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Lifestyle - Objets et histoire

Labyrinthique !

Je suis de retour d’un voyage au Maroc et dans le temps. Oui, dans le temps... Celui des caravansérails, de la Route de la soie et des épices : le souk du « Jemaa al-Fna » à Marrakech. Fascinant ce souk avec ses couleurs et ses senteurs, ses bousculades, son tumulte, mais aussi sa complexité. Sans guide, quiconque se perdrait dans ses dédales, répétait-on. Dédales ?
Membre de la famille royale d’Athènes, Dédale fut obligé de quitter la cité après avoir tué son cousin Perdix. Il trouva refuge en Crète et se mit au service du roi Minos et de sa famille. Il fabriqua pour la reine Pasiphaé, tombée amoureuse du taureau de Poséidon, une vache en bois revêtue de cuir pour lui permettre de s’accoupler au taureau. De cette union naquit le Minotaure, un monstre à la tête de taureau et au corps d’homme. Épouvanté par ce fils monstrueux, Minos demanda à Dédale de concevoir une prison pour l’y enfermer à tout jamais : le labyrinthe.
Une fois entré dans cet enchevêtrement de méandres, on ne pouvait en sortir. C’est là qu’étaient menés les jeunes Athéniens destinés à devenir les victimes du Minotaure. Ils n’avaient aucun moyen de lui échapper car s’ils couraient, ils risquaient de rencontrer le monstre à chaque détour de l’enclos, comme il pouvait surgir à tout moment s’ils restaient immobiles. Dédale ne révéla ce secret à personne sauf à Ariane, fille de Minos, qui elle-même le révéla à son amant, Thésée, pour l’aider à tuer le Minotaure. Elle lui donna ce qu’elle avait reçu de Dédale, un peloton de fil qu’il devait attacher par une extrémité à l’intérieur de la porte et dérouler au fur et à mesure de son avance. Ce qu’il fit, et désormais assuré de pouvoir retourner sur ses pas, il partit hardiment à la recherche du Minotaure. Le monstre dormait quand il le trouva ; Thésée s’élança l’épée levée et le cloua au sol. Quand Thésée se redressa après ce combat terrifiant, le peloton de fil était encore où il l’avait laissé tomber. Il ne lui restait plus qu’à reprendre le chemin de la sortie. Le fil d’Ariane l’avait sauvé !
En apprenant que les Athéniens avaient trouvé le moyen de s’en échapper, le roi Minos fut aussitôt convaincu qu’ils n’auraient pu y réussir sans l’aide de Dédale. En conséquence, il emprisonna l’architecte et son fils dans ce même labyrinthe, ce qui tendrait à prouver l’excellence du plan de cet enclos, puisque sans indications, même son auteur ne pouvait en découvrir l’issue. Mais le grand inventeur n’était pas en peine pour si peu. Il dit à son fils : « La fuite peut être entravée par la terre et par l’eau, mais l’air et le ciel sont libres. » Et il fabriqua deux paires d’ailes qu’il fixa avec de la cire à ses épaules et à celles de son fils, Icare.
Avant de prendre leur envol, Dédale recommanda à Icare de ne pas s’élever trop haut sur la mer, car, en approchant de trop près le soleil, la cire pourrait fondre et les ailes se détacheraient. Mais la jeunesse ne tient guère compte de ce que disent les aînés. Tous deux s’élevèrent légèrement et sans effort, et quittèrent la Crète. Le ravissement de ce nouveau et merveilleux pouvoir grisa l’adolescent. Il monta de plus en plus haut, refusant d’entendre les appels angoissés de son père. Et ses ailes se détachèrent. Il tomba dans la mer et les eaux se refermèrent sur lui. Le père affligé poursuivit sa route sans accident et atterrit en Sicile, où il fut fort bien accueilli par le roi Cocalos.
Rendu furieux par cette fuite, Minos décida de retrouver Dédale. Pour y parvenir, il employa la ruse. Il fit proclamer partout qu’il accorderait une grande récompense à quiconque réussirait à passer un fil dans les volutes d’une coquille aux spirales particulièrement enchevêtrées. Dédale déclara au roi de Sicile qu’il se faisait fort d’y parvenir. Il perça d’un petit trou l’extrémité de la coquille, fixa un fil à la patte d’une fourmi et introduisit celle-ci dans l’orifice, qu’il boucha. Quand la fourmi sortit enfin par l’autre extrémité de la coquille, le fil, bien entendu, l’avait suivie dans tous ses tours et détours. « Seul Dédale pouvait imaginer pareil stratagème », se dit Minos, qui se mit en route pour la Sicile afin de se saisir de l’architecte. Mais le roi Cocalos refusa de le livrer et dans la lutte qui suivit, Minos trouva la mort.
Ariane, Icare, Minos, Thésée... Ah, les dédales de la mythologie !

Sources principales :
gralon.net
cndp.fr
mythesgrecs.com
fabula.org
Je suis de retour d’un voyage au Maroc et dans le temps. Oui, dans le temps... Celui des caravansérails, de la Route de la soie et des épices : le souk du « Jemaa al-Fna » à Marrakech. Fascinant ce souk avec ses couleurs et ses senteurs, ses bousculades, son tumulte, mais aussi sa complexité. Sans guide, quiconque se perdrait dans ses dédales, répétait-on. Dédales ?...

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