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À La Une - Révolte

Double attentat suicide à l'état-major à Damas

Un groupe islamiste revendique l'attaque ; plus de 30.000 morts en 18 mois.

Des soldats syriens près du complexe de l'état-major, à Damas, visé le 26 septembre 2012 par deux explosions. LOUAI BESHARA/AFP

Un double attentat suicide a frappé mercredi le siège de l'état-major de l'armée au cœur de Damas tuant quatre gardes, suivi de combats d'une intensité sans précédent entre rebelles et soldats.

 

Deux kamikazes ont lancé tôt le matin, à dix minutes d'intervalle, leurs voitures piégées aux abords et à l'intérieur du QG de l'état-major, à quelques mètres de la place fortifiée des Omeyyades dans une zone abritant de nombreux bâtiments gouvernementaux et de la Sécurité, selon les autorités.

 

Dans un communiqué, l'armée a affirmé que "tous les commandants et les officiers militaires" étaient "sains et saufs". Une source militaire citée par la télévision d’État a fait état de quatre morts parmi les gardes du QG et de 14 civils et militaires blessés.

 

Alors qu'ils couvraient ces attaques, un journaliste syrien, Maya Nasser, travaillant pour la télévision iranienne Press TV, a été tué par un sniper et le chef du bureau à Damas de cette chaîne et d'une autre TV iranienne, le Libanais Hussein Mortada, a été blessé par balle, selon les médias iraniens.

 

La télévision a diffusé des images des explosions, capturées à environ dix minutes d'intervalle par les caméras de surveillance; lors de la première explosion, la chaîne marque d'un cercle un véhicule blanc qui semble ralentir à son passage près de l'enceinte du bâtiment avant la déflagration et lors de la seconde, une grosse boule de feu apparaît dans l'enceinte du QG.

 


 

Le correspondant de Press TV Maya Nasser, tué en Syrie, sur une photo

tirée de sa page Facebook/AFP

 

Les routes menant au centre-ville ont été coupées par les services de sécurité, a constaté un photographe de l'AFP. Les vitres du QG étaient brisées et une partie du mur d'enceinte a été détruite. Un cratère de deux mètres de profondeur était visible à l'extérieur du complexe militaire.

 

Un groupe islamiste revendique l'attentat

Un groupe islamiste anti-régime a revendiqué le double attentat, affirmant que cinq de ses combattants avaient été tués, dont un kamikaze. Dans un communiqué diffusé sur internet, la branche de Damas de "Tajamo Ansar al-islam" (Rassemblement des partisans de l'islam), affirme qu'un kamikaze a fait exploser sa voiture à l'entrée principale du bâtiment, et que des bombes placées au troisième étage avec l'aide de militaires ont été actionnées.

 

La page Facebook du conseil militaire rebelle pour la région de Damas a rapporté que les rebelles de "l'Armée syrienne libre (ALS) ont frappé le bâtiment de l'état-major", mais il n'était pas possible de confirmer cela dans l'immédiat.

Selon le porte-parole de ce conseil et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cette attaque a été possible grâce à la complicité de militaires à l'intérieur du bâtiment. Le porte-parole a démenti qu'il s'agit d'une attaque suicide.


"Il semble que l'opération soit une mutinerie à l'intérieur de l'état-major", affirme de son côté Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

 

Après la double attaque, de violents combats entre rebelles et militaires ont éclaté à l'intérieur de l'état-major, a-t-il indiqué. "Il s'agit des "combats les plus violents au cœur de Damas depuis le début de la révolte et de l'attentat le plus important dans la capitale depuis celui du 18 juillet".

 

Ce dernier avait visé le bâtiment de la Sécurité nationale et tué quatre hauts responsables de la Sécurité, dont le beau-frère du président Bachar el-Assad. Il avait été revendiqué par l'ASL, composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes face à la répression du régime.

 

Sur fond d'impasse diplomatique internationale, régime et rebelles sont décidés à se battre jusqu'au bout, le régime Assad répétant vouloir en finir à n'importe quel prix avec cette rébellion assimilée à du "terrorisme" et celle-ci jugeant que ce régime ne peut tomber que par la force.

 

Toujours dans la capitale, au moins 16 personnes, dont six femmes et trois enfants, ont été exécutées chez eux par des miliciens pro-régime dans le quartier sunnite de Barzé (nord), selon l'OSDH, une ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

 

Ailleurs dans le pays, les bombardements de bastions rebelles ont fait au moins 17 morts dans la ville de Deir Ezzor (est) et sept dans la province de Damas, dont des membres de la même famille. Les violences en Syrie ont fait plus de 30.000 morts en 18 mois, en majorité des civils, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

 

Sur un autre plan, un commandant rebelle accompagné d'un groupe de combattants a annoncé mercredi, lors d'une conférence de l'opposition tolérée par le régime, son abandon de l'insurrection et son retour au sein de l'armée régulière.

 

Enfin, le président tunisien Moncef Marzouki s'est dit favorable à une "force arabe de maintien de la paix" en Syrie.

"Une opération de maintien de la paix par des pays arabes, oui, c'est envisageable (...) On va vraiment pousser tout ce qui est de l'ordre de la solution pacifique, mais s'il le faut, il faut qu'il y ait une force d'intervention de maintien de la paix arabe, oui", a dit M. Marzouki en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

 

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Deux kamikazes ont lancé tôt le matin, à dix minutes d'intervalle, leurs voitures piégées aux abords et à l'intérieur du QG de l'état-major, à quelques mètres de la place...

commentaires (3)

Il est bien tombé bass ce fameux haut commandement...

M.V.

10 h 12, le 26 septembre 2012

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Commentaires (3)

  • Il est bien tombé bass ce fameux haut commandement...

    M.V.

    10 h 12, le 26 septembre 2012

  • Bien fait pour son faciès, ce "haut? commandement" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 30, le 26 septembre 2012

  • Triste cette mort toujours gratuite et ce suicide collectif pour que les minorités ne perdent point le pouvoir . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 52, le 26 septembre 2012

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