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Liban - Tribune

L’arme secrète du Huit Mars

Le 8 Mars est inquiet de sa situation : le régime de Bachar el-Assad est en train de couler, lentement mais inexorablement, l’appui de la Syrie, jusqu’aujourd’hui acquis, se transformera bientôt en hostilité, l’économie iranienne est en perte de vitesse et le soutien financier pour leurs agents libanais va leur coûter de plus en plus cher. D’autre part, des membres actifs du Hezbollah ont été accusés de l’assassinat du président Hariri. La majorité parlementaire acquise grâce à Walid Joumblatt changera certainement quand les circonstances seront plus « favorables ». Bref, cela ne va pas bien au 8 Mars, et leurs attitudes et déclarations en sont la preuve.


Mais, si leur position est inconfortable, elle n’est certainement pas désespérée car ils ont une paire d’as dans leur manche : la gestion du 14 Mars. Effectivement, il suffit que les Irano-Syriens patientent, le 14 Mars finira par commettre des erreurs. Il suffit de rappeler les principales : accord quadripartite, disputes, mauvaise formation des listes aux élections, loi électorale anachronique, dire la chose et faire son contraire, défier sur le chef de sécurité de l’aéroport puis capituler à Doha, aller à Damas et le regretter ensuite. Tout cela sans tenir aucun compte de l’opinion publique qui les soutient, ne serait-ce que contre le totalitarisme des adversaires. Un même cuisinier utilisant les mêmes recettes les mêmes ingrédients pour produire un même plat finira par reproduire un même goût. Il en est de même en politique.
Après leurs mea culpa répétitifs des erreurs passées, et après des promesses que cette fois-ci c’est pour de bon, nous avons eu droit en octobre avec d’abord à un échange public « d’amabilités », suivi par des exclusions pour calmer certaines susceptibilités. On peut comprendre qu’un mouvement si grand, uni contre le terrorisme et l’assassinat, ne soit pas homogène ; ou qu’il y ait en son sein des rivalités personnelles ou des antipathies individuelles. Mais faire en sorte que celles-ci entravent la cohésion d’un mouvement si juste, mais si fragile, va au-delà de l’égoïsme ou de l’irresponsabilité, c’est ne pas être à la hauteur des défis auxquels nous faisons face, car reprendre en main un pays divisé et ruiné est bien plus difficile et requiert un leadership hors pair.


Si certains pensent qu’ils peuvent se passer des voix de ceux qui n’obéissent qu’à leur conscience, ou des électeurs qui sont incapables de suivre aveuglément un leadership qui les a trop déçus, ils peuvent continuer à agir sans tenir compte de l’opinion publique et n’ont rien à craindre. Mais n’est-il pas prudent de considérer qu’un nombre substantiel d’électeurs commencent à douter de plus en plus de ce leadership réduit du 14 Mars ? Effectivement.


Pour un nombre croissant de libres penseurs, il n’est pas question de capituler devant l’occupation iranienne d’une partie du territoire libanais et les bombes de Bachar el-Assad posées par ses agents libanais. Mais confronté à l’actuelle gestion du 14 Mars et le manque de crédibilité de ceux qui se disent centristes, ne faudrait-il pas penser sérieusement à autre chose ?


Pour paraphraser Winston Churchill, rarement dans l’histoire autant de personnes n’ont espéré tellement de si peu de leaders et ont été aussi déçus. Et pour le 8 Mars, seule la politique de ses adversaires pourra les sauver.

 

 

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Mais, si leur position est inconfortable, elle n’est certainement pas désespérée car ils ont une paire d’as dans leur manche : la gestion du 14...
commentaires (5)

Toujours egal a lui meme, toujours vrai dans ses analyses. Mais il faut agir plus que parler, il faut sauver le 14 Mars e tn'ecouter que son coeur cette fois et non plus la raison. Il faut etre revolutionnaire, vrai de vrai! Il ne faut plus discuter de quoi qe se soit, il faut tout bloquer et ne laisser passer aucun projet de loi aussi social soit il avant le depart de ce gouvernement, l'elaboration d'une nouvelle loi electorale juste et representative, sinon avec celle qui prevaut. Avec la victoire du 14 Mars, il ne doit plus y avoir de discussion avec les perdants sur la formation du gouvernement car cela ne regardera que les vainqueurs et que cela leurs plaisent ou non il faudra qu'ils le digerent!

Pierre Hadjigeorgiou

04 h 47, le 06 novembre 2012

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Commentaires (5)

  • Toujours egal a lui meme, toujours vrai dans ses analyses. Mais il faut agir plus que parler, il faut sauver le 14 Mars e tn'ecouter que son coeur cette fois et non plus la raison. Il faut etre revolutionnaire, vrai de vrai! Il ne faut plus discuter de quoi qe se soit, il faut tout bloquer et ne laisser passer aucun projet de loi aussi social soit il avant le depart de ce gouvernement, l'elaboration d'une nouvelle loi electorale juste et representative, sinon avec celle qui prevaut. Avec la victoire du 14 Mars, il ne doit plus y avoir de discussion avec les perdants sur la formation du gouvernement car cela ne regardera que les vainqueurs et que cela leurs plaisent ou non il faudra qu'ils le digerent!

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 47, le 06 novembre 2012

  • SUPERBE ANALYSE QUE CELLE DU AMID ! Il n'a pas maché ses mots. Le quatorzième parallèle de Mars devrait se réveiller à la réalité des choses, descende de Mars sur la terre, réétudier ses capabilités en tant que formation politique, et agir en conséquence. LA POLITIQUE C'EST L'ANALYSE ET LA LOGIQUE. L'ANALYSE objective des choses, sur le terrain, les retombées des évènements et des positions Régionales et Internationales, TOUT devrait être pris en considération, et... la LOGIQUE y prévalant, dessiner son itinéraire et le suivre sans déviation. A noter que : sans UNITÉ des rangs, point d'itinéraire, mais des déviations continues et des ERREURS impardonnables. Si on continue sur cette longueur d'onde, ce serait la pagaille... ou... faire le jeu des AUTRES !

    SAKR LEBNAN

    03 h 25, le 06 novembre 2012

  • Il y a beaucoup d'imprécisions dans cet article... ,surtout que le 8 mars a une arme secrète pour battre tout le monde....car , le 8 mars 2013 tombe un vendredi ...et le vendredi c'est le jour de la prière... et... personne n'est plus fort que la prière du vendredi c'est connu...bien qu'aprés vendredi ...c'est samedi... et là tout change ...c'est Robinson Crusoé qui me la dit....

    M.V.

    00 h 57, le 06 novembre 2012

  • Toutes les factions de ces deux Conglomérats, tant 8 que 14 Mart(s)iens, dont chacune a in petto son propre "Mini-zaïïm" et ses propres convoitises, font prévaloir alternativement face aux convoitises d'usurpation de leurs rivales la domination commune de l’Archaïsme Communautariste et Sectaire de ces 14 Sains et "8 Malsains" : la forme sous laquelle les prétentions particulières de chacune d’entre elles restent neutralisées et réservées sous l’ombre de ce fameux Taëf-là ! Et ce, malgré ces gens-là. De même qu’on fait de ce Taëf-là, seule forme rationnelle de cette montagne Campagnardisée, un postulat de la raison pratique dont la réalisation n'est jamais atteinte mais qu'il faut constamment l’avoir comme but et avoir à l'esprit, de même ces Sains et "Malsains"-là en font autant avec leur foultitude de "Wilaya-Mouttassarifits, Émirats et autres Double-Câïmacâmïyâts". Ainsi, cette République de Taëf-là, sortie au siècle dernier Passé et Dépassé des mains tricoteuses des traditionalistes confessionnels musulmans et chrétiens en tant que formule idéologique creuse, devient dans les mains des conglomérés coalisés chacun de son côté une forme riche de contenu tant pour ces 14 Sains que pour ces "8 Malsains" ! Et "l’Anthracite enturbanné" dit plus vrai qu'il ne pense quand il déclare que c'est eux, les "fakîhàRiens", qui sont en vérité les véritables soutiens en acier et béton "Per(s)cés" de ce Taëf-là.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    00 h 39, le 06 novembre 2012

  • Le Amid du Bloc national Carlos Eddé a 100% raison. On ne peut imaginer un leadership plus médicore et plus accumulateur de grossières erreurs que ce leadership du 14 Mars. Le Amid fait de celles-ci une énumération exacte. Il faut dire que le public du 14 mars en est bien fatigué. La mollesse du "directoire" -inexistant- de ce mouvement devient légendaire. Deux exemples essentiels : Le Hezbollah refuse de livrer à la justice internationale ses quatre membres accusés de l'assassinat de Rafic Hariri; et ce "directoire" : blablabla, blablabla, blablabla. Le Hezbollah refuse de présenter à la justice pour enquête un de ses membres pris en flagrant sur la scène de la tentative d'assassinat du député Boutros Harb; et ce "directoire" : blablabla, blablabla, blablabla. C'est là qu'il fallait defier le gouvernment Mikati : Ou vous livrez à la justice cet individu ou nous vous boycottons. Si cela avait été fait, l'assassinat du général Wissam el-Hassan n'aurait peut-être pas eu lieu ou du moins aurait été retardé. L'espoir est dans les jeunes du 14 Mars. Qu'ils reviennent à l'appel de Samir Kassir : "Il faut faire une intifada dans l'intifida". Il n'y a pas un autre chemin.

    Halim Abou Chacra

    23 h 49, le 05 novembre 2012

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