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À La Une - crise

Egypte : en plein troubles, la Constitution en passe d'être votée

De hautes instances judiciaires dénoncent le décret de Mohammed Morsi.

Des heurts violents ont eu lieu entre la police et les manifestants place Tahrir, au Caire, où des protestataires campent depuis le 23 novembre. GIANLUIGI GUERCIA/AFP

Le Caire a accéléré la rédaction controversée de la Constitution, qui doit être achevée mercredi et votée jeudi, alors que l’Égypte traverse sa pire crise depuis l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés.

 

Mercredi, la Cour de cassation a annoncé la suspension de ses travaux jusqu'à l'annulation du décret controversé, et la Haute cour constitutionnelle a jugé injustifiées les accusations de partialité de Mohamed Morsi à son encontre.
Le 22 novembre, celui-ci a placé par décret ses décisions à l'abri de tout recours en justice et décidé qu'aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la commission constituante, une instance cible de nombreuses critiques de la part des libéraux et laïques qui l'accusent d'être dominée par les islamistes.


Or, la composition de cette commission fait actuellement l'objet d'un recours devant la Haute cour constitutionnelle, qui a décidé mercredi de se prononcer bien que le décret présidentiel lui en ait ôté le pouvoir.
Le dirigeant de la commission, Ahmed Darrag, a annoncé mercredi que la version finale du projet de texte devait être achevée ce jour. Selon l'agence Mena, le texte doit être soumis au vote de la commission jeudi matin avant un référendum. 

 

"Ce n'est pas un bon moment pour précipiter la Constitution car l'heure est à une extrême division", a réagi Heba Morayef, directrice de l'ONG Human Rights Watch en Égypte, se disant "très inquiète" de certaines dispositions du projet.


Le décret renforçant les pouvoirs du président a plongé l’Égypte dans sa pire crise depuis l'arrivée au pouvoir du premier chef d’État islamiste dans le pays le plus peuplé du monde arabe.
Pour ses partisans, ses pouvoirs exceptionnels lui permettront d'engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l'adoption de la nouvelle Constitution.
Mais ses détracteurs l'accusent de se comporter en "nouveau pharaon" et de "voler la révolution".

 

 

Les Frères musulmans appellent à une manifestation de "masse"

Au lendemain d'une mobilisation populaire inédite contre M. Morsi, opposants et forces anti-émeutes continuaient de s'affronter au Caire.
Les Frères musulmans, dont est issu le président, et le parti islamiste al-Nour ont, eux, appelé à une manifestation de "masse" samedi au Caire pour lui marquer leur soutien. Les Frères musulmans avaient annulé un précédent appel à manifester mardi, qui aurait coïncidé avec les manifestations des opposants à Mohamed Morsi.

 

Au Caire, des centaines de manifestants ont passé la nuit place Tahrir où des heurts ont eu lieu dans les rues environnantes avant de s'y propager le matin. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et des gaz ont atteint les tentes où des protestataires campent depuis le 23 novembre, selon un photographe de l'AFP.


Depuis le début des troubles, trois personnes ont été tuées dans des heurts entre policiers et manifestants ou entre protestataires des deux camps rivaux, selon des sources médicales.
Des dizaines d'autres ont été blessées, dont 100 mardi, selon le ministère de la Santé. Dans le delta du Nil (nord), 132 l'ont été mardi à Mahalla et 27 à Port Saïd, selon des sources médicales.


Alors que l’Égypte a besoin d'aide pour relancer son économie, le Fonds monétaire international a averti qu'un "changement majeur" dans sa politique économique risquerait de remettre en cause le pré-accord sur le plan d'aide de 4,8 milliards de dollars.


Le département d’État américain a appelé à la fin de "l'impasse constitutionnelle" tout en minimisant les risques de voir M. Morsi se transformer en autocrate. Mais dans un tweet de son compte officiel, l'ambassade US au Caire a souligné que "le peuple égyptien a clairement indiqué lors de la révolution du 25 janvier qu'il en avait assez de la dictature".

Le Caire a accéléré la rédaction controversée de la Constitution, qui doit être achevée mercredi et votée jeudi, alors que l’Égypte traverse sa pire crise depuis l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés.
 
Mercredi, la Cour de cassation a annoncé la suspension de ses travaux jusqu'à l'annulation du...

commentaires (8)

LES ISLAMISTES bafouent toujours les constitutions.

ANATOLE VASILIS

06 h 34, le 29 novembre 2012

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Commentaires (8)

  • LES ISLAMISTES bafouent toujours les constitutions.

    ANATOLE VASILIS

    06 h 34, le 29 novembre 2012

  • L'imposition des volontés des uns sur les autres, partout dans le monde, est génératrice de conflits...

    SAKR LEBNAN

    02 h 00, le 29 novembre 2012

  • C'est cela le printemps des arabes? non, merci! Votée ou pas votée, cette constitution a d'ores et déjà divisé le peuple de la terre de pharaon. c'est ça les islamistes chez les arabes?... heureusement pas tous! Ils veulent tous les pouvoirs et ensuite, par voie de toute logique l'instauration de la "chariaa" (la loi divine en place et lieu des lois civiles) ou qque chose de semblable, faisant fi de toutes les différences et minorités religieuses et de l'immense société laïc et de ses aspirations, bref du droit à la citoyenneté et a l'égalité des ses droits et devoirs... "Wlak, falya7kom el i5wan".

    Ali Farhat

    15 h 16, le 28 novembre 2012

  • La révolution égyptienne est loin d'être terminée. Les Egyptiens savent ce qu'ils veulent, ils savent aussi que le chemin sera long pour atteindre leurs objectifs.

    Robert Malek

    08 h 00, le 28 novembre 2012

  • Ou, le Réveil des Laïcs Égyptiens ; enfin !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    07 h 03, le 28 novembre 2012

  • C'est marrant comment les gens peuvent changer d'avis selon la direction du vent...mais maintenant,vous voyez ce que vous voyez,vous lisez ce que vous lisez,vous ne pouvez plus dire,je ne sais pas...révolution arabes?????ou régressions arabes???

    GEDEON Christian

    06 h 49, le 28 novembre 2012

  • Il vont le déloger comme Moubarak.

    Thamer Daher

    06 h 47, le 28 novembre 2012

  • Le mufti des bensaouds qui dénonce les manifs, peut nous dire sinon comment Morsi aurait été élu président à la place de moubarak, au fait comment va le roi des bensaouds, le mufti peut nous le dire ??

    Jaber Kamel

    06 h 07, le 28 novembre 2012

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