Bill Clinton et politiciens rock à la rescousse des jeunes à haut risque

« Vous ne voulez pas dire charité ? Dites-le sans crainte. La charité élève l’âme. Elle élève celui qui reçoit et celui qui donne. Elle est la générosité de l’esprit, la liberté de l’esprit. De votre esprit à vous tous ici présents. » C’est en ces termes que la grande poétesse américaine Maya Angelou s’est adressée au public venu soutenir les écoles pour enfants, considérés au départ comme irrécupérables, et auxquelles son nom a été donné .
Cette collecte de fonds a été organisée par l’ambassadeur du Koweït à Washington, cheikh Salem al-Sabah, et son épouse Rima. Une fois de plus, ce couple aux origines libanaises (lui de par sa mère, Leila al-Merhebi, et elle née Boulos) a réussi à rallier des voix célèbres, convaincues que ce qui est humain ne leur est jamais étranger.
À commencer par l’ancien président américain Bill Clinton qui, malgré ses cheveux blanchissants, n’a rien perdu de sa superbe et de son plaisir à être proche des gens. Pas besoin pour lui de rompre la glace. En arrivant, il était déjà dans le feu de l’action, discutant longuement avec chaque invité en particulier (comme s’il l’avait quitté la veille) et posant avec tout le monde, sans exception, pour une photo souvenir.
Étaient présents à la cérémonie cinq membres de l’actuelle administration (Arne Duncan, Éducation ; Tim Geithner, Trésor ; Janet Napolitano, Intérieur ; Ray LaHood, Transports ; Shaun Donovan, Habitat). Ils ont notamment côtoyé les ambassadeurs de France (François Delattre), du Liban (Antoine Chédid), d’Arabie saoudite (Adel Juber), d’Italie (Claudio Bisogniero). Très remarqué côté people, le joaillier italo-libanais Fawaz Gruosi, créateur de la célèbre griffe suisse Grisogono, était accompagné de son épouse Valérie Gut.
Après cette entrée en matière des plus chaleureuses, l’ambassadeur du Koweït a pris la parole pour accueillir ses convives et l’ancien président américain, salué « comme le champion des réformes du système éducatif et du push aux écoles des communautés défavorisées ».
Puis retour à Bill Clinton qui était l’orateur star de la soirée et qui, fort de cette solide expérience, s’est fait l’avocat de formats scolaires adaptés aux variations des données sociales, à l’exemple de ceux au cœur de cette soirée et qui accueille ceux qu’il a appelés « les jeunes à haut risque, au lieu de les laisser passer leur vie en prison ».
Ces écoles sont aussi le fruit d’un grand élan du cœur, celui d’un jeune avocat de la délinquance juvénile, David Domenici, qui les a mises en place. Fils d’un ténor du Sénat, il s’y donne corps et âme pour que leurs pensionnaires cessent d’être des rebuts, ceux dont on ne veut pas, et il leur a donné le nom de Maya Angelou, chantre du droit à la différence et à l’égalité des chances.
Il n’était pas, ce soir-là, jusqu’à l’intermède musical qui ne vibrait de rythmes fédérateurs. On a ainsi eu droit à une belle performance de l’orchestre rock baptisé « The Coalition of the Willing » (la Coalition des volontaires). Ses musiciens, tous de hauts responsables des administrations actuelles et passées et des diplomates, voulant témoigner d’une solidarité sans frontière. On retrouve à la contrebasse Lincoln Bloomfield (secrétaire d’État adjoint) qui pousse aussi la chanson ; à la guitare, Daniel Poneman (secrétaire adjoint à l’Énergie) ; à la guitare électrique, Andras Simonyi (ancien ambassadeur de Hongrie à Washington) ; aux percussions Daniel McDermott (consultant en marketing bancaire). Et, « last but not the least », le guitariste professionnel Dan Baxter (doublé d’un producteur d’albums pour les grands noms de la chanson) qui, lui, a fait le chemin inverse, portant également une tout autre casquette : il est consultant en sécurité nationale et affaires de renseignements.