Dire que cet artiste est peu loquace est un euphémisme. En paroles, cela s’entend. Car sa peinture, elle, est diserte, intensément expressive. Elle dévoile, en quelques traits appuyés, parfois distordus, en quelques postures exacerbées des corps, en une superposition de touches de couleurs souvent crues et saturées, tout à la fois le regard (ironique, malicieux, désorienté ou même ébloui, dans le cas du portrait de l’indétrônable Haïfa!) qu’il porte sur ses modèles, mais aussi quelque chose de la personnalité portraiturée.
Sur les cimaises transformées, l’espace de 3 jours, en galerie de portraits, des femmes, jeunes et moins jeunes, posent sous leur meilleur profil – ou leur meilleur brushing – en «reine de la soirée», en «beautés groupées», ou «joue contre joue » en duo amical de circonstance...
Fixées sur papier glacé par le photographe de Mondanité Magazine, Khaddaje les «immortalise», lui, dans une vingtaine de portraits réalisés avec une peinture... industrielle. Serait-ce là un clin d’œil à une certaine industrie de la beauté fort prisée dans les cercles mondains? L’artiste répond par un vague: «Peut-être. Tout est dans le dialogue entre l’image et moi. Et d’ailleurs, c’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense.» On n’en saura pas plus. Mais on n’en pense pas moins! Surtout en examinant les petites phrases qui émaillent certaines toiles comme Harim el-Sultan, Al-Chabaka ou Angélique, la reine... Mais aussi en notant la présence, au centre de l’espace d’exposition, d’une installation symbolisant les agapes, le banquet de la fête, ce tourbillon de festivités qui fait la vie mondaine... Une installation qui servira, nous souffle-t-il, de socle pour une performance que Khaddaje fera «peut-être» ce soir au cours du vernissage. Et qui n’est pas sans évoquer son Satyricon, gigantesque installation élaborée en 2003 dans le Dôme City Centre du centre-ville. C’est en cela que cette exposition reste, comme il dit, dans la continuité de son travail. Ce qui ne saute pas aux yeux spontanément. Sinon, dans cette sympathique mondanité sur toiles, nombreuses sont celles qui se reconnaîtront!
* Jusqu’au 29 septembre, à la galerie Janine Rubeiz, Raouché, immeuble Majdalani, rez-de-chaussée. Horaires d’ouverture : de 10h à 19h, samedi de 10h à 14h. Tél. : 01/868290.
commentaires (3)
Y en a qui vont se reconnaître...dans le côté industriel....Siliconne beauty...
GEDEON Christian
06 h 09, le 27 septembre 2012