Rechercher
Rechercher

À La Une - Découverte

Pékin, Shanghai, destinations culturelles

À l’invitation du ministère chinois de la Culture, des responsables des trois festivals libanais internationaux, Nayla de Freige et Joumana Debbané pour Baalbeck, Hala Chahine pour Beiteddine, Laura Lahoud et Nada Massoud pour al-Bustan, ont pu découvrir le dynamisme culturel chinois et assister à l’ouverture du 14e Festival international des arts de Shanghai.

Le tableau final du spectacle «1000-hand Avalokitesvara».

Un voyage culturel organisé par l’intermédiaire de l’ambassade de Chine au Liban et son conseiller culturel, She Mingyuan, pour ces responsables des festivals qui, au cours des huit jours passés entre Pékin et Shanghai, se sont familiarisées avec les différentes activités présentées dans ces deux grandes villes: conférences, expositions et spectacles.


Le Festival international des arts de Shanghai est un festival d’État. Il réunit pendant un mois de grands acteurs de festivals internationaux, de nombreux artistes et producteurs d’horizons divers et prend d’année en année de plus en plus d’importance. Le Forum d’inauguration de cette année avait pour thème «la diversité culturelle et la coopération culturelle croisée». Les intervenants ont insisté sur ce rôle d’échanges. Pour le représentant de l’Unesco, Hans d’Orville, la diversité culturelle est l’ADN de cette institution. «Elle forge les liens du développement, encourage l’échange, le dialogue et donc le rapprochement, le tout renforcé par les nouvelles technologies. Ce nouvel humanisme, dit-il, est devenu mondial et se construit à plusieurs.» Pour Ge Jianxiong, directeur de la bibliothèque de l’Université de Fudan, «la clé de l’expérience culturelle réside dans la compréhension et l’appréciation de l’autre. Toutes les cultures sont au départ égales et s’adaptent à leur environnement géographique. Aucune n’est supérieure ou ne remplace l’autre. Toutes contribuent au développement. Au départ, les habitants sont fiers de leur culture parce qu’ils ne connaissent qu’elle, mais les barrières tombent grâce aux nouveaux moyens de communication et chacun découvre ainsi la richesse des autres cultures et apprend à les apprécier. La tradition du thé, par exemple, a connu son essor au centre de la Chine avant de conquérir tout le pays. La diversité culturelle devient alors un moyen de compréhension, surtout lorsqu’on reconnaît et que l’on accepte le dicton qui dit: “Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse”. Promouvoir sa propre culture est louable à condition de ne pas forcer l’autre à l’appliquer. Cela concerne principalement les cultures dominantes qui se doivent de respecter cette diversité», dit-il encore.


«Nous espérons que cette foire culturelle puisse devenir l’une des plus professionnelles de la région Asie-Pacifique, procurant une plate-forme aux arts de scène chinois pour pénétrer les marchés internationaux», souligne Wang Jun, présidente du centre du Festival international de Shanghai. Elle poursuit: «Une partie importante de notre travail concerne la promotion des jeunes talents, une plate-forme relativement nouvelle, nécessaire au développement culturel.» Et Alexander Pereira, directeur artistique du Festival de Salzbourg, de rebondir sur le sujet expliquant la démarche de son festival. Ainsi, «chaque année, un comité sélectionne de jeunes réalisateurs et chanteurs repérés au moyen d’une recherche intensive dans tous les pays d’Europe de l’Est». Pour lui, l’aide aux jeunes talents doit commencer à l’université. Certains étudiants interrompent leurs études avant terme pour des raisons souvent financières. Il est donc nécessaire de les repérer à temps. Actuellement, le chant passe par une crise et cette crise touche aussi l’enseignement de cette discipline. Par ailleurs, le Festival de Salzbourg a également pour mission de découvrir de jeunes chefs d’orchestre. Les talents dénichés sont invités à venir diriger de grands orchestres européens et le meilleur reçoit un prix. La prochaine mission sera consacrée aux compositeurs.

 

 

L'opéra de Pékin, à quelques centaines de mètre de la place Tiananmen.


Une richesse à découvrir
Ces forums de discussion ont mis en exergue la nécessité du développement de l’industrie culturelle. La Chine souhaite développer et exporter ses arts scéniques, aller à la conquête des marchés culturels. Shanghai, qui est déjà une plaque tournante financière, sait qu’elle doit investir dans le développement durable, dont l’un des principaux moteurs est l’industrie culturelle, à l’instar de Broadway à New York, de Paris ou de Londres.


Le spectacle d’ouverture du festival a présenté la Bohème, l’opéra de Puccini, dans une mise en scène moderne. Une production signée par le Festival de Salzbourg et le Grand Théâtre de Shanghai. L’orchestre de cette dernière était dirigé par le célèbre maestro Daniel Oren.


Le reste du programme concocté par le ministère de la Culture n’a rien laissé au hasard. La première visite a été consacrée au Grand Théâtre national de Chine, à Pékin, une grande coque ovoïde en verre et titane posée sur un immense plan d’eau, auquel on accède par un souterrain. Conçu par l’architecte français Paul Andreu (père de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle), dans un premier temps, ce bâtiment avait laissé les Chinois perplexes en raison de son architecture occidentale qui s’éloignait des règles traditionnelles de construction locale. Aujourd’hui, l’Opéra de Pékin est une fierté nationale, avec trois salles: l’une pour l’opéra, l’autre pour les concerts et la troisième pour le théâtre. Trois espaces différents aux équipements techniques d’avant-garde (acoustique, gestion de l’espace, confort).

 

À Shanghai, les 27 spectacles courts présentés au Festival d’art touchaient plusieurs domaines de l’art scénique (danse, chant, musique, acrobatie, théâtre, opéra) permettant aux spectateurs de s’imprégner de la richesse de la culture chinoise, de découvrir le talent de ses interprètes et de saisir l’importance des traditions ancestrales ancrées dans ces arts de la scène avec, pour les plus jeunes, un regard tourné vers l’avenir. Pour Cathy Barbash, experte américaine dans l’art chinois de la scène et consultante culturelle citée par le journal China Daily, «trois ou quatre compagnies de danse contemporaine ont déjà un impact sur les scènes internationales. Mais la musique et les chants traditionnels, comme les sujets traités dans les drames chinois, ne sont pas souvent au goût de l’audience américaine». Pour la société de production Wu Promotion, réputée par les tournées qu’elle organise aux orchestres traditionnels chinois et au ballet acrobatique Swan Lake, il faut que les productions chinoises, qui souhaitent conquérir les marchés internationaux, s’adaptent aux règlements et besoins de ces nouveaux marchés. Parmi toutes ces découvertes, on retiendra Poly kung fu de Pékin qui fusionne arts martiaux et danse; Era, la dernière création du Cirque de Shanghai; le duo de danse Jue-Aware – mère et fille dans la vie et sur scène – qui met la danseuse traditionnelle face à la chorégraphe-danseuse contemporaine; le jeune pianiste Sun Ying-di, lauréat 2007 du prix Franz Liszt, etc.


Un voyage culturel riche en rencontres intéressantes avec des intervenants de divers horizons et disciplines. Et des projets sont déjà en cours.

Un voyage culturel organisé par l’intermédiaire de l’ambassade de Chine au Liban et son conseiller culturel, She Mingyuan, pour ces responsables des festivals qui, au cours des huit jours passés entre Pékin et Shanghai, se sont familiarisées avec les différentes activités présentées dans ces deux grandes villes: conférences, expositions et spectacles.
Le Festival international des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut