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À La Une - Criminalité

Mexique : une église se protège du crime avec un mur et un signal tricolore

Le feu est vert quand la situation est normale, orange quand un incident violent est intervenu au cours des dernières vingt-quatre heures et rouge en cas de déclenchement d'une fusillade.

Haut de 6 mètres à certains endroits, le mur protège l'entrée de l'église de Monterrey, dans le nord du Mexique. Julio Cesar Aguilar/AFP

La forte criminalité que subit la ville de Monterrey, dans le nord du Mexique, a amené un prêtre à protéger son église avec un mur à l'épreuve des balles ou des grenades, et l'installation d'un signal lumineux tricolore pour informer les fidèles de la situation.

 

Le prêtre américain Scott McDermott a raconté à l'AFP qu'il avait pris cette décision après des échanges de coups de feu, probablement entre narcotrafiquants, près de l'église.

 

Cette fusillade avait amené "tout le monde à courir pour entrer dans l'église. Nous qui étions à l'intérieur ne savions pas ce qui se passait, alors il y a eu beaucoup de panique", a expliqué le prêtre. Depuis, l'église a embauché huit gardiens de sécurité.

 

Installé deux mois après l'incident, haut de 6 mètres à certains endroits, le mur protège l'entrée de l'église.

Un signal tricolore a été placé à côté de l'autel pour donner aux fidèles une indication sur la situation à l'extérieur : le feu est vert quand la situation est normale, orange quand un incident violent est intervenu au cours des dernières vingt-quatre heures ou que des hommes armés ont été vus dans les environs. Il passe au rouge en cas de déclenchement d'une fusillade.

 

"Le père Scott a eu une très bonne idée, parce ce qu'il est vrai qu'ici il y a fréquemment des fusillades. Avec les signaux lumineux et le mur, nous nous sentons plus protégés et on est plus à l'aise pendant la messe", confesse Maria del Socorro Aguilar, une veuve de 62 ans qui fréquente assidument les services religieux dominicaux depuis dix ans.

 

Monterrey, troisième ville et pôle industriel du nord du Mexique, à 200 km de la frontière avec les États-Unis, a longtemps été une des villes les plus tranquilles du pays.

 

Mais à partir de 2010 elle est devenue, avec les autres municipalités de l’État du Nuevo Leon, le théâtre d'affrontements entre narcotrafiquants, en particulier entre le cartel des Zetas et ses anciens alliés du cartel du Golfe.

En août 2011, des membres des Zetas ont provoqué la mort de 52 personnes, en majorité des femmes, lors de l'incendie criminel d'un casino de la ville.

 

McDermott reconnaît que la police locale fait "ce qu'elle peut" mais qu'elle ne dispose pas d'effectifs suffisant. Car en plus des actions du crime organisé, ses fidèles sont souvent confrontés à des agressions ou à des vols de voiture.

 

"Si nous laissons les délinquants se rendre maîtres des rues de la ville, dans quelles conditions vont grandir nos enfant ? Ils vont peut-être eux aussi se mettre à la délinquance", craint Jorge Henriquez, un menuisier père de deux garçons de 8 et 10 ans.

 

"Et c'est pour cela que le père (McDermott) nous aide, parce qu'il faut nous défendre de ces gens. Nous sommes nombreux à penser ainsi. On ne va pas les laisser nous chasser d'ici: qu'ils partent eux d'abord !".

 

La confrontation entre les groupes criminels, ainsi que les opérations pour les combattre, ont fait plus de 60.000 morts depuis décembre 2006, date du lancement par le président Felipe Calderon d'une offensive contre le crime organisé, avec l’appui de quelque 50.000 militaires.

La forte criminalité que subit la ville de Monterrey, dans le nord du Mexique, a amené un prêtre à protéger son église avec un mur à l'épreuve des balles ou des grenades, et l'installation d'un signal lumineux tricolore pour informer les fidèles de la situation.
 
Le prêtre américain Scott McDermott a raconté à l'AFP qu'il avait pris cette décision après des échanges...

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