Le président faisait ainsi allusion aux critiques exprimées ces derniers mois au sein de l’Union européenne et aux États-Unis après le déroulement d’élections controversées en Russie et la multiplication des arrestations et condamnations d’opposants. Accusés d’avoir participé à des « troubles massifs » lors d’une manifestation à Moscou qui s’était terminée par des heurts avec la police, une vingtaine d’opposants sont actuellement en détention préventive et risquent plusieurs années de camp.
« Un dialogue civilisé n’est possible qu’avec des forces politiques civilisées, agissant dans le cadre de la loi », a poursuivi M. Poutine. Il a apparemment souhaité répondre à ceux qui évoquent un durcissement du pouvoir ces derniers mois : « L’intrusion du pouvoir dans le domaine des opinions et convictions des individus, cela est sans aucun doute une manifestation de totalitarisme. Cela est absolument inacceptable pour nous. Nous n’avons pas l’intention d’aller dans cette direction. » Il a par ailleurs promis que « la lutte contre la corruption va se poursuivre », alors que des scandales de corruption ont éclaboussé ces dernières semaines les plus hautes sphères de l’État, avec le limogeage du ministre de la Défense et la mise en cause d’une ancienne ministre de l’Agriculture.
Les appels à la lutte contre la corruption se sont multipliés depuis l’arrivée au pouvoir de M. Poutine en 2000, mais les progrès en la matière sont minimes, de l’aveu même des autorités. Le président russe a également fait part de son souhait de moraliser la vie économique, en demandant qu’il soit mis fin à l’implantation des grandes sociétés russes dans des zones offshore. M. Poutine a aussi prôné – sans entrer dans les détails – l’adoption d’un impôt sur la fortune, question qui fait débat depuis plusieurs mois en Russie. Selon le classement 2012 du magazine Forbes, la Russie compte 96 milliardaires, ce qui la place au deuxième rang mondial après les États-Unis.
M. Poutine a enfin souligné que la Russie devait rester « souveraine et influente », alors que le monde « entre dans une époque de changements cruciaux et peut-être même de bouleversements ».
(Source : AFP)