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À La Une - Nucléaire

L'Iran a achevé l'équipement d'un site clé d'enrichissement d'uranium

Selon les derniers chiffres livrés par l'AIEA, le pays a produit au total 7.611 kilos d'uranium enrichi jusqu'à 5%.

Site nucléaire iranien. Photo archives / AFP

L'Iran a terminé l'installation de son site nucléaire de Fordo, augmentant ainsi nettement sa capacité d'enrichissement d'uranium, une activité au coeur de son conflit avec les grandes puissances, selon un rapport de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) diffusé vendredi.

 

Il y a à présent 2.784 centrifugeuses installées à Fordo, a indiqué l'AIEA dans ce rapport, mais il n'y a eu aucune augmentation dans le nombre des centrifugeuses en production, ajoute l'AIEA dans son dernier rapport sur l'Iran.

Des sources diplomatiques interrogées par l'AFP avaient dit s'attendre à une progression de cette ampleur, malgré les sanctions internationales sans précédent dont fait l'objet le pays.

 

La République islamique a désormais la capacité, si elle le souhaite, d'augmenter nettement sa production d'uranium enrichi sur ce site clé enfoui sous une montagne près de la ville sainte de Qom (centre).

Le pays est sous le coup de six résolutions du conseil de sécurité des Nations-Unies, dont quatre assorties de sanctions, notamment concernant l'enrichissement.

 

L'uranium enrichi est utilisé pour la production d'électricité ou d'isotopes médicaux, servant à diagnostiquer certains cancers, mais purifié jusqu'à 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique. L'Iran n'enrichit pas au delà de 20%.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent le pays de vouloir, sous couvert de son programme nucléaire civil, se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran nie catégoriquement.

 

Selon les derniers chiffres livrés par l'AIEA, le pays a produit au total 7.611 kilos d'uranium enrichi jusqu'à 5%, soit 735 kilos de plus que lors du dernier rapport de fin août, et 232,8 kilos jusqu'à 20%, une hausse de 43,4 kilos.

L'agence onusienne réitère également dans ce document que, faute de coopération suffisante de la part de l'Iran, elle n'est toujours pas "en mesure (...) de conclure que tous les matériaux nucléaires en Iran sont (utilisés) à des fins pacifiques".

Elle a accusé aussi les autorités d'avoir sapé son travail de vérification sur le site militaire de Parchin, près de Téhéran, où l'agence veut se rendre depuis un an.

"Etant donné les activités considérables qui ont été, et continuent d'être, entreprises par l'Iran à (...) Parchin, la capacité de l'agence, quand elle aura accès aux lieux, à effectuer une vérification efficace aura été sérieusement sapée", a indiqué l'agence.

 

L'AIEA soupçonne l'Iran d'avoir procédé à Parchin à des tests d'explosion pouvant être applicables au nucléaire. Elle craint que les autorités aient fait dispparaître toute trace compromettante sur place, depuis l'évocation de ce site dans son sévère rapport de novembre 2011.

 

Le site de Fordo est de son côté régulièrement inspecté par l'AIEA. En tant que signataire du Traité de non prolifération des armes nucléaires, l'Iran doit déclarer ses installations nucléaires et les soumettre à la vérification de l'agence.

Le 17 septembre, le chef de l'organisation iranienne de l'énergie atomique Fereydoun Abbasi Davani avait suggéré que des "saboteurs ou des terroristes" avaient pu s'infiltrer au sein de l'agence et agiraient contre les intérêts de l'Iran.

 

Depuis, la situation est devenue tendue pour les inspecteurs sur place. "Sur le terrain les inspecteurs continuent bien sûr de travailler normalement mais cela crée une atmosphère d'intimidation, je ne peux pas le nier", a déclaré une source bien informée proche de l'AIEA.

 

Ce nouveau rapport sera débattu fin novembre lors de la réunion des trente cinq pays membres du conseil des gouverneurs à Vienne. Le document “décrit un manque continu de coopération de la part de l'Iran" a indiqué à l'AFP un diplomate occidental sous couvert d'anonymat.

 

Le diplomate a dit ne pas se faire d'illusions sur l'issue de nouvelles négociations le 13 décembre entre l'Iran et l'AIEA, visant à résoudre les questions en suspens sur la dimension militaire du programme nucléaire iranien. Toutes les réunions précédentes cette année s'étaient terminées sur des échecs et celle-ci ne fera pas exception selon lui.

 

Le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a récemment fait montre, comme à son habitude, d'une relative confiance. "Je crois que l'Iran va se montrer coopératif", car cela est dans son intérêt et celui de la communauté internationale, a-t-il avancé.

L'Iran a terminé l'installation de son site nucléaire de Fordo, augmentant ainsi nettement sa capacité d'enrichissement d'uranium, une activité au coeur de son conflit avec les grandes puissances, selon un rapport de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) diffusé vendredi.
 
Il y a à présent 2.784 centrifugeuses installées à Fordo, a indiqué l'AIEA dans ce...

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