Le 8 Mars remporte l’AUB, victoire du 14 Mars à la fac d'ingénierie

Après une semaine rude de campagnes électorales, le 8 Mars a finalement remporté les élections hier soir à l’AUB, remportant 56 sièges au Comité représentatif des étudiants (SRC), contre 35 sièges pour le 14 Mars, 16 sièges pour les indépendants et 2 sièges ex-æquo. Ces résultats représentent un net contraste avec ceux de l’année dernière pour les partis du 8 Mars, qui n’avaient remporté que 33 sièges face au 14 Mars qui en avait gagné 44, parmi les 109 places du comité.

Pourtant, plusieurs critères définissent un triomphe à l’AUB. Il est possible par exemple de percevoir les résultats des élections sous un autre angle, en notant que le 8 Mars a remporté la totalité des sièges relatifs à 3 des 7 facultés de l’AUB, et a aussi remporté la majorité des votes dans la faculté des arts et des sciences, une faculté toujours plus ou moins partagée avec le 14 Mars, et qui comporte un des plus grands effectifs d’étudiants. Ainsi, il n’a laissé que deux facultés conquises – totalement – par le 14 Mars. Il s’agit en fait de la faculté de gestion et de la faculté de génie, que le 14 Mars remporte pour la première fois depuis des années, un « exploit » selon nombre d’observateurs.

D’autre part, il est possible d’analyser les résultats du jeu démocratique en s’intéressant à un autre comité qui comporte 17 sièges, l’USFC. En effet, les élections de cette année comportent une nouveauté par rapport à celles de l’année dernière puisque, pour la première fois, la nouvelle loi électorale de l’université permet aux étudiants de voter non seulement pour les 109 représentants du SRC, mais également pour les représentants des différentes facultés (USFC). Concernant ce haut-comité, le nombre de représentants élus s’est réparti comme suit : 7 pour le 8 Mars, 7 pour le 14 Mars, 2 indépendants, et un dernier représentant aux couleurs encore floues, et que le 8 Mars tentait encore de récupérer tard dans la nuit. Une répartition interprétée par le 14 Mars comme la preuve d’un jeu égal.
Ziad, étudiant en gestion et partisan des Forces libanaises, déclare que le 14 Mars a « quand même réalisé un exploit par rapport aux années précédentes ». Satisfait, il explique que « le 14 Mars a remporté la faculté de génie et d’architecture, le bastion du 8 Mars depuis plusieurs années ». « Nous y avons obtenu la totalité des votes, ce qui est du jamais-vu, et nous avons aussi conquis la faculté de gestion », ajoute-t-il.

La journée d’élections s’était déroulée dans le calme et au soleil, contrairement à celle de l’année dernière, accompagnée de pluie et de tensions. Henry, étudiant en deuxième année, affirmait que « la saison électorale est un élément essentiel à notre vie d’étudiants. Les élections sont indicatrices de l’avis d’une jeunesse libanaise qui va bientôt gouverner le pays. » Thierry, étudiant en première année de gestion, exprimait pour sa part un avis bien différent. « Les élections révèlent une jeunesse divisée. Soudainement, on oublie qu’on est tous camarades et qu’on devrait s’unir », explique-t-il. « On remarque l’intérêt que les étudiants portent à la politique et au pays, et on le comprend, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient en train de le manifester de la bonne façon. »

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