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Doha : attente interminable pour un résultat prévisible

Cent milliards de dollars, c’est trop pour le monde entier ?

De l’avis général, l’accord politique auquel est parvenu le sommet de Doha est particulièrement inconsistant au niveau du financement. En d’autres termes, l’argent mis sur la table par les pays industrialisés pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques. Malgré des promesses de financement faites au cours du sommet, à travers les médias, par des pays à titre individuel, le résultat du sommet est loin d’assurer une action multinationale efficace en ce sens.
Cette affaire du financement soulève souvent les passions. C’est la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton qui avait annoncé, lors du sommet de Copenhague en 2009, un accord sur un financement qui devrait atteindre les 100 milliards de dollars par an en 2020. Entre-temps, une première phase rapide, couvrant les années 2010 à 2012, devait assurer dix milliards de dollars par an aux pays en développement. Les détails du financement au cours de la phase allant de 2013 à 2020 n’ont pas été clairement établis. Pays en développement et ONG ont plus d’une fois accusé les pays industrialisés d’esquiver la question et de ne pas avoir de plan qui permette d’arriver à un budget de 100 milliards par an dès 2020.
Durant la seconde semaine du sommet, le groupe de pays appelé G77 (en gros les pays en développement) avait revendiqué une hausse du budget alloué par le monde industrialisé à l’adaptation dans les pays du Sud, jusqu’à atteindre les vingt milliards par an, soit 60 milliards d’ici à 2015. L’accord final était loin de leur accorder un tel acquis.
Par ailleurs, la question du financement est souvent rendue plus floue par certaines incertitudes, notamment concernant la part du budget accordée sous forme de dons et celle sous forme de prêts. Il n’est pas clair non plus si l’argent ne provient pas parfois de budgets décidés préalablement par les pays, donc un argent ancien présenté sous une nouvelle forme.
Le financement a provoqué des débats houleux au sein du sommet. Les États-Unis refusaient dès le début de mettre des objectifs chiffrés. Dans un débat entre négociateurs organisé par le « Climate Change Media Partnership », l’ambassadeur des Seychelles, Ronny Jumeau, représentant l’Alliance des petites îles, n’a pu s’empêcher de lancer, en présence du négociateur américain, Jonathan Pershing : « Après le passage de l’ouragan Sandy, les États de New York et de New Jersey ont demandé à leur gouvernement de leur allouer un budget de 83 milliards de dollars. Par comparaison, est-ce trop demander, pour le monde entier, un budget de 100 milliards ? »
De l’avis général, l’accord politique auquel est parvenu le sommet de Doha est particulièrement inconsistant au niveau du financement. En d’autres termes, l’argent mis sur la table par les pays industrialisés pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques. Malgré des promesses de financement faites au cours du sommet, à travers les médias, par des...