Selon M. Patsalides, le gouvernement chypriote n’a pas de plan B en cas d’échec des négociations sur un plan d’aide avec la troïka (UE, BCE, FMI). Le gouvernement, face à ses importantes difficultés financières, tente de puiser dans les fonds de pension et de prévoyance d’organismes semi-publics, y voyant la seule option pour emprunter de telles sommes à très court terme. Les salariés de la compagnie des télécommunications ont manifesté contre de telles décisions, craignant que les fonds prêtés à l’État ne soient jamais rendus.
M. Patsalides a précisé que le gouvernement chypriote avait besoin de 420 millions d’euros pour répondre à ses besoins immédiats, mais que sur cette somme, 170 millions d’euros avaient déjà été obtenus auprès de « sources extérieures ». La troïka rassemblant l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international est en train d’examiner la demande chypriote d’aide européenne, qui doit être soumise à l’Eurogroupe le 21 janvier. Une fois l’aide validée, il faudrait cependant encore plusieurs semaines avant que l’île méditerranéenne ne reçoive ses premiers versements.
Un audit indépendant est en cours afin de déterminer le montant de l’aide nécessaire pour recapitaliser les banques chypriotes, étranglées par leur exposition à la dette grecque. Le rapport n’est attendu que mi-janvier et Chypre devra trouver des fonds ailleurs d’ici là. Selon la troïka, des avancées appréciables ont été effectuées, mais il reste encore des ajustements à faire et la dette sera considérée comme viable ou non en fonction du montant que Chypre a besoin d’emprunter.
Nicosie, dont les besoins totaux dépasseraient les 17 milliards d’euros, a adopté une série de mesures d’austérité afin de réduire ses dépenses d’un milliard d’euros, à la demande de la troïka. Ce programme d’économies sur quatre ans représente 7,25 % du produit intérieur brut.
Le Parlement a approuvé des diminutions de salaires dans la fonction publique allant de 6,5 % à 15,5 %, un gel des augmentations de salaires indexées sur l’inflation jusque 2016, et une hausse des prélèvements d’urgence sur les salaires du privé et du public. Les prestations sociales ont également été revues à la baisse, tandis que les taxes sur les cigarettes, l’alcool et l’essence ont été augmentées.
Chypre a demandé une aide européenne en juin, après que ses deux principales banques, très exposées à la crise grecque, eurent appelé le gouvernement à l’aide car elles ne parvenaient pas à répondre aux exigences de solvabilité de l’UE. La seconde plus grosse banque de l’île, Cyprus Popular Bank, a été nationalisée, le gouvernement ayant souscrit la majorité de l’augmentation de capital de 1,8 milliard d’euros lancée en juin. Les besoins de Chypre seraient de l’ordre de 17,5 milliards d’euros selon de nombreuses sources, dont 10 milliards pour les banques, 6 milliards pour la dette publique arrivée à échéance, et 1,5 milliard pour les finances publiques. Ce chiffre est proche du produit intérieur brut annuel de l’ensemble du pays, qui s’est situé à 17,97 milliards d’euros en 2011, et qui devrait, selon les prévisions contenues dans le projet de budget pour 2013, reculer de 2,4 %, à 17,85 milliards d’euros pour 2012.
(Source : AFP)
commentaires (7)
MOLLY SELWAN L’Euro porte la poisse… Tous les pays de la zone Euro, même les plus riches n’arrivent pas à éponger leur dette. Ils doivent entamer un processus de restructuration de cette dette et un programme de réajustement des mesures d´austérité économique. A mon humble avis l´Union Européenne sans Euro, c´était plus vivable. Chaque pays gardait son niveau de vie, sa propre monnaie, qui correspond à son folklore de vie. Pesetas, franc, lire, pound, pesos…ces monnaies avaient leur charmes et souvent gagnaient au change…Mais réunir des pays riches, industriels, et des pays pauvres et touristiques, sous une même monnaie a été une grande faute…
Molly Selwan
09 h 51, le 18 décembre 2012