveaux raids autour de Jisr al-Choughour et Maaret al-Naamane. Plus tôt, l’armée de l’air avait bombardé les abords de la base militaire de Wadi Deif, assiégée par les rebelles depuis plus de deux mois. Toujours dans la province d’Idleb, les hélicoptères ont mitraillé la localité de Binneche, tuant trois civils, tandis que de nombreux soldats ont été tués et blessés lorsqu’un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée dans une localité à majorité chrétienne, selon la même source.
Au total, les violences ont fait au moins 130 morts hier à travers le pays, dont 11 rebelles et 16 soldats tués dans la seule province d’Idleb, selon l’OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s’appuyant sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers la Syrie.
Près de Damas, plusieurs banlieues ont également été visées par des raids aériens et des combats se déroulaient au sol, selon l’OSDH.
À Sbina, une autre banlieue, une voiture piégée a fait quatre morts et dix blessés, en majorité de jeunes élèves d’une école proche, selon la télévision publique. Dans la province d’Alep, des combats avaient lieu aux abords de l’aéroport international ainsi que d’un aéroport militaire, selon l’OSDH. L’aviation a également bombardé la province de Homs, tuant un homme et un enfant.
Enfin, la chaîne satellitaire al-Jazira a fait état de la défection du directeur de l’Académie militaire d’Alep, le brigadier Mohammad Ali Hassoun.
(Sources : agences
et rédaction)
L’émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé hier à la formation d’un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs en Syrie avant la tenue d’élections, soulignant que le changement dans le pays, en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois, devait être « réel ». Les Syriens réclament « un changement réel et tout le monde comprend ce que cela veut...

commentaires (4)

Le PÔVRE ! Les mâlins emploient des Chamberlains pour leur en charger la responsabilité des échecs. On ne dit jamais que c'était Churchill ou Hitler les responsables, mais... le pôvre Chamberlain ? ... Ibrahimi ? Haro sur le baudet !

SAKR LEBNAN

10 h 11, le 29 décembre 2012

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Commentaires (4)

  • Le PÔVRE ! Les mâlins emploient des Chamberlains pour leur en charger la responsabilité des échecs. On ne dit jamais que c'était Churchill ou Hitler les responsables, mais... le pôvre Chamberlain ? ... Ibrahimi ? Haro sur le baudet !

    SAKR LEBNAN

    10 h 11, le 29 décembre 2012

  • Aprés 20 mois de guerre civile et de véto russes et chinois... trop de sang a coulé en Syrie ,seul la chute du dictateur criminel pourra permettre au peuple de tourner une page de leurs histoire...

    M.V.

    03 h 39, le 28 décembre 2012

  • Seul le Dialogue et un gouvernement d'Union Nationale peuvent sortir la Syrie de sa crise. Les fantômes Tunisien, Lybien et Egyptien hantent encore les esprits... GARE à nous si Fantomas s'installe chez les voisins...

    SAKR LEBNAN

    02 h 31, le 28 décembre 2012

  • La guerre civile syrienne donc continue style vietnamien en attendant le feu vert des grandes puissances qui ne paraissent pas pressées pour le moment pour le changement du pouvoir . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    01 h 46, le 28 décembre 2012

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