Le Pentagone a indiqué à l’administration américaine que près de 75.000 soldats seraient nécessaires pour saisir et sécuriser les stocks d’armes chimiques syriennes, alors que les craintes augmentent sur l’établissement par le Hezbollah de petits camps d’entraînement près de certains dépôts d’armes chimiques, selon de hauts responsables américains, cités par le New York Times dans son édition de jeudi.
Cette estimation transmise à la Maison Blanche par le Commandement central pose la question de savoir si les États-Unis ont les moyens de réagir rapidement en cas de décision d’intervenir dans le conflit syrien, si des armes chimiques sont utilisées ou déplacées.
Damas a reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Washington a alors qualifié cette éventualité de "ligne rouge".
(Pour mémoire : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")
Alors que la violence et le chaos augmentent en Syrie, les informations faisant état de camps d'entraînement du Hezbollah à proximité de dépôts d’armes chimiques, viennent renforcer les craintes, déjà émises par le passé par Washington mais aussi par Israël, que cet arsenal ne tombe entre de mauvaises mains.
Les combattants du Hezbollah s’entraînent dans "un nombre limité de ces camps", a déclaré au New York Times un haut responsable américain sous le couvert de l’anonymat. "Que ces armes finissent entre de mauvaises mains est notre plus grande préoccupation", a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve que le Hezbollah, qui soutient activement le régime syrien de Bachar el-Assad, cherche à contrôler les armes chimiques syriennes. La décision du parti chiite libanais d’entraîner des combattants près des sites chimiques pourrait découler de la certitude que ces sites ne seront jamais la cible de bombardements.
Le président américain Barack Obama a déclaré mercredi que les États-Unis avaient entrepris des contacts avec la Turquie et la Jordanie ainsi qu’avec Israël sur la question des armes chimiques syriennes, qui menacent toute la région.
Parallèlement, les renseignements américains et des responsables de la sécurité ont affirmé récemment que les États-Unis avaient la preuve que la Corée du Nord fournit à la Syrie de la technologie, ainsi qu’une assistance avec les missiles Scud.
Une cargaison de pièces cylindriques pouvant servir à la fabrication de missiles et provenant apparemment de Corée du Nord a été découverte en mai à bord d'un navire chinois faisant route vers la Syrie, ont rapporté, mercredi à Reuters, des diplomates du Conseil de sécurité de l'ONU. "Il semble que ces cylindres étaient destinés à un programme de missiles syriens", a indiqué un des diplomates. "La Chine nous a assuré qu'elle allait enquêter sur ce qui semble être une violation des sanctions des Nations Unies".
Dans ce contexte, certaines analyses indiquent que si Bachar el-Assad est acculé, il pourrait utiliser ou menacer d’utiliser des missiles portant des ogives chimiques contre les rebelles malgré les mises en garde occidentales.
"Selon des informations crédibles, le régime cherche à développer et renforcer son arsenal d’armes chimiques", a déclaré au quotidien américain Émile Hokayem, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut international des études stratégiques.
"Le problème est que vous ne pouvez pas prendre cet arsenal et le transférer hors du pays", a indiqué pour sa part un haut responsable militaire. Les chances de contamination de villages syriens voisins sont importantes parce que la plupart des conteneurs renfermant les produits chimiques sont vieux. Résultat, une grande partie des stocks d’armes chimiques devrait être détruite sur place. Il s’agit d’un travail long et dangereux qui requiert une force de protection importante autour des sites.
La CIA estime le nombre de sites chimiques syriens à plus de 30, alors que l’armée fait état d’une quarantaine de sites.
commentaires (6)
TOUT ce qui approche de ces "SITES" terminent en "Humanoïdes" !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 07, le 16 novembre 2012