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Économie - Liban - Tourisme

Loi antitabac : « L’anéantissement de la nightlife libanaise et de sa réputation... »

Entrée en vigueur il y a près d’un mois, la loi 174 antitabac n’en finit plus de susciter la colère des professionnels ayant déjà subi une année économiquement désastreuse. Si l’ensemble des syndicats clament leur engagement pour la préservation de la santé des Libanais, tous demandent un aménagement de la loi afin d’exempter les établissements à caractère particulier. Si l’amendement n’est pas voté, la loi pourrait bien sonner le glas du secteur touristique libanais, avertissent les professionnels.

Selon les chiffres du syndicat des restaurateurs, les pubs, cafés libanais et établissements de nuit ont accusé une diminution de 80 % de leur chiffre d’affaires.

Après un mois d’application de la loi antitabac, le bilan est « catastrophique », pour la plupart des professionnels du secteur. Si l’ensemble des syndicats touristiques soutiennent bien la mise en vigueur d’une loi antitabac, tous réclament un aménagement de cette dernière afin de sauver le tourisme, déjà soumis à de rudes épreuves depuis le début de l’année. Un projet d’amendement de la loi est ainsi sur le point d’être présenté au Parlement réclamant une clause pour que les propriétaires de restaurants libanais, de pubs et d’établissements de nuit aient le droit d’accueillir des fumeurs sous certaines conditions (interdiction des mineurs, paiement d’une taxe spéciale à l’État et système d’aération spécifique). Ces exemptions ne concerneraient alors que 10 % de l’ensemble des restaurants du pays.


Car le secteur a déjà vu son chiffre d’affaires diminuer de 35 % en 2011, pour dégringoler de plus de 60 % en 2012 par rapport à 2010. « Entre les crises politiques à répétition, les kidnappings, la crise en Syrie et le boycott des pays arabes, 2012 a été la pire année économique depuis quarante ans », déclare Paul Ariss, le président du syndicat des restaurateurs. « La loi antitabac a été le comble », ajoute-t-il. Ce sont les cafés libanais, pubs et établissements de nuit qui ont le plus souffert de la nouvelle législation. Selon les chiffres du syndicat, « ces derniers ont accusé une diminution dramatique de 80 % de leur chiffre d’affaires. » Selon lui, la loi n’a eu que peu d’influence sur les restaurants à gastronomie étrangère (français, italiens, japonais et fast-food). Paul Ariss a ainsi fortement souligné l’urgence d’aménager la loi 174. « Dans le monde arabe et même en Europe, des exceptions ont été introduites dans les textes antitabac permettant l’exercice des “cafés à chichas”, s’insurge-t-il. » Au Liban, les rentrées du Casino ont diminué de plus de 50 % depuis l’application de la loi ! Même à Dubaï, la législation a été revue, permettant l’activité de cigars lounge dans les hôtels, des bars à chichas...


Un aménagement de la loi 147, c’est également ce que souhaite Michel Éleftériadès, le propriétaire du Music Hall, même si les conséquences de la législation sur son établissement se sont révélées « moins catastrophiques que prévu. » Avec l’application de la loi antitabac, Michel Éleftériadès a constaté l’apparition d’un nouveau profil de clientèle. « Les vrais noctambules viennent moins, c’est certain, explique-t-il, mais en parallèle, nous avons remarqué une nouvelle cible fréquenter l’établissement. Il s’agit de personnes plus âgées, plus préoccupées par leur santé et attirées davantage par le côté spectacle du Music Hall que par l’aspect night-club. On m’a même demandé si l’on proposait des plats bio, ce qui est vraiment inédit chez nous ! » S’il s’est ainsi produit une sorte d’équilibre en ce qui concerne la fréquentation du Music Hall, les conséquences de la loi se font tout de même ressentir sur les dépenses. « Nous avons perdu quelques milliers de dollars uniquement sur les ventes de cigares, explique le propriétaire. Ensuite, étant donné le profil des nouveaux clients, les ventes d’alcool ont diminué d’environ 15 % », note-t-il. Michel Éleftériadès milite lui aussi en faveur d’un aménagement de la loi. « Si les politiciens s’obstinent à faire appliquer la législation de cette façon, c’est la nightlife libanaise et toute sa réputation à l’étranger qui sera anéantie », avertit-il.


Même son de cloche du côté d’un responsable d'un grand nom de la nuit libanaise ayant préféré garder l’anonymat. « Il suffit de se promener à Gemmayzé pour se rendre compte de l’impact de cette nouvelle loi sur l’activité des établissements. » Malgré le contexte, ce dernier est sur le point d’ouvrir une boîte de nuit d’hiver d’ici à fin 2013. « Cela fait quatre ans que nous travaillons sur le projet, poursuit-il. Le challenge est immense pour réussir à préserver l’ambiance malgré les pauses cigarettes. » Pour cela, toute une logistique a déjà été pensée comme des fumoirs (smoking rooms en anglais) et un design particulier. Heureusement que les Libanais ont le sens du défi. Mais pour Paul Ariss, « si l’amendement n’est pas voté très bientôt, les députés seront responsables de la fermeture de dizaines d’établissements et la mise au chômage de milliers d’employés ».

 

 

Pour mémoire

Ferme engagement du gouvernement et des députés en faveur de la loi antitabac

 

Loi antitabac : la colère des professionnels

Après un mois d’application de la loi antitabac, le bilan est « catastrophique », pour la plupart des professionnels du secteur. Si l’ensemble des syndicats touristiques soutiennent bien la mise en vigueur d’une loi antitabac, tous réclament un aménagement de cette dernière afin de sauver le tourisme, déjà soumis à de rudes épreuves depuis le début de l’année. Un...

commentaires (11)

CET ARTICLE EST FRANCHEMENT RIDICULE!

RK

09 h 25, le 10 octobre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • CET ARTICLE EST FRANCHEMENT RIDICULE!

    RK

    09 h 25, le 10 octobre 2012

  • Sans être devin. La tendance des abonnés de l'OLJ qui vivent à l'étranger pour la plupart est évidente. Tous sont avec la loi "anti tabac" sans aucune autre forme d'aménagement à la noix. Ils ont vu comment est appliquée la loi ailleurs. Ils savent que c'est dans l'intérêt public et personnel. Les abonnés sont comme on dit "up to date" avec leur temps. Donc que l'Orient Le jour prenne la défense de ces réfractaires qui vivent encore au 20e siècle m'étonne énormément. Il faut suivre le mouvement mondial qui privilégie la santé de l'être humain, non les intérêts pécuniers des lobbies ou syndicats des cigarettes. Un article pareil véhiculant des idées aussi archaiques que néfastes et surtout abondant en sens tout à fait opposé de vos abonnés est stupéfiant. La loi doit être appliquée comme elle le fut ailleurs en europe. Les clients s'adaptent. Le tourisme a baissé en France à cause de la loi? NON. Si le tourisme a baissé au liban: Il faut que les responsables revoient les prix des billets d'avion, des prix en général, l'électricité absente et l'insécurité omniprésente. La loi anti tabac n'a rien à voir. En revanche, une période d'adaptation est nécessaire et tout reprendra sa place.

    Viken GARABEDIAN

    06 h 02, le 10 octobre 2012

  • Même moi qui suis fumeur,je trouve cette affirmation ridicule...il y a toujours une terrasse ou une rue où on peut sortir s'en griller une,non?Si notre nitelife ne tient qu'à çà,c'est qu'elle ne tient pas à grandchose!(et en vérité,elle est totalement surfaite!)

    GEDEON Christian

    05 h 35, le 10 octobre 2012

  • Je suis Révolté par ce que dit cette journaliste!!!! Elle fait partie du syndicat des "fumeurs"? ou je ne sais quel autre?? N'importe quoi. Vous devriez éduquer l'opinion publique, leur montrer le bon chemin ( les médias le peuvent ) pour faire comprendre aux libanais que seule une loi "non fumeur" sans aucune exception ou aménagement doit être appliquée. Surtout au Liban où tout aménagement devient loi. Ce papier est une publicité non déclarée faite par la journaliste, pour le Music Hall , son proprio et les fumeurs. Rien de convaincant. Nous avions connu un meilleur niveau de L'OLJ quant au contrôle effectué auprès des journalistes et de leur papier.

    Dr Paul JP EL KHOURY

    04 h 39, le 10 octobre 2012

  • Cet article n'est autre qu'un plaidoyer en faveur des fumeurs. Bon sang pq tout ce qui est censé être simple, se trouve compliqué au liban comme par hasard? Il suffit de venir voir comment la loi anti tabac fut appliqué en france. Les aménagements...Non pas de la loi mais des espaces en question. Les restos, bistros et autres...Interdiction de fumer à l'intérieur. Point. Fumer? Soit sur les chaises et tables sur troittoir. En été à découvert. En temps de pluie/froid, couverts par une bâche. Les clients sont aussi nombreux. Ils s'adaptent à la loi. Cet article ne fait qu'augmenter la polémique sur un sujet déjà décidé et approuvé même par les fumeurs. N'oubliez pas que les fumeurs pensent "aussi" à leurs enfants qui vont au restaurant. Ces enfants, femmes enceintes et même hommes non fumeurs, sont les victimes du tabagisme passif...Malgré eux.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    04 h 31, le 10 octobre 2012

  • Rien que demander l'aménagement de la loi est tout à fait irresponsable. Le Tabac est mortel. celui qui veut se suicider n'a qu'à se suicider tout seul et non pas tuer ses voisins qui respireront son poison. S'il y a un produit qui est avéré être nocif à la santé c'est bien le tabac qui est à l'origine de maladies cardio vasculaires et de cancers de poumons. Les ministres de l'intérieur, de la santé et le conseil des ministres ont raison d'avoir appliqué sévèrement cette loi et sa non application serait criminelle.

    Joseph Zoghbi

    03 h 48, le 10 octobre 2012

  • C'est ridicule.... Mais vraiment le ridicule qui encore une fois, met le Liban à la une.... La loi anti tabac n'est pas unique au Liban.... Elle a été mise en marche dans de nombreux pays, et ça marche... Pourquoi au Liban ça ne va pas marcher? Allez, il faut un peu de temps pour s'accoutumer au manque de tabac... C'est bon, il ne faut pas en faire un drame... Le Liban a vécu pire, bien pire....

    Nayla Tahan Attié

    03 h 29, le 10 octobre 2012

  • Si le chiffre d'affaire a vraiment baissé de 80%, 10 à 15% à peine pourrait être imputable - provisoirement - à la loi anti-tabac. Allez chercher les véritables raisons dans la qualité et la propreté de la nourriture servie, et dans les prix de plus en plus exorbitants pour une assiette de plus en plus minuscule. De plus et surtout, l'immobilisme et les tiraillements politiques dangereux ne sont certainement pas des facteurs favorables à l'éclatement nocturne. C'est à ces causes-là qu'il faudra trouver des remèdes et non pas dans un quelconque réaménagement de la loi qui signifierait purement et simplement un retour navrant au statu quo ante.

    Paul-René Safa

    02 h 35, le 10 octobre 2012

  • Tout amendement pour le retour de la cigarette à la nightlife libanaise permettra de nouveau de fumer et à tout le monde car dejà beaucoup de restaurants bien pistonnés n 'en tiennent pas compte . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    01 h 33, le 10 octobre 2012

  • C'est un comble... La cigarette est maintenant la source de la baisse du tourisme?? C'est d'un ridicule.... Comme si les touristes venaient au liban pour fumer dans les restaurants... Et comme si les gens n'allaient plus sortir pour rester chez eux et fumer clopes des...

    Habib

    20 h 58, le 09 octobre 2012

  • La réputation de la nightlife libanaise ? N'importe quoi. Dans tous les pays où la loi antitabac a été appliquée, c'est un grand succès et tout le monde est finalement satisfait. Il y a juste un temps d'adaptation. Et puis, autre avantage : les riverains de Gemmayzé peuvent enfin rentrer chez eux le soir ! :-)

    Robert Malek

    19 h 52, le 09 octobre 2012

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