Rechercher
Rechercher

Liban - Reportage

En mission avec la Force Commander Reserve de la Finul au Liban-Sud

Basée à Deir Kifa, la Force Commander Reserve est l’élément d’intervention d’urgence de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban. Reportage au sein du bataillon des bases 9.1 et 9.10, exclusivement composé de militaires français.

Les manœuvres communes entre soldats français et libanais sont utiles pour un échange de savoir-faire.

5h10 : sur la place à l’entrée de la base, entouré de véhicules blindés, un escadron de 30 soldats s’apprête à partir en patrouille. Ce matin, ils se rendent sur la zone d’intervention italienne, à l’est, pour une Vérification de non-pollution (VNP). Leur mission aujourd’hui est de s’assurer qu’un site repéré pour faire des patrouilles de nuit n’est pas contaminé par des engins non explosés car, six ans après la fin de la guerre de 2006, il est encore possible de tomber sur une des quatre millions de bombes à sous-munitions larguées par Israël au sud du Litani. Le danger est réel et les soldats, à peine réveillés, vérifient attentivement la check-list et écoutent les conseils en cas d’incident que Pierre, le jeune lieutenant à la tête de l’escadron, leur rappelle. Après un dernier contrôle radio au son du muezzin, le lieutenant du génie Arnaud donne l’ordre de se répartir dans les véhicules blindés en direction de Hariss où l’escadron récupérera l’interprète avant de retrouver les forces armées libanaises.
Dans le cadre de cette mission de surveillance, une autre mission est mise en œuvre, celle de coopération avec les forces armées libanaises. En effet, outre les entraînements communs durant lesquels Libanais et Français échangent leur savoir-faire, les Libanais participent à de nombreuses opérations de la FCR. Le camion des FAL rejoint le cortège de véhicules blindés entre deux immenses champs de bananiers, ils vérifient ensemble l’itinéraire et il est enfin temps de rejoindre le site de la VNP. Après une exploration d’au moins vingt minutes, les soldats du génie affirment que le terrain rocailleux avec vue imprenable sur Tyr, sa plage, ses buildings d’un côté et de vertes collines de l’autre, n’est heureusement pas miné ; ils peuvent donc procéder à une étude détaillée du lieu. Seul un binôme part en reconnaissance. Pendant toute la durée de celle-ci, le reste de l’escadron reste à l’écart, prêt à remonter en véhicule ou à intervenir à tout instant.
Le binôme observe chaque recoin de cette ancienne position du Hezbollah attaquée par Israël en 2006, en balisant le terrain à l’aide d’une bombe de peinture. Une fois que le binôme a donné son feu vert, trois soldats de la FCR accompagnés de trois soldats libanais peuvent les rejoindre sur le terrain pour repérer les alentours. Ils scrutent le paysage et notent tout ce qu’ils voient afin d’avoir une parfaite connaissance des lieux. C’est l’occasion pour le brigadier-chef Karim de montrer à un soldat libanais comment utiliser ses jumelles optiques couplées d’un GPS. À peine remontés dans le véhicule de l’Avant blindé, le lieutenant du génie Arnaud fait le point dans son jargon militaire: «Bonne reco. Plusieurs postes de combats ayant servi à la défense du Sud-Liban frappés par des tirs indirects et des attaques de sous-munitions. Un poste d’observation détruit. Un abri partiellement détruit. Position durement touchée entièrement nettoyée depuis. » Sur le chemin du retour, l’escadron s’accorde une petite pause dans un village pour déguster une galette typique, une occasion de prendre contact avec la population en toute simplicité.
Présente dans le Sud-Liban depuis 1978, la Finul a vu son mandat renforcé par la résolution 1701 du Conseil de sécurité en 2006. Désormais, plus de 12000 militaires venus d’une trentaine de pays arment la Finul. Ils sont répartis par nationalité sur l’ensemble du Sud-Liban artificiellement découpé en zones d’intervention. La particularité de la FCR tient en ce qu’elle est habilitée à intervenir sur tout le territoire du Sud-Liban en moins de trois heures. Issus entre autres du 1er régiment de hussards parachutistes de Montauban, les soldats de la mission Daman XVIII sont répartis sur deux bases l’une en face de l’autre, ainsi qu’une toute petite base un peu plus loin. Comme les 498 Français qui occupent les bases 9.1 et 9.10, les 30 militaires de l’escadron qui a participé à la VNP sont fraîchement arrivés au Liban pour une mission qui durera six mois. En poste depuis un mois, ils s’accommodent à un pays dont ils ne verront qu’une petite partie.
Leurs missions sont en effet très précises et ils n’agiront pas en dehors des limites géographiques et opérationnelles qu’elles dressent, comme le rappelle le chef de corps Éric Peltier, en charge de la mission. Pour lui, l’utilité de la présence internationale au Liban tient au fait que « c’est beaucoup plus compliqué pour les différentes parties de rompre des trêves ou des cessez-le-feu quand il y a une présence internationale parce qu’il y a des témoins». Et d’ajouter : «Ensuite, au-delà de cette force de maintien de la paix qui dissuade et qui rassure à la fois, il y a aussi cette coopération avec les forces armées libanaises qui sont très contentes de nous avoir. » En tant que force d’intervention d’urgence, la FCR se doit également de coopérer avec les autres bataillons venus d’Italie, de Malaisie, d’Espagne, etc., dans le but d’être « interopérables » en cas de problème, c’est-à-dire « de connaître les procédures des différents bataillons pour pouvoir intervenir à leur profit en se coordonnant de manière correcte ». Cependant, le colonel Peltier considère qu’un lien particulier unit les soldats français et libanais : « On ne peut pas renier l’histoire ! L’histoire entre le Liban et la France reste très présente et les Libanais nous le montrent. Ils sont extrêmement attachés à notre présence et à l’action que l’on mène avec eux. »
La FCR a trois missions au Sud-Liban : empêcher toute escalade de violence et intervenir le cas échéant, coopérer avec les forces armées libanaises, mais aussi soutenir la population. Pour ce faire, une entité appelée Cimic prend en charge la coopération civilo-militaire à travers de nombreuses initiatives au bénéfice de la collectivité. Le major Valérie raconte que les projets sont en grande partie tournés vers la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité ; des fondamentaux nécessaires pour le bien-être des habitants. Elle se réjouit de l’accueil chaleureux qu’elle a reçu en arrivant ici pour remplacer la précédente équipe Cimic : « Au Liban, la coopération se fait très facilement. Le travail est un plaisir et nous sommes très bien accueillis par la population. » Avant toute chose, l’important est de se présenter et d’expliquer le but de sa présence auprès des municipalités. « En 15 jours, j’ai déjà rencontré plus de 15 maires ! Nous nous sommes déplacés pour les voir et aucun d’entre eux n’a refusé de nous recevoir. C’est une façon de maintenir le contact établi par l’équipe présente. » Pour mener à bien des projets tels que l’installation d’un purificateur d’eau et d’un groupe électrogène dans des villages à quelques kilomètres de la base, la démarche est simple : « J’entame des discussions avec le maire, je procède ensuite à une évaluation des besoins pour m’assurer que le projet profitera aux habitants et nous le concrétisons si le chef de corps donne son aval », explique Valérie. Outre les projets d’infrastructures, Valérie veille à ce qu’une relation se tisse avec les habitants. Toutes les semaines, des cours de français sont dispensés dans les écoles avoisinantes et des matchs de football entre militaires et équipes libanaises sont organisés très régulièrement. Elle insiste sur l’importance de cette relation dans le cadre de la coopération, une façon de montrer aux Libanais que « nous sommes là pour eux et exclusivement dans leur propre intérêt ».
5h10 : sur la place à l’entrée de la base, entouré de véhicules blindés, un escadron de 30 soldats s’apprête à partir en patrouille. Ce matin, ils se rendent sur la zone d’intervention italienne, à l’est, pour une Vérification de non-pollution (VNP). Leur mission aujourd’hui est de s’assurer qu’un site repéré pour faire des patrouilles de nuit n’est pas...

commentaires (2)

Pour qui d'autres serait elle là cette force ? me dites pas pour l'intêret des racistes !!Pardi.

Jaber Kamel

09 h 23, le 09 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Pour qui d'autres serait elle là cette force ? me dites pas pour l'intêret des racistes !!Pardi.

    Jaber Kamel

    09 h 23, le 09 novembre 2012

  • Dans un pays ou tout le monde veut commander ... même que fi nuls ktir qui veulent aussi .. ! la mission s'annonce difficile...!

    M.V.

    08 h 43, le 09 novembre 2012

Retour en haut