Les 15 pays membres du Conseil, y compris la Chine, qui s’efforce généralement de protéger son allié nord-coréen, ont condamné cet acte du régime de Pyongyang, selon des diplomates ayant participé à la réunion à huis clos. L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a indiqué pour sa part que les États-Unis ont réclamé une « réponse internationale ». Le lancement de cette fusée « fait plus que remettre en question » la participation de la Corée du Nord aux pourparlers à six sur son arsenal nucléaire, a-t-elle déclaré. Le tir nord-coréen « montre qu’en dépit des exigences posées par le Conseil de sécurité, la Corée du Nord est déterminée à poursuivre son programme de missiles balistiques sans respecter ses obligations internationales », a encore estimé Mme Rice, ajoutant : « Par conséquent, les membres du Conseil doivent désormais travailler de manière concertée pour envoyer à la Corée du Nord un message clair sur le fait que ses violations des résolutions du Conseil de sécurité auront des conséquences. » « Dans les jours qui viennent, les États-Unis travailleront avec leurs partenaires du Conseil de sécurité, leurs partenaires dans les pourparlers à six et avec d’autres pays de la communauté internationale pour trouver une réponse appropriée », a-t-elle poursuivi.
De son côté, le ministère britannique des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Corée du Nord à Londres. Hyon Hak-bong a été reçu par le plus haut fonctionnaire du ministère, Simon Fraser, qui lui a fait part de la « condamnation » du Royaume-Uni et a insisté sur le fait que « la communauté internationale était unie » pour juger que ce tir « menaçait la stabilité ». M. Fraser a aussi demandé à la Corée du Nord « d’éviter toute nouvelle provocation » et souligné « qu’au lieu d’attendre l’aide internationale », Pyongyang « aurait pu utiliser l’argent » de la fusée pour « nourrir » la population nord-coréenne.
Le tir de la fusée par la Corée du Nord a été réalisé avec succès hier. Cette « percée technologique » permet au jeune dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, d’affermir son autorité. Le lancement a été annoncé triomphalement à la télévision d’État par une speakerine en costume traditionnel. Pyongyang a déclaré avoir défié « les forces hostiles » et réaffirmé son « droit légitime » à lancer des engins à des fins pacifiques. En matinée, les États-Unis avaient déploré un acte « hautement provocateur, qui menace la sécurité régionale ». Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’était dit « inquiet » pour « la paix et la stabilité de la région ». Tokyo avait dénoncé un acte « intolérable » tandis que la Corée du Sud avait « vigoureusement » condamné le tir et dénoncé les « provocations » du Nord. Condamnation « forte » également de Moscou qui a déclaré « déplorer profondément » le tir. L’Union européenne a brandi la menace de nouvelles sanctions. La France a « condamné très fermement » le tir et indiqué qu’elle soutiendrait une « action ferme » au Conseil de sécurité. Seule voix discordante, l’Iran, également soupçonné de poursuivre un programme nucléaire à visée militaire et sous le coup de sanctions internationales, a félicité la Corée du Nord.
(Source : AFP)
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IL SUFFISAIT QUE LA CHINE LÈVE SON PETIT DOIGT !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
20 h 15, le 13 décembre 2012