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Culture - Concert

Pionnier du Nouveau Monde

Le Beirut Jazz Festival a démarré en force, jeudi, avec les Américains d’al-Madar Band, dirigés par Bassam Saba.

Al-Madar Band est une synthèse de rythmes rock et de mélodies arabes. Photo Sami Ayad

Beyrouth a profité du retour d’un de ses prodiges musicaux, Bassam Saba, pour l’inauguration du BJF, voué tout entier à la musique, et qui revient des États-Unis enrichi d’un «band» précieux qu’il a fait découvrir dans une performance décidément très réussie.
Fruit de la rencontre fertile de deux mondes, al-Madar Band est une synthèse de rythmes rock et de mélodies arabes baignant dans une maîtrise insolente de chaque instrument. Du oud à la pearl, le band franchit le pas, passe du nay au violon avec une agilité rare, doublée de l’assurance que ne peut avoir qu’une musique remise mille fois à l’ouvrage, millimétrée, pour ne jamais étouffer un instrument par l’autre.
C’est là toute l’idée de Bassam Saba, formé autant par les instruments jonchant la maison de sa jeunesse, dans le nord du Liban, que par ses professeurs français et russes, et qui veut donc se faire rencontrer les cultures.
Installé à New York depuis 1991, il est l’initiateur du New York Arabic Orchestra, sous l’impulsion de son ami et précurseur Simon Shaheen. Forte d’un succès retentissant lors d’un concert au Lincoln Center, l’initiative a pris de l’ampleur et du Bassam Saba Ensemble est né le petit al-Madar Band, vieux de seulement quelques mois, mais fort de la maturité d’un projet global.
Bassam Saba veut faire « connaître et comprendre » la musique arabe aux États-Unis, cela à coup de conférences, de cours, de concerts.
Ses formations suivent ce même but: la rencontre des mondes « pour l’art et la paix», selon ses propres mots, un message plus culturel que politique, une incitation à la découverte facilitée par une transition douce grâce à un syncrétisme intelligent. De cela on obtient une musique très étudiée qui dégage la rigueur nécessaire à l’harmonisation des styles, jouée par des musiciens talentueux: April Centrone aux percussions, Timba Harris à la trompette et au violon, Gyan Riley à la guitare et Brian Holtz à la basse.
Une formation qui rappelle davantage un groupe de rock, certes, mais qui trouve un équilibre remarquable et surtout permet une énergie, un enthousiasme contagieux, des sons « avec plus de rage », selon les mots de Bassam Saba qui veut donner à son entreprise plus de tonus, plus de jeunesse aussi.
Le flux continu du nay, à croire qu’il empêche de respirer, entraîne dans une spirale que vient ponctuer une batterie avisée. Tout cela sur fond d’une basse épurée guidant les solistes tout en leur permettant des écarts : l’accord est bon et le temps file à toute vitesse. Et lorsque les cordes prennent le devant, qu’elles soient sur le oud, le violon ou la guitare, un chaud confort donne envie de réagir.
Le band a réussi à éclipser la performance individuelle tout en se nourrissant de solos et d’improvisations parfaitement intégrés à l’ensemble de la performance. Ainsi l’absence de Toufic Farroukh semble donc oubliée, même si l’on ne peut que profondément la regretter.
L’al-Madar Band, Bassam Saba en l’occurrence, constitue la part libanaise du festival, auquel le directeur artistique John Kassabian tient énormément, et en a fait une ouverture prometteuse.
Logiquement donc, c’est face à un public séduit, en standing ovation, que les musiciens ont quitté la scène beyrouthine. Pour le moins de temps possible, espérons-le.
Beyrouth a profité du retour d’un de ses prodiges musicaux, Bassam Saba, pour l’inauguration du BJF, voué tout entier à la musique, et qui revient des États-Unis enrichi d’un «band» précieux qu’il a fait découvrir dans une performance décidément très réussie.Fruit de la rencontre fertile de deux mondes, al-Madar Band est une synthèse de rythmes rock et de mélodies...

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