Rechercher
Rechercher

Liban - Rencontre

Les Libanais, vecteurs de la langue française dans le monde

L’ouverture au Liban d’un établissement scolaire francophone, le Lycée Montaigne, a été l’occasion pour le président de la Mission laïque française, Yves Aubin de La Messuzière, de faire le point sur l’enseignement laïc au pays du Cèdre.

Yves Aubin de La Messuzière, président de la Mission laïque française.

La langue française se porte très bien. Preuve en est, suite à la forte demande, un nouvel établissement éducatif francophone, le Lycée Montaigne, affilié à la Mission laïque française (MLF), vient d’ouvrir ses portes à Beit Chabab. Un événement qui mérite d’être célébré, à l’heure où la langue anglaise envahit le monde et que les suppositions les plus folles pleuvent concernant l’avenir de la langue de Molière au pays du Cèdre. Il requiert aussi la présence de pointures du monde de l’éducation francophone, en l’occurrence le président de la Mission laïque française, Yves Aubin de La Messuzière.
C’est avec enthousiasme que ce dernier a participé, en octobre dernier, à l’inauguration de l’établissement, ouvert à l’initiative de Rachel et Chaya Atallah. La cérémonie s’est déroulée en présence et sous le patronage de l’ambassadeur de France, Patrice Paoli, et a vu la participation de nombreuses personnalités, dont le directeur général du ministère de l’Éducation, Fady Yarak, représentant le ministre de l’Éducation. L’occasion pour M. de La Messuzière de faire le point avec L’Orient-Le Jour sur l’enseignement en français au Liban.

Un établissement qui a pour vocation d’être homologué
« L’ouverture d’une école de la MLF est un événement en soi », affirme l’ancien ambassadeur. L’association a d’ailleurs répondu sans hésiter à l’appel de la famille Atallah, qui jouit d’une expérience remarquable dans le domaine éducatif. « Mais c’est la première fois qu’elle s’associe à un établissement aussi jeune », fait-il remarquer. La MLF apporte au nouvel établissement expertise, conseil et appui pédagogique. C’est elle aussi qui recrute les enseignants, avec pour objectif d’en faire un pôle d’excellence. Yves Aubin de La Messuzière souligne que le Lycée Montaigne a vocation d’être homologué par le ministère français de l’Éducation. « Notre rôle est d’accomplir cette homologation », note-t-il.
Ce chercheur arabophile, qui connaît bien le monde arabe, considère le Liban comme matrice de la MLF, non seulement ici même, mais partout au monde. « Le réseau regroupe au Liban plus de 12 000 élèves au sein de 9 établissements. Il évolue parallèlement à d’autres établissements francophones de grande qualité, à l’heure où la demande dépasse de loin le nombre de places disponibles ». M. de La Messuzière ne manque pas d’évoquer la nécessité de créer de nouveaux établissements éducatifs liés à la MLF dans le Grand-Beyrouth. « Ailleurs, notamment dans certains pays arabes, ce réseau se développe principalement grâce à la demande de familles libanaises », assure-t-il. Ce qui prouve non seulement « le grand attachement du Liban à la France et à la francophonie », mais le fait que ce pays est au cœur même du projet francophone. « La langue française appartient aux Libanais, au même titre que l’arabe. Nous avons cette langue en partage », note-t-il. Avant de lancer une fleur aux Libanais : « Ils sont les vecteurs de la langue française dans le monde. »

Forte demande de laïcité
« Deux cultures, trois langues ». C’est ainsi que M. de La Messuzière résume la devise de la MLF, parlant du français, de l’arabe et de l’anglais, pour le cas spécifiquement libanais. « Même si l’anglais gagne du terrain, la demande est forte pour un enseignement scolaire en français, plus particulièrement au primaire », constate-t-il. Il tient à préciser que le défi du trilinguisme n’est pas difficile à tenir dans ce pays, vu la culture plurilingue.
Au-delà de l’aspect éducatif, « la demande de laïcité est très forte au Liban », souligne le président de la MLF, estimant que ce pays francophile est considéré par la France comme « un point d’appui ». Un appui non négligeable au sein d’un monde arabe en ébullition, où il est difficile de promouvoir la laïcité, car « la confusion est grande entre la laïcité et l’athéisme », comme il le fait remarquer. « Malheureusement, la laïcité a souvent été liée aux dictatures arabes », note-t-il. La demande est pourtant en évolution constante dans le monde arabe où la MLF est présente notamment en Égypte, en Libye, au Koweït, à Bahreïn, en Syrie, aux Émirats arabes unis et même en Arabie saoudite. « Une présence qui n’entend pas adopter le modèle français, mais juste des éléments de ce modèle », précise-t-il.
À l’heure où le fondamentalisme se répand un peu partout, le développement de l’éducation à la française revêt « une importance de taille ». Non seulement dans le monde arabe, mais au Liban, sans aucun doute.
La langue française se porte très bien. Preuve en est, suite à la forte demande, un nouvel établissement éducatif francophone, le Lycée Montaigne, affilié à la Mission laïque française (MLF), vient d’ouvrir ses portes à Beit Chabab. Un événement qui mérite d’être célébré, à l’heure où la langue anglaise envahit le monde et que les suppositions les plus folles...

commentaires (1)

Un petit rappel qui ne fera que renforcer la langue française au Liban, le plus grand lycée français se trouve au sud Liban, quand nos frères chrétiens abandonnaient cette langue pour se rapprocher des anglo saxons, les chiites de retour d'Afrique francophone avaient senti la nécessité de la perpétuer dans leurs villes et villages.

Jaber Kamel

08 h 47, le 07 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Un petit rappel qui ne fera que renforcer la langue française au Liban, le plus grand lycée français se trouve au sud Liban, quand nos frères chrétiens abandonnaient cette langue pour se rapprocher des anglo saxons, les chiites de retour d'Afrique francophone avaient senti la nécessité de la perpétuer dans leurs villes et villages.

    Jaber Kamel

    08 h 47, le 07 novembre 2012

Retour en haut