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À La Une - Révolte

Les combats se poursuivent dans le camp de Yarmouk

Une partie de Damas privée d’électricité ; l’OTAN détecte de nouveaux tirs de Scud.

Certains réfugiés palestiniens de Yarmouk ont commencé à revenir dans le camp, après avoir fui les combats. Carole al-Farah/AFP

De brefs mais violents affrontements ont eu lieu hier entre combattants pro et antirégime dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, où des milliers d’habitants avaient choisi de revenir après un accord entre les belligérants. « Il y a eu durant 90 minutes de violents combats sur la place Rigé et près de l’école de Yarmouk, dans le nord du camp palestinien », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les affrontements « ont opposé des combattants appartenant aux Comités populaires prorégime à des insurgés syriens et palestiniens », a-t-il ajouté. Selon lui, ces derniers sont « des rebelles qui n’étaient pas sortis du camp (après l’accord) et qui s’étaient regroupés dans cette partie du quartier ».
En revanche, Raja Anwar, porte-parole du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG, prorégime) a démenti cette version. « Nous n’avons pas participé à des combats, en premier lieu parce que nous n’avons aucune présence dans ce secteur. Il y a eu une attaque d’éléments terroristes contre un barrage de l’armée syrienne à l’extérieur du camp et les accrochages sont terminés », a-t-il dit. Généralement, le régime utilise le terme « terroriste » pour désigner les rebelles.

 

(Pour mémoire: Négociations pour tenir Yarmouk à l’écart du conflit syrien)

 

Des combats avaient débuté dimanche dernier dans le camp, avant de cesser jeudi. Hier, aucun homme armé n’était visible dans les rues du camp. Une journaliste étrangère, qui se trouvait sur la place Batikha, principale entrée du camp, a toutefois entendu le matin quelques tirs sporadiques. La chaussée était obstruée par des pierres pour empêcher la circulation, mais elle a vu une fourgonnette chargée d’affaires et de passagers pénétrer par une rue latérale. « Nous rentrons car nous en avons assez d’être humiliés, nous avons perdu notre terre (la Palestine), nous ne voulons pas perdre nos maisons et vivre sous des tentes comme nos parents », a affirmé l’un d’eux. Quelque 100 000 des 150 000 habitants de Yarmouk ont fui le camp, avait indiqué mercredi l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Hier également, des magasins d’alimentation ont rouvert et de nombreux fidèles ont participé à la prière du vendredi dans la mosquée Abdel Qader al-Husseini, totalement nettoyée, après avoir été la cible dimanche dernier d’un raid aérien ayant fait huit morts. Beaucoup de réfugiés sont rentrés dès jeudi, chantant des airs patriotiques palestiniens.

 

Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé que ses équipes allaient distribuer des repas à 125 000 Palestiniens et Syriens affectés par les combats à Yarmouk. Le PAM fournira environ 12 kg de nourriture par semaine pour chaque famille, ce qui nécessitera 1,5 million de dollars pour acquérir 580 tonnes de nourriture pour trois mois. Sur place à Yarmouk, le PAM coordonne son activité avec l’Unrwa.


Sur le front de la révolte populaire, des combats ont opposé hier l’armée et les rebelles dans les principales villes de Syrie, faisant au moins 50 morts, dont 27 insurgés, selon un bilan provisoire obtenu de diverses sources. Des affrontements ont ainsi eu lieu à Tadamoun, un quartier du sud de Damas, ainsi que dans la banlieue sud-ouest à Hajar al-Aswad, Daraya et Mouadamiya al-Cham. Un obus est tombé sur la localité druzo-chrétienne de Jaramana (sud de la capitale) et des bombardements ont visé la Ghouta orientale, une région de vergers où sont établis les rebelles. Selon la télévision d’État, qui a accusé les rebelles d’avoir détruit une tour de transmission, plusieurs quartiers de Damas étaient privés d’électricité. La télévision n’a pas précisé quels quartiers de la capitale étaient touchés. « Des équipes de maintenance travaillent à rétablir l’électricité d’ici à 48 heures », a-t-elle ajouté.


Dans le centre du pays, des combats ont été signalés à Jobar et Soutaniyé, des quartiers du sud-ouest de Homs et des accrochages ont eu lieu dans plusieurs villages de la province voisine de Hama. À Alep, une source militaire a affirmé que l’armée avait repoussé une offensive rebelle contre un poste d’artillerie près du siège des services de renseignements de l’armée de l’air à Zahra, dans l’ouest de la ville.

Tirs contre un avion de Syrian Airways
Toujours à Alep, des rebelles ont procédé à des « tirs de semonce » contre un avion de ligne de la compagnie Syrian Airways, qui s’apprêtait à décoller de l’aéroport de la ville. Un commandant rebelle, présenté seulement sous le nom de Khaldoun, a déclaré via Skype que des tireurs appartenant à sa brigade avaient touché les pneus de l’appareil, qui devait assurer le vol RB201. Toutefois, selon les horaires de la compagnie aérienne syrienne, ce vol assure normalement la liaison avec Le Caire mais à partir de Damas, non d’Alep. Les médias syriens n’ont pas fait état de l’incident.
De leur côté, des pays de l’OTAN ont détecté de nouveaux tirs de missiles sol-sol Scud en Syrie, a déclaré le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, estimant qu’il s’agit là « d’actes d’un régime désespéré approchant de l’effondrement ». « Le fait que de tels missiles soient utilisés en Syrie met en évidence la nécessité d’une protection efficace de la Turquie », a ajouté M. Rasmussen. Il n’a pas indiqué quand et où ont eu lieu ces tirs, mais les derniers ont été détectés jeudi, a précisé une source proche de l’OTAN. En outre, le comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU a imposé jeudi des sanctions à deux sociétés iraniennes, Yas Air et SAD Import-Export Company, pour livraison d’armes à la Syrie, selon un communiqué des Nations unies.
Enfin, la Coalition nationale, principal groupe de l’opposition syrienne, a dénoncé une initiative de l’Iran pour mettre un terme au conflit en Syrie, estimant qu’il s’agit d’une ultime tentative pour sauver le régime de Bachar el-Assad. L’initiative « prétend se préoccuper des vies, de l’unité et de l’indépendance du peuple syrien » mais « si le régime iranien était sincère (...) il contribuerait à aider le peuple syrien à satisfaire ses demandes », a estimé la Coalition nationale.

(Source : agences et rédaction)

 

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