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Moyen Orient et Monde - Internet

Twitter se soumet à la loi en bloquant un compte néonazi en Allemagne

La plate-forme a rappelé sa vocation de « respecter » les opinions de ses utilisateurs, mais qu’il lui faut « tenir compte des législations qui s’appliquent localement ».

Le compte, qui se présente comme « le portail national d’information de Hanovre », reste visible sous le nom de « @hannoverticker ». Twitter.com/AFP

La plate-forme de mini-messagerie Twitter a bloqué jeudi en Allemagne le compte d’un groupe néonazi interdit, accédant pour la première fois à une demande des autorités nationales pour faire respecter leur législation en matière de liberté d’expression. « Nous avions annoncé en janvier notre capacité à bloquer des contenus. Nous en faisons pour la première fois usage au sujet d’un groupe jugé illégal en Allemagne », a écrit le conseiller juridique de Twitter, Alex Macgillivray, dans un message sur son compte.
Dans un message, M. Macgillivray avait publié un lien vers une copie du courrier adressé par la police de Hanovre à la compagnie californienne, lui demandant de bloquer le compte de « Besseres Hannover » (Un meilleur Hanovre), un groupe d’extrême droite interdit. Le compte, qui se présente comme « le portail national d’information de Hanovre », reste visible sous le nom de « @hannoverticker ». Mais lorsqu’on le consulte depuis l’Allemagne, les messages publiés depuis l’interdiction du groupe le 25 septembre par les autorités allemandes ne s’affichent plus. Ils restent en revanche consultables depuis l’étranger. Une vingtaine de membres de ce groupe sont actuellement visés par une enquête du parquet de Hanovre pour incitation à la haine raciale et constitution d’une organisation criminelle. Le groupuscule est notamment soupçonné d’avoir envoyé une vidéo menaçante à la ministre régionale des Affaires sociales, d’origine turque, Aygül Özkan.
« Nous ne voulons jamais bloquer de contenus ; c’est une bonne chose d’avoir des outils pour le faire de façon ciblée et transparente », a assuré M. Macgillivray dans un autre message. Twitter a rappelé qu’en relayant chaque jour des centaines de millions de messages, sa vocation est certes de « respecter » les opinions de ses utilisateurs, mais qu’il lui faut « tenir compte des législations qui s’appliquent localement ».
Comme le moteur de recherche Google, qui a commencé il y a plusieurs années à supprimer de ses résultats des pages Internet jugées litigieuses, Twitter se réserve dorénavant le droit de retirer « certains contenus » dans un pays donné, à condition que la demande émane « d’autorités compétentes » et que ce soit « bien ciblé ». « Nous sommes fermement convaincus de l’impact positif global d’un échange ouvert et libre des informations et que le flux de tweets doit continuer », a ainsi assuré Twitter.
Selon Markus Kompa, avocat spécialiste des questions relevant de la liberté d’expression, « il ne s’agit pas d’une décision surprenante ». Dans ce dossier, « le droit européen et le droit américain se rencontrent pour dresser des frontières », analyse-t-il. Ce juriste proche du Parti des pirates, qui se dit pour « la liberté d’informer, même si on peut discuter de la valeur de ces informations », a cependant estimé qu’il aurait été « intéressant de connaître la portée de ce type de vitrine » d’extrême droite avant de la bloquer. Il juge cette démarche « ridicule », d’autant plus que « l’organisation visée peut se recréer un nouveau compte en deux minutes ».
En France, une série de messages antisémites diffusés sur Twitter, sous le mot-clé #unbonjuif, ont déclenché une polémique. La ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a rappelé mercredi que les « messages à connotation raciste ou antisémite » qui se propagent sur les réseaux sociaux sont « punis par la loi ». « Le canal virtuel ne rend pas moins réels les actes dont se rendent coupables ceux qui les commettent », a-t-elle ajouté. Elle a menacé, en cas de non-réaction de Twitter, de saisir la justice française pour obtenir le déréférencement du mot-clé #unbonjuif et la communication des données d’identification des auteurs des messages.
(Source : AFP)
La plate-forme de mini-messagerie Twitter a bloqué jeudi en Allemagne le compte d’un groupe néonazi interdit, accédant pour la première fois à une demande des autorités nationales pour faire respecter leur législation en matière de liberté d’expression. « Nous avions annoncé en janvier notre capacité à bloquer des contenus. Nous en faisons pour la première fois usage...

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