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Moyen Orient et Monde - Reportage

Les « femmes libres », autre face de la révolution syrienne

Deux femmes membres des « Haraïr », femmes libres, à Alep, en Syrie. Ces femmes aident les combattants opposés au régime de Bachar el-Assad. AFP /MIGUEL MEDINA

Dans cet hôpital de campagne syrien, chaque heure charrie son lot de blessés. Médecins et rebelles chargent et déchargent hommes, femmes et enfants en sang, parfois agonisants. Au milieu de l’agitation, Line se faufile, toujours souriante, sa caméra vissée au poing. Cette militante de 29 ans filme tout en louvoyant habilement entre les brancards : les rebelles assis aux quatre coins des salles pour surveiller les lieux, les familles éplorées et les poches de sang stockées à même le sol. Originaire de la région d’Alep, Line a décidé de rejoindre la révolution qui secoue son pays depuis plus d’un an et demi. Elle fait désormais partie des « femmes libres », comme s’appellent entre elles les militantes. Au début, elle a participé aux manifestations contre le président Bachar el-Assad, au grand dam de sa famille. « Il n’y a qu’une chose qui les effrayait, c’est ce qu’ils font aux filles », explique-t-elle, faisant allusion aux viols commis, selon rebelles et militants, par les forces du régime.


Avec de nombreuses autres femmes, elle a cousu les drapeaux de la révolution que les manifestants brandissent depuis mars 2011. Elle a aussi aidé à dessiner les pancartes et les slogans des manifestations hebdomadaires qui ont lieu chaque vendredi malgré les bombardements, les combats et la répression. Au moment des premiers combats, Line a commencé par aider les infirmiers en se formant aux premiers secours. « Il y a beaucoup de militantes, notamment à Alep. Certains jours, il y a même plus de filles que de garçons à l’hôpital », affirme-t-elle. Dans plusieurs hôpitaux de fortune d’Alep, de nombreuses femmes secondent les médecins. Puis, comme beaucoup de jeunes femmes, elle a choisi comme arme son stylo, son petit cahier qu’elle ne quitte jamais et la petite caméra qu’elle garde toujours dans sa main. « Je compte les victimes, je suis chargée de répertorier les noms et de garder des images des morts et des blessés », explique Line, habillée d’un long manteau noir et le visage ceint d’un foulard de la même couleur.


C’est notamment grâce à ces militants qui tiennent un décompte quotidien dans les hôpitaux improvisés que les groupes de militants et organisations comme l’OSDH peuvent fournir des bilans aux médias internationaux, dont l’accès en Syrie est entravé par les autorités. Ces jeunes femmes viennent des villages aux alentours d’Alep, très conservateurs, après avoir bravé leur famille. Elles vivent, dorment et travaillent à l’hôpital, et se déplacent d’hôpital en hôpital au gré des bombardements. Ce jour-là, Line est aidée par une nouvelle recrue des « Haraïr » (femmes libres, en arabe), qui se fait appeler Oum Souheir. Sous le voile noir qui couvre la tête et le bas du visage de cette jeune Syrienne, se dessine un grand sourire quand elle évoque la « révolution ». « Tout ce que nous pouvons faire pour la révolution, nous le ferons. S’il le faut, nous irons même jusqu’à porter les armes au front pour notre pays », lance-t-elle avec conviction.

Dans cet hôpital de campagne syrien, chaque heure charrie son lot de blessés. Médecins et rebelles chargent et déchargent hommes, femmes et enfants en sang, parfois agonisants. Au milieu de l’agitation, Line se faufile, toujours souriante, sa caméra vissée au poing. Cette militante de 29 ans filme tout en louvoyant habilement entre les brancards : les rebelles assis aux quatre...

commentaires (1)

FEMMES LIBRES, voilées et avec niqab, c'est cela la liberté des soi-disants, défenseurs de la démocratie. Quand, je pense que la journaliste de TF1 , devait portée une abaya et un foulard sur la tête pour aller chez les rebelles, tiens c'était pas comme cela chez les talibans ?

Talaat Dominique

04 h 42, le 01 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • FEMMES LIBRES, voilées et avec niqab, c'est cela la liberté des soi-disants, défenseurs de la démocratie. Quand, je pense que la journaliste de TF1 , devait portée une abaya et un foulard sur la tête pour aller chez les rebelles, tiens c'était pas comme cela chez les talibans ?

    Talaat Dominique

    04 h 42, le 01 octobre 2012

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