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Liban

Et hop ! Les nominations judiciaires voient le jour, comme par magie…


Mieux vaut tard que jamais ? Un an et quatre mois après la naissance du deuxième gouvernement Mikati, les nominations judiciaires ont vu le jour... C’est le Conseil supérieur de la magistrature qui bloquait le tout, jusqu’à ce que, par pure magie, le problème se résolve – à tel point que les nominations risquent de se faire désormais à un rythme presque hebdomadaire.
Mais il y a (comme toujours) un petit hic : même si tout le monde les attendait, la façon de faire (un dossier annexe posé devant chacun des Trente comme par enchantement...) a gêné les ministres indépendants. Et à peine le chef de l’État eut-il évoqué, hors ordre du jour, ces nominations ; à peine le ministre de la Justice les eut-il qualifiées d’ « exploit » et à peine le tandem Sleiman-Mikati eut-il demandé si quelqu’un s’opposait à l’un des noms proposés, que les ministres Fayçal Karamé, Ali Kanso et Marwan Kheireddine (proche de Talal Arslane) poussaient les hauts cris et critiquaient la non-présence à l’ordre du jour de ces nominations...
« Nous considérons effectivement cela comme un exploit après tout ce temps ; est-il normal que vous vous y opposez au lieu de saluer cette avancée? » a alors tonné le Premier ministre à l’adresse des trois contestataires. « Voulez-vous qu’on les ajourne ? » a-t-il également ironisé. Les trois ministres ont alors vite expliqué qu’ils n’avaient rien contre le fond, que c’était la forme qui les a dérangés, que les médias étaient au courant avant eux et qu’il est inadmissible qu’ils soient réduits à faire de la figuration « juste parce qu’ils n’appartiennent pas à un grand parti politique »...
Autre sujet évoqué hier : les déplacés syriens et le « bazar » créé autour d’eux sans que l’État ne soit nécessairement au courant. Un débat a eu lieu entre les ministres. Certains condamnaient le fait que d’aucuns n’en font qu’à leur tête sans passer, justement, par l’État libanais : des écoles avec un programme syrien enseigné par des professeurs syriens ont ainsi été ouvertes ; des aides sont distribuées sans qu’elles ne transitent par le Haut Comité de secours... Même le ministre Panos Manjian, qui ne porte probablement pas la Turquie dans son cœur, a salué le rôle d’Ankara qui a su, selon lui, mettre un terme à tous ces débordements. « La Turquie a su dire : ça suffit, alors que nous, nous gardons les frontières ouvertes sans le moindre contrôle sur ce qui se passe », a-t-il déploré, pendant que certains de ses collègues mettaient en garde contre des crises à venir, « le jour où on les sortira des écoles pour les mettre dans des tentes qui risquent de se transformer en véritables camps de réfugiés (ndlr : à l’image des camps palestiniens...) ». M. Mikati a insisté pour que tout ce qui touche à ce dossier passe par le comité qu’il préside et qui regroupe autour de lui l’ensemble des ministères concernés : Affaires sociales, Santé, Défense, Intérieur, Éducation.
Les grèves syndicales ont naturellement été discutées aussi. Il a été décidé, sur proposition du Premier ministre, de consacrer la séance de mercredi prochain à Baabda au dossier de l’échelle des salaires avant de tout transmettre au Parlement. Une séance ordinaire au Sérail est prévue mardi.

Fahd, Madi, Khamis...
Quant aux nominations, elles ont enfin permis à Jean Fahd de se voir propulsé à la tête du très convoité Conseil supérieur de la magistrature. Il est né le 7 février 1955 à Achkout, marié à Maha Chartouni et a 4 enfants. Quant à Hatem Madi, il a été nommé procureur général. Il est né le 10 juin 1945, marié à Safiyyé Hatab et a 3 enfants. Le juge Fawzi Khamis, pour sa part, a été nommé procureur près la Cour des comptes. Il est né en 1961 à Zahlé, marié à Tammam Herbech dont il a deux enfants.
Signalons que le juge Marwan Abboud a été, lui, nommé président du Conseil supérieur de discipline. Ghassan Serhal y a été désigné membre et Yvette Antoun inspectrice générale et commissaire du gouvernement près le Conseil de discipline. Ali Ahmad Ahmar a été nommé inspecteur général au sein de l’Inspection centrale et Faten Habib Jomaa inspectrice générale pédagogique. Enfin, Houssameddine Kobeiter a été nommé PDG de la Foire Rachid Karamé à Tripoli pour un mandat de trois ans ; Walid Amareddine est son vice-président.
Mieux vaut tard que jamais ? Un an et quatre mois après la naissance du deuxième gouvernement Mikati, les nominations judiciaires ont vu le jour... C’est le Conseil supérieur de la magistrature qui bloquait le tout, jusqu’à ce que, par pure magie, le problème se résolve – à tel point que les nominations risquent de se faire désormais à un rythme presque hebdomadaire. Mais il y a...

commentaires (3)

Esperons qu'ils laisseront la justice se mouvoir independement et que les nomination ne sont pas le fruits d'un bazar dangereux et douteux. Bonne chance aux nouveaux promus dans l'espoir qu'ils exercent leur metier avec honnetete, integrite et courage car ils en auront besoin dans les joiurs a venir.

Pierre Hadjigeorgiou

05 h 15, le 11 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • Esperons qu'ils laisseront la justice se mouvoir independement et que les nomination ne sont pas le fruits d'un bazar dangereux et douteux. Bonne chance aux nouveaux promus dans l'espoir qu'ils exercent leur metier avec honnetete, integrite et courage car ils en auront besoin dans les joiurs a venir.

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 15, le 11 octobre 2012

  • Mabrouk pour ces nominations toujours tribales dans un pays ou seul l' effet surprise réussit à imposer qui on veut . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    04 h 15, le 11 octobre 2012

  • Peut-on espérer maintenant que la justice se fasse respecter dans ce pays comme dans tout pays normal ? Comment, par exemple, les autorités judiciaires, à leur tête le ministre de la justice, peuvent-elles admettre que le Hezbollah, refuse et interdise la comparution d'un de ses membres à l'enquête sur la tentative d'assassinat du député Boutros Harb, alors qu'il est soupçonné, avec preuves, de participer à la trame en vue de cet assassinat ? On attend que les nouveaux hauts responsables de la justice mettent un terme immédiatement à ce scandale.

    Halim Abou Chacra

    23 h 13, le 10 octobre 2012

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