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À La Une - Exposition

Ai Weiwei : une contestation sculpturale

Il agite le monde de l’art par sa bouillonnante créativité universaliste et existentialiste : Ai Weiwei étale son talent au musée et jardin des sculptures Hirshhorn à Washington.

L’installation « Bicyclettes », symbole de la révolution culturelle.

Le Hirshhorn, un musée à sa mesure (5600 m2 d’intérieur et 20000 m2 d’extérieur), présente cet illustre artiste chinois à travers une rétrospective intitulée «A. Weiwei: selon qui?». Une question empruntée à un grand nom de la peinture, Jasper Johns, qui avait ainsi nommé l’une de ses toiles datée de 1964. Né à Pékin en 1957 dans une famille d’intellectuels, Ai Weiwei, architecte de formation, s’est imposé dès 2009 par son talent et son activisme qui lui avait valu d’être condamné par les autorités chinoises à 81 jours de prison. À cause de ses inlassables critiques du régime totalitaire, mettant notamment en cause sa gestion des sinistrés du tremblement de terre en 2008. De son exposition à Washington, il dit: «C’est une occasion de réexaminer le travail passé et de communiquer de loin avec le public. Je la vois comme un courant d’activités plutôt qu’une identité fixe et elle fait partie de mon continuel processus d’expression.» Par ailleurs, il est l’un des premiers artistes chinois avant-gardistes, sensibilité qu’il avait développée durant une décade passée aux USA. Puis son retour en 1993 dans une Chine en pleine modernisation donnera à ses travaux un éclairage différent axé sur les thèmes suivants: la détermination des valeurs de l’art, le sens de l’histoire dans une culture du futur, le changement du rôle de l’artisanat traditionnel, le fonctionnel et l’esthétique.

Du provocant et du grandiose
Il y a du provocant et du grandiose dans son œuvre, car elle allie l’esthétique à une philosophie de la vie rejetant toute forme de contrôle, communiste soit-il ou capitaliste. Il honnit l’uniformité et la grisaille du premier, et la richesse voyante du second. Autant de fils conducteurs qui tissent l’ensemble en vue à Washington. Tel un triptyque photographique le montrant faisant sciemment tomber à terre une urne de la dynastie Han (2000 ans d’âge) devant laquelle sont posées des poteries modernes: il faut parfois oblitérer l’ancien pour créer le nouveau. Ailleurs, c’est une installation faite d’une imbrication de bicyclettes, symboles de la révolution culturelle. Et quand il veut attirer l’attention sur les valeurs de l’artisanat, il joue au détournement des objets, faisant de deux chaises une table. Et parmi ses spectaculaires créations, «Les graines de tournesol», ou un tapis fait de 100 millions de graines de tournesol qui avait été déroulé à la Tate Gallery à Londres. Passé maître dans l’art d’ordonnancer l’infiniment petit en des formes gigantesques, il a représenté ce qu’il exècre le plus, la censure, en faisant grimper les uns sur les autres 3000 crabes («He xie», en chinois signifiant harmonie), taclant ainsi un slogan du Parti communiste: «Pour la réalisation d’une société harmonieuse.»
Ai Weiwei a été conseiller artistique pour le cabinet d’architecture suisse Herzog & De Meuron, lors de la réalisation du stade national de Pékin construit pour les Jeux olympiques d’été de 2008. Dans son classement annuel, le magazine Art Review l’a désigné comme la figure la plus puissante de l’art contemporain en 2011.

 

Pour mémoire

Procès spectacle en Chine

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