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Lifestyle - Tourisme

El-Hijr, trésor nabatéen caché d’Arabie saoudite

Les autorités ont longtemps négligé les vestiges préislamiques.

L’une des 138 tombes nabatéennes d’el-Hijr, cité antique creusée dans la roche sur plus de 15 km2. Fayez Nureldine/AFP

« Magnifique ! » : l’Irlandaise Angela Misskelly, époustouflée par el-Hijr, site archéologique nabatéen du nord-ouest de l’Arabie saoudite, résume l’enchantement des visiteurs lorsqu’ils découvrent ce site longtemps caché au regard des touristes. Décrite comme la cité nabatéenne la mieux conservée à l’exception de Petra en Jordanie, el-Hijr, également appelé Madaïn Saleh, est le premier site archéologique saoudien à être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. « Mais où sont les touristes ? Si on avait un site comme celui-ci dans mon pays, on aurait vu des millions de touristes », s’étonne Mme Misskelly. L’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur abritant les lieux les plus saints de l’islam, a négligé pendant des décennies les vestiges préislamiques, se méfiant des touristes, archéologues et scientifiques qui s’intéressent aux civilisations antérieures au prophète Mohammad.
El-Hijr, à 400 km au nord de Médine, ville sainte islamique de l’ouest de l’Arabie saoudite, est une cité antique creusée dans la roche sur plus de 15 km2. Elle comporte 138 tombes monumentales, la plupart ornées de façades décorées. Avec ses puits, le site est un exemple exceptionnel de la qualité de l’architecture des Nabatéens et de leur maîtrise des techniques hydrauliques. Il offre un témoignage unique de la civilisation nabatéenne, entre les IIe et IIIe siècles av. J.-C., et de la période préislamique. À son apogée et pendant près de deux siècles, le royaume nabatéen s’est étendu sur le sud de la Syrie, le désert du Néguev et le Hejaz (Nord-Ouest saoudien).
Les Nabatéens, à l’origine des nomades de la péninsule Arabique, ont été les maîtres du commerce de l’encens, des épices et des plantes aromatiques durant l’Antiquité tardive. Ils contrôlaient alors les routes terrestres reliant l’océan Indien à la mer Rouge et à la Méditerranée. La civilisation nabatéenne a périclité sous les coups de l’empire romain qui a annexé leur zone d’influence en 106 de notre ère. Ces dernières années, les autorités saoudiennes ont commencé à ouvrir les sites archéologiques préislamiques aux visiteurs. À el-Hijr, le nombre de visiteurs a atteint les 40 000 l’an dernier, principalement des Saoudiens et des résidents étrangers du royaume tels que Mme Misskelly.
Ce nombre pourrait doubler avec l’assouplissement des conditions d’accès, et la possibilité d’obtenir une autorisation de visite sur place et pas seulement à Riyad. À plus long terme, les autorités prévoient des infrastructures hôtelières. Deux musées liés au pèlerinage de La Mecque ont été ouverts sur place. Tarek el-Adaoui, un jeune Saoudien venu en famille, se dit impressionné par la majesté des lieux. « Comment ont-ils pu creuser la roche de la sorte ? » s’interroge-t-il au pied d’une tombe monumentale. « J’encourage les Saoudiens à venir visiter ce lieu. »
« C’était une capitale du commerce ancien, située sur le route de l’encens et des épices. Ce lieu était le capitale du royaume des Maïn jusqu’à l’arrivée des Nabatéens », explique Souleiman el-Motlak, représentant local du département du tourisme saoudien. Selon lui, des éléments comme des épigraphes en écriture lihyanite tendent à prouver une implantation humaine dès le IIIe siècle av. J.-C.
(Source : AFP)
« Magnifique ! » : l’Irlandaise Angela Misskelly, époustouflée par el-Hijr, site archéologique nabatéen du nord-ouest de l’Arabie saoudite, résume l’enchantement des visiteurs lorsqu’ils découvrent ce site longtemps caché au regard des touristes. Décrite comme la cité nabatéenne la mieux conservée à l’exception de Petra en Jordanie, el-Hijr, également...
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