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À La Une - Révolte

La Croix-Rouge impuissante face au drame syrien

Abdo Ghazalé, le fils de Rustom Ghazalé, enlevé hier à Deraa.

Des rebelles de l’ASL examinant des corps d’hommes soupçonnés d’être prorégime à Harem, près d’Idleb. Photo Asma Waguih/Reuters

La Croix-Rouge a affirmé hier ne plus parvenir à faire face à l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie, où les violences se sont intensifiées ces derniers jours. « Nous ne pouvons pas développer nos opérations suffisamment vite face à l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie », a ainsi affirmé le président du Comité international de la Croix-Rouge Peter Maurer. « Les combats se développent et il y a donc plus de blessés, plus de situations de crise », a-t-il souligné. « Il y a beaucoup de points blancs où aucune aide ne parvient, nous ne savons pas quelle est la situation ni combien de personnes sont concernées », a-t-il ajouté. Le patron du CICR a précisé que son organisation avait pu faciliter depuis cet été l’arrivée de l’aide et atteindre notamment des zones jusqu’ici inaccessibles, comme il y a quelques jours deux quartiers de Homs. Mais le CICR n’a pas accès à Alep par exemple.
La veille, un réseau de médecins syriens avait affirmé que la quasi-totalité de l’aide internationale envoyée au Croissant-Rouge arabe syrien à Damas était « confisquée par le régime », un fait réfuté par le CICR. L’ONU estime que plus de 2,5 millions de personnes sont fortement affectées par la guerre, parmi lesquelles près de 360 000 réfugiés officiellement enregistrés dans les pays limitrophes. Plusieurs villes, notamment Homs, sont assiégées depuis des mois et les militants affirment que la situation humanitaire y est désormais intenable. De même, le CICR négocie toujours avec les autorités syriennes pour pouvoir visiter à nouveau des prisonniers, a expliqué M. Maurer. En deux ans de conflits, le CICR n’a eu accès qu’à deux centres de détention.
Hier, mettant à profit son principal atout, l’aviation, le régime poursuivait ses raids, larguant notamment des bombes sur le nord-ouest d’Alep, selon des habitants. À Damas, où combats et attentats se sont récemment multipliés, visant notamment la minorité alaouite dont est issu le président Assad, plusieurs roquettes sont tombées sur des quartiers de la capitale, comme Nahar Aïcha et Midane, où une femme a péri, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’ONG a également fait état de combats, notamment dans le quartier de Mazzé. À Kafar Soussé, dans le sud-ouest de la capitale, les forces de sécurité menaient une campagne de perquisitions, tandis que des renforts militaires affluaient vers Tadamoun et le camp palestinien de Yarmouk, en proie à des combats depuis plusieurs jours.
Des combats opposaient en outre soldats et insurgés dans plusieurs quartiers d’Alep, la métropole commerçante du nord, théâtre d’une bataille acharnée depuis plus de trois mois, bombardée dans la nuit par l’armée de l’air, selon des habitants.
Dans le même temps, des combats entre soldats et rebelles syriens aux abords du poste-frontière de Ras el-Aïn reliant la Turquie au nord-est de la Syrie ont fait 26 morts hier, dont 10 rebelles et 16 soldats, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des centaines de combattants rebelles ont convergé à l’aube depuis la Turquie vers Ras el-Aïn, dans la province de Hassaka, tandis que l’armée y envoyait des renforts, a précisé l’OSDH. De son côté, la télévision d’État a affirmé que les troupes avaient tué des dizaines de « terroristes », tandis que d’autres avaient pu s’enfuir hors du territoire syrien. Selon un dirigeant kurde basé dans le nord de l’Irak, les heurts ont opposé les troupes syriennes à des combattants rebelles kurdes et arabes, qui ont invité les habitants à fuir la ville. « Nous sommes en contact avec des personnes dans la ville selon lesquelles des véhicules de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles) circulent en ville et appellent les gens à partir car plus de 70 véhicules des troupes du gouvernement s’approchent », a déclaré Chalal Kedo, membre de l’Assemblée nationale kurde syrienne, qui s’exprimait depuis Erbil, chef-lieu du Kurdistan irakien. Un habitant avait affirmé plus tôt que des combattants de l’ASL avaient pris d’assaut le poste-frontière depuis le côté turc, avant d’attaquer un poste de police et un centre des renseignements à Ras el-Aïn. Selon un bilan provisoire de l’OSDH, 86 personnes dont 38 soldats ont péri hier en Syrie.
Sur un autre plan, Abdo Ghazalé, le fils du chef des renseignements militaires Rustom Ghazalé, a été enlevé hier à Deraa, ont affirmé des militants et des rebelles, selon la chaîne al-Arabiya. Par ailleurs, la journaliste ukrainienne Ankhar Kochneva, détenue par des rebelles en Syrie depuis le 9 octobre, affirme dans une vidéo mise en ligne sur YouTube se trouver dans la ville de Homs et demande aux autorités syriennes, ukrainiennes et russes de satisfaire les exigences de ses ravisseurs. Mme Kochneva, qui travaillait comme interprète pour l’équipe d’une chaîne de télévision russe en Syrie au moment de son rapt, ne précise pas qui sont ses ravisseurs et quelles sont leurs exigences.

(Sources : agences
et rédaction)
La Croix-Rouge a affirmé hier ne plus parvenir à faire face à l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie, où les violences se sont intensifiées ces derniers jours. « Nous ne pouvons pas développer nos opérations suffisamment vite face à l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie », a ainsi affirmé le président du Comité international de la Croix-Rouge...

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