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À La Une - Liban

Prisonniers de l'Indépendance !

La parade de l’armée libanaise tourne au cauchemar pour les automobilistes.

Photo Sako Békarian

Les routes menant à Beyrouth, notamment à partir de la banlieue nord de la capitale voire jusqu’au Kesrouan, se sont transformées hier matin en un immense parking. La raison : l’armée a bloqué les entrées de Beyrouth déviant la circulation pour... une répétition de la parade militaire de la fête de l’Indépendance.


Résultats, les employés ne sont pas arrivés à leur travail, les élèves à leurs écoles, les voyageurs à leurs avions et le pays a été complètement paralysé jusqu’en début d’après-midi. Ainsi, les Libanais vivant en dehors de Beyrouth et voulant se rendre en ville ont mis de longues heures pour arriver à destination.


L’embouteillage n’a pas uniquement été enregistré sur l’autoroute Jounieh-Beyrouth mais aussi dans toutes les rues intérieures d’Antélias, de Jal el-Dib, de Jdeideh et même d’Achrafieh. Certains automobilistes ont roulé à 2 à l’heure, chiffre qui aurait été multiplié par quatre s’ils étaient par exemple partis à pied, d’autres ont pris les routes de montagne pour honorer leurs rendez-vous. Ils ont emprunté par exemple, à partir de Jal el-Dib, la route menant à Broummana puis Beit-Méry pour arriver à Sin el-Fil. Alors que certains automobilistes ont mis une demi-heure pour franchir seulement la distance séparant la place d’Antélias du catholicossat arménien, une affaire de 300 mètres.
Les lignes de voitures s’étendaient, pare-chocs contre pare-chocs, des entrées nord de Beyrouth jusqu’à Zouk à l’entrée de Jounieh, au niveau du complexe balnéaire de Rimal.


L’embouteillage a commencé à se former dès 7 heures et a duré le temps que la troupe achève la répétition de sa parade, ce qui a été annoncé en début d’après-midi et non la veille ou l’avant-veille pour prévenir les usagers.
Alors que les automobilistes étaient toujours bloqués dans les embouteillages, l’armée a publié un communiqué « s’excusant du dérangement et du préjudice causés à certains citoyens et qui se sont traduits par l’embouteillage occasionné par la répétition de la parade militaire de la fête de l’Indépendance ». Le texte souligne qu’aujourd’hui mercredi « il n’y aura pas de répétition », invite « les automobilistes à respecter les consignes des policiers » et rappelle que « les FSI ont publié lundi soir une circulaire informant les Libanais de la fermeture des routes ».


Notons dans ce cadre que le communiqué distribué par les FSI donne des précisions sur les rues bloquées à l’intérieur du centre-ville et non celles qui se trouvent aux entrées de la capitale. Il convient de préciser aussi que les routes menant à Beyrouth hier ainsi que la déviation de la circulation est tout à fait similaire au plan qui sera appliqué dans la matinée de demain jeudi pour la parade de l’Indépendance.


La différence est énorme : le jeudi 22 novembre est un jour férié au Liban, chômé comme un dimanche, alors qu’hier les Libanais s’attendaient à passer une journée ordinaire, tentant tant bien que mal de survivre dans un pays qui souffre à la base d’embouteillages structurels, d’un insupportable manque de courant électrique et d’eau, d’une insécurité constante et d’une cherté de vie constamment en hausse.
Inutile de préciser que le ras-le-bol des citoyens pris en otages hier s’est exprimé par des mots impubliables.

 

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