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À La Une - Crise

Syrie : regain de tension après une nouvelle attaque sur le village turc d'Akçakale

Un mort dans un attentat à la voiture piégée dans le QG de la police à Damas.

Des soldats turcs patrouillent la frontière avec la Syrie, le 7 octobre 2012. Photo

Un obus syrien s'est abattu dimanche sur le village turc d'Akçakale, quatre jours après la mort de cinq civils dans une attaque similaire, entraînant une riposte immédiate d'Ankara.

 

L'obus syrien n'a pas fait de victime, a indiqué le maire de la commune Abdülhakim Ayhan cité par l'agence semi-officielle Anatolie précisant que l'armée a aussitôt riposté conformément au vote au Parlement d'une résolution autorisant le gouvernement à mener des opérations militaires en Syrie, adoptée en réaction à des tirs syriens.

Akçakale est un village turc proche d'une portion de la frontière syrienne où des affrontements sont en cours entre l'armée fidèle au régime de Damas et les rebelles syriens.

"Dieu soit loué il n'y a pas eu de victime. L'artillerie (turque) a répondu immédiatement aux tirs venus de Syrie", a souligné Abdülhakim Ayhan à l'agence de presse Anatolie.

L'obus de canon est tombé dans le jardin d'un bâtiment public, qui avait été au préalable évacué par les autorités, selon la chaîne d'information NTV.

Des dégâts mineurs sont à déplorer, selon Anatolie.

 

Jeudi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Turquie n'a "pas l'intention de déclencher une guerre avec la Syrie" mais il avait toutefois appelé Damas à ne pas mettre la patience d'Ankara à l'épreuve.

L'incident survenu mercredi à Akçakale, situé dans la province de Sanliurfa, est le plus grave entre Damas et Ankara depuis la destruction d'un avion de combat turc par la défense antiaérienne syrienne en juin. Il a provoqué un brusque regain de tension et ravivé les craintes d'une propagation du conflit syrien.

 

La guerre déclenchée par la répression sanglante d'une contestation pacifique en mars 2011 ne montre aucun signe d'un dénouement à court terme. Les violences mettent le pays à feu et à sang, avec plus de 31.000 morts selon l'OSDH et des localités complètement détruites.

 

Les rebelles syriens, qui contrôlent de larges secteurs du nord du pays frontaliers de la Turquie, continuent d'opposer une forte résistance aux forces loyalistes dans leurs bastions ailleurs dans le pays, soumis à de violents bombardements à l'artillerie lourde et aériens.

 

Attentat à Damas

A Damas, un policier a été tué dans un attentat à la voiture piégée dans la soirée dans le parking du quartier général de la police, dans le centre de la capitale, a annoncé l'agence officielle Sana.

Une bombe placée dans une voiture stationnée dans le parking du QG a explosé, selon la même source.

Un attentat contre le siège de l'état-major syrien à Damas a été mené le 26 septembre et revendiqué par les groupes jihadistes, le Front al-Nosra et "Tajamo Ansar al-islam" (Rassemblement des partisans de l'islam).

Selon les autorités, quatre gardiens du complexe ont été tués dans l'attaque, mais tous les commandants militaires en sont sortis indemnes.

Le Front al-Nosra a revendiqué la plupart des attentats suicide commis depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, dont un à Damas en mai dernier qui avait coûté la vie à 55 personnes.

 

Combats acharnés à Alep

A Alep, deuxième ville du pays et enjeu d'une bataille cruciale depuis la mi-juillet, des combats opposaient rebelles et armée dans plusieurs quartiers dont certains étaient pilonnés par l'artillerie du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette ONG, basée en Grande-Bretagne et dont les informations reposent sur un réseau de témoins et de médecins, a fait état d'un bilan provisoire de 50 morts dimanche dans le pays, dont 21 soldats, 16 rebelles et 13 civils.

Les plus violents combats avaient lieu dans les quartiers de Bab al-Hadid et Chaar (centre), selon l'OSDH.

"Ce sont les pires combats que nous ayons connus depuis le début de la bataille d'Alep", le 20 juillet, a affirmé à l'AFP un habitant.

Selon une source militaire à Alep, les forces régulières ont repoussé avant l'aube "une importante attaque" des rebelles contre la caserne de Hanano, objet d'une féroce bataille il y a trois semaines.

Dans la province de Damas, les forces loyalistes ont affirmé s'être emparées des localités d'El-Hamé et Qoudsaya, après de violents affrontements, selon les médias officiels.

Ailleurs dans le pays, plusieurs secteurs de Homs et Hama (centre), de Deraa (sud) et de la province d'Idleb (nord-ouest) étaient la cible de bombardements. L'aviation est aussi intervenue à Idleb, non loin de la frontière turque, selon l'OSDH.

 

Ankara propose de remplacer Assad par Chareh 

Face aux réticences des États-Unis à l'idée d'armer les islamistes parmi les groupes rebelles, l'Arabie saoudite et le Qatar ont renoncé jusqu'à présent à livrer aux insurgés des armes lourdes qui pourraient renverser en leur faveur le cours de la guerre, selon le New York Times.

Sans armes lourdes, les rebelles peuvent au mieux résister aux troupes de M. Assad, qui sont mieux équipées, avec pour conséquence de prolonger le conflit, plaident cependant ces deux pays, ajoute le journal.

Dans un entretien télévisé samedi soir, le chef de la diplomatie turque dont le pays appelle au départ du "criminel Assad", a estimé que Farouk el-Chareh, vice-président depuis 2006, pourrait diriger une période transition.

"Farouk el-Chareh est un homme de raison et de conscience et il n'a pas pris part aux massacres en Syrie. Personne d'autre que lui ne connaît mieux le système" en Syrie, a-t-il dit, en soulignant que l'opposition "est encline à accepter Chareh" comme futur dirigeant de l'administration syrienne.

M. Chareh, la personnalité sunnite la plus en vue au sein du pouvoir alaouite (branche du chiisme), est un homme de confiance du régime et a été pendant plus de 15 ans chef de la diplomatie.

Des informations faisant état de sa défection en août ont été démenties par le régime, mais selon des personnalités de l'opposition, il serait en résidence surveillée.

 

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Un obus syrien s'est abattu dimanche sur le village turc d'Akçakale, quatre jours après la mort de cinq civils dans une attaque similaire, entraînant une riposte immédiate d'Ankara.
 
L'obus syrien n'a pas fait de victime, a indiqué le maire de la commune Abdülhakim Ayhan cité par l'agence semi-officielle Anatolie précisant que l'armée a aussitôt riposté conformément au...

commentaires (3)

Avec une guere civile et religieuse surtout ,difficile de savoir qui va remplacer qui au pouvoir surtout que chaque confession veut marquer des pas pour mieux gouverner. Antoine Sabbaghab

Sabbagha Antoine

09 h 46, le 07 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • Avec une guere civile et religieuse surtout ,difficile de savoir qui va remplacer qui au pouvoir surtout que chaque confession veut marquer des pas pour mieux gouverner. Antoine Sabbaghab

    Sabbagha Antoine

    09 h 46, le 07 octobre 2012

  • il faut bien un intérimaire éventuellement un peut crédible en Syrie ,pour que le dictateur criminogène soit déféré devant un tribunal pour crimes de guerre au liban et en Syrie.

    M.V.

    08 h 35, le 07 octobre 2012

  • Le sultan Erdogan, maintenant c'est lui qui décide qui va diriger la Syrie maintenant ? et en plus un sunnite. Cela prouve le complot sunnite. La Turquie se donne le droit de répondre en attaquant la Syrie, alors que sur son territoire il y a des rebelles armés qui s'entrainent

    Talaat Dominique

    07 h 01, le 07 octobre 2012

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