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À La Une - Syrie

Double attentat près de Damas : plus de 50 morts

Moscou condamne avec la plus grande fermeté des "crimes de terroristes que rien ne peut justifier".

Les rebelles ont abattu le mercredi 28 novembre un chasseur-bombardier dans le nord-ouest, à la frontière syro-turque. FRANCISCO LEONG/AFP

Un double attentat a ravagé mercredi une banlieue de Damas faisant au moins 50 morts et une centaine de blessés, le plus sanglant contre des civils depuis le début du conflit en Syrie.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie, a fait état de 54 morts et de 120 blessés, dont 23 dans un état très grave, dans les attaques à la voiture piégée à Jaramana, localité favorable au régime de Bachar el-Assad située au sud-est de Damas.

 

Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 34 personnes ont été tuées et 83 blessées dans ces attaques sur la place principale de la localité située au sud-est de Damas. Des restes de corps non identifiés ont été mis dans dix sacs, a-t-il précisé.

 

L'une des explosions a eu lieu près d'une station-service. La façade d'un immeuble et des dizaines de voitures ont été fortement endommagées, selon un journaliste de l'AFP. Des bouts de chair humaine étaient visibles sur le sol.

"Que veulent-ils de Jaramana? La ville accueille des gens venus de toute la Syrie (...), que ce soit de Deraa (sud) ou de (la province druze) de Soueida", a lancé un habitant. "Que veulent-ils? Ils veulent tuer les enfants en route pour l'école?" a crié un autre.

 

Les attaques se sont produites simultanément vers 06h30 (04h30 GMT) dans la localité, où vivent en majorité des druzes et des chrétiens, et qui a été la cible de plusieurs attentats meurtriers à la voiture piégée ces derniers mois.

Un autre attentat à la voiture piégée s'est produit à Basra Chams, une localité dans le sud du pays, mais aucun bilan n'était immédiatement disponible, selon l'OSDH et l'agence officielle syrienne Sana.

 

Les attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat mais la simultanéité des explosions et le recours aux voitures piégées fait penser au modus operandi des groupes islamistes comme el-Qaëda.

Sana a parlé d'attentats suicide commis par des "terroristes", qui signifie les rebelles dans la terminologie officielle.

 

Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, qui s'est transformée en guerre civile à cause de la répression, les autorités attribuent les violences à des "groupes terroristes soutenus par l'étranger".

 

La Russie, un allié clé du régime de Damas, a condamné avec la plus grande fermeté ces attentats, des "crimes de terroristes que rien ne peut justifier", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Des actes aussi inhumains constituent les méthodes traditionnelles d'organisations terroristes internationales comme el-Qaëda", a ajouté la diplomatie russe.

 

 

Un avion de combat abattu par les rebelles

Les violences à travers la Syrie mercredi ont fait 122 morts, dont 77 civils, 24 soldats et 21 rebelles, selon un bilan provisoire de l'Observatoire.

 

La guerre, qui a fait en 20 mois plus de 40.000 morts selon l'OSDH, ne connaît pas de répit avec les combats entre rebelles et soldats sur plusieurs fronts en particulier ceux d'Idleb et d'Alep dans le nord.

Les insurgés cherchent à étendre leur contrôle sur le nord, le long des frontières turque et irakienne, alors que les troupes du régime tentent de neutraliser les rebelles dans une région allant du sud du pays via la capitale et jusqu'au nord-ouest, à Lattaquié.

 

Dans un nouveau développement, les rebelles ont abattu en moins de 24 heures deux appareils de l'armée en utilisant pour la première fois des missiles, selon l'OSDH.

Mercredi matin, ils ont abattu un chasseur-bombardier dans le nord-ouest, selon un correspondant de l'AFP à la frontière syro-turque. L'appareil s'est écrasé dans une énorme explosion, provoquant un important panache de fumée.

L'avion a été abattu par un missile et s'est écrasé à Daret Ezza, dans la province d'Alep frontalière d'Idleb, a précisé l'OSDH. Selon cette ONG et des témoins, un pilote a été fait prisonnier par les rebelles.

 

Déjà mardi, les rebelles avaient abattu un hélicoptère avec un missile sol-air, près d'Alep. Il été touché alors qu'il bombardait les alentours de la base de cheikh Souleimane que les rebelles tentent de prendre.

 

(Lire aussi : "La Syrie ressemble de plus en plus au Liban de la guerre civile")

 

L'utilisation des missiles sol-air est "un tournant significatif car le régime perd sa supériorité et ne peut plus utiliser sa puissance de feu contre les rebelles", a estimé Riad Kahwaji, expert à l'Institut d'analyse militaire pour le Moyen-Orient (Inegma).
L'un des chefs militaires de la rébellion, le général Ahmad Faj, avait déclaré la semaine dernière à l'AFP que les rebelles avaient récupéré des missiles sol-air lors de la prise de la Base 46 (nord-ouest).

 

Les troupes du régime ont pour leur part intensifié leurs raids aériens dans le nord et le centre, menant une série de frappes sur la ville de Maaret al-Noomane dans la province d'Idleb, sur les bastions rebelles à Homs (centre) et sur la province de Damas, a précisé l'OSDH. La prise le 9 octobre par les rebelles de Maaret al-Noomane a entravé l'acheminement des renforts de l'armée vers Alep, autour de laquelle les insurgés ont resserré l'étau.

 

En Turquie voisine, des experts de l'Otan ont entamé une tournée d'inspection des sites sur lesquels pourraient être installés les missiles Patriot dont le gouvernement turc a demandé le déploiement près de sa frontière avec la Syrie, se disant inquiète des risques de débordement du conflit syrien.

 

Enfin, l'Union européenne a décidé de renouveler pour trois mois ses sanctions contre le régime syrien, selon des sources diplomatiques. Depuis mars 2011, 181 personnes proches du régime de Bachar el-Assad et 54 sociétés ou administrations ont été placées sur les listes noires de l'UE. Leurs avoirs sont gelés et ils sont frappés d'interdictions de visa. L'UE a également décrété des embargos sur les armes et le pétrole, ainsi qu'une série de sanctions commerciales et financières.

 

 

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commentaires (6)

Sales Baassyriens !

Antoine-Serge KARAMAOUN

09 h 49, le 29 novembre 2012

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Commentaires (6)

  • Sales Baassyriens !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 49, le 29 novembre 2012

  • Qui que ce soit derrière ces attentats aux bombes, c'est plus que condamnable !

    SAKR LEBNAN

    02 h 06, le 29 novembre 2012

  • Et on nous dira que cela fait partie de la révolution ou de je ne sais quel printemps soutenu par les arabies démocratiques notoires du golfe Persique et des démocrates occidentaux + l'appendice gouvernemental islamiste de la pauvre Turquie.... et nous trouverons des gens de bonne famille aussi hélas, très proches des français (c'est y pas beau de ressembler aux français, hein?) pour cautionner le tout... Wlak falya7kom el i5wén!!

    Ali Farhat

    15 h 30, le 28 novembre 2012

  • Début de la division de laSyrie en deux clans ? A suivre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 25, le 28 novembre 2012

  • Ça concernait "l'avion abattu"....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 53, le 28 novembre 2012

  • Ce n'est que le Début d'une Lonnngue Série ! INCHÂÄLLÄH....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    07 h 34, le 28 novembre 2012

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