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Culture - Beirut Jazz Festival

Arturo Sandoval, une (si belle) nuit à Beyrouth

Un maître ès trompette, champion du piston toutes catégories, cet Arturo Sandoval, qui a mené un « gig » haut en couleur, laissant les « festivaliers » des Souks de Beyrouth interloqués par cet homme orchestre qui fait tout, même la danse du ventre.

Ambiances latino-orientales pour un jazz haut en couleurs. Photos Ibrahim Tawil

Sa réputation est toute faite. Il n’a plus à prouver ni sa virtuosité, ni son inspiration, ni son amour pour la musique improvisée teintée de multiples influences. Titulaire de quatre Grammy et de 6 Billboard Awards, la vie d’Arturo Sandoval a même fait l’objet d’un film américain For Love or Country: The Arturo Sandoval Story, avec Andy Garcia dans le rôle-titre. Au début des années 70 à Cuba, le trompettiste Arturo Sandoval, aux côtés de Paquito D’Rivera et de Chucho Valdes, a animé les belles heures de Irakere, collectif qui a permis à la musique cubaine d’entrer dans la modernité. Vivant en exil en Floride depuis 1990, le musicien s’est installé dernièrement à Los Angeles. Il a notamment présenté un merveilleux album consacré à la musique classique et à la musique de films, A Time For Love, paru en 2010 et encensé par la critique.
Ce « poids lourd » apparaît ainsi non seulement comme l’un des représentants les plus brillants du jazz cubain contemporain, mais aussi comme l’un des plus grands virtuoses dans toute l’histoire de cet instrument.
Au sommet de son art, le Sandoval peut alors... s’amuser. Son «gig» aux Souks de Beyrouth était l’occasion toute trouvée pour le faire. Se produisant dans le cadre d’un Festival de jazz dans une ville moyen-orientale qu’il visite pour la première fois, le musicien cubain a décidé de se la jouer «soirée entre amis» et a invité trois musiciens locaux à se joindre à son trio. Résultat: un spectacle concert tout chaud (la chaleur moite de cette soirée y aura contribué aussi pour quelque chose) et piquant comme une lichette de tabasco sur une rasade de... jus de tomate.
Oui, tout, il fait tout. Et avec un plaisir et une générosité évidents. Sur le clavier comme sur la trompette, au micro, scattant (avec l’air d’un gamin qui s’amuse trop bien), dirigeant les improvisations menées à l’improviste, dansant et effectuant même de bons déhanchés de danse du ventre, Arturo Sandoval n’a pas usurpé sa réputation d’homme orchestre.
Il attaque avec du be-bop ellingtonien et conclut avec son propre «Sandunga», une invitation à la danse exécutée par un public heureux et comblé par tant de virtuosité. Entre ces deux morceaux, on aura entendu et vu Smile de Charlie Chaplin, Joys of Spring avec Arthur Satyan invité au clavier, un hommage inratable à Dizzy Gillespie avec le très oriental A Night in Tunisia, des accents rock avec une version aninmée de Could it Be Am Falling in Love, des airs espagnols et orientaux avec Tres Palabres...
Un concert d’une grande richesse musicale, mixant toutes les couleurs musicales sud-américaines en un patchwork débridé de l’esprit latino, marié aux sonorités orientales du oud langoureux de Bassam Saba (invité surprise sur un morceau génial) ou aux rythmes fous des percussions de Rony Barrak (performance virtuose qui a rendu jaloux Sandoval, s’écriant: c’est mon show pas le tien ). Une musique festive, en somme, et qui tombait très bien. Pleine de couleurs voyageuses, à épicer à coup sûr les esprits les plus chagrins.
Sa réputation est toute faite. Il n’a plus à prouver ni sa virtuosité, ni son inspiration, ni son amour pour la musique improvisée teintée de multiples influences. Titulaire de quatre Grammy et de 6 Billboard Awards, la vie d’Arturo Sandoval a même fait l’objet d’un film américain For Love or Country: The Arturo Sandoval Story, avec Andy Garcia dans le rôle-titre. Au...

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