Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Michel Aoun a affirmé samedi soir avoir échappé à une "tentative d’assassinat", lorsque l’un de ses convois a été pris pour cible par des tirs dans la ville de Saïda, à son retour de Jezzine, dans le sud du Liban.
L’incident aurait eu lieu près de la mosquée Bahaa Eddine Hariri à Saïda (sud). Le Courant du Futur de Saad Hariri a toutefois démenti cette information.
"Ils veulent m’assassiner parce qu’ils n’ont pas pu m’éliminer politiquement", a dit M. Aoun au cours d’un discours prononcé lors d’un dîner organisé par le CPL dans la ville de Batroun (nord).
"Cet incident n’est rien comparé à ce qu’on a enduré pendant la guerre civile (1975-1990), a poursuivi M. Aoun. J’ai échappé à trois tentatives d’assassinat et celle-là est la quatrième". "J’espère que cette fois-ci les autorités parviendront à arrêter les responsables", a-t-il ajouté.
"Pourquoi veulent-il me tuer alors que je n’ai tué personne, s'est demandé M. Aoun. Il veulent nous tuer parce que nous nous sommes opposés à leur politique mafieuse et parce que nous avons adopté une politique à contre-courant". "Le Moyen-Orient est aujourd’hui en ébullition et ils voulaient entraîner le Liban dans les crises régionaux, mais nous avons réussi à maîtriser la situation", a-t-il assuré, sans plus de précisions.
Dans un discours prononcé plus tôt dans la journée à Jezzine, M. Aoun avait accusé certains dirigeants libanais, sans les nommer, de se comporter comme des "mafieux". Le chef du CPL a également mis en garde contre les tentatives d’achat de votes par certains candidats aux prochaines élections législatives. "Cette pratique est inacceptable, a lancé Michel Aoun. Le député est supposé représenter son peuple, son pays et toute la région".
Dimanche, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a confirmé que des tirs ont eu lieu à Saïda samedi soir. "Un convoi fictif de M. Aoun qui ne transportait pas (le chef du CPL) a été pris pour cible alors qu'il revenait de Jezzine", a dit M. Charbel. "Une enquête est en cours pour élucider les circonstances de l’incident", a-t-il affirmé, tout en précisant avoir déjà contacté le chef du CPL et qu’il allait "personnellement" suivre cette affaire.
Le ministre de la Défense Fayez Ghosn a quant a lui répondu à ceux qui ont nié que des tirs aient été dirigés un convoi du chef du CPL : "Un incident sécuritaire a bel et bien eu lieu et une voiture faisant partie du convoi a été touchée", a assuré M. Ghosn appelant à "attendre les résultats de l’enquête avant de prendre position."
"Les menaces contre Michel Aoun sont claires", a de son côté dit le député membre du bloc du Changement et de la Réforme Ibrahim Kanaan, tout en refusant de donner plus d’informations concernant l’incident de samedi soir. "Nous savons tous que Saïda est une ville à caractère sensible, a–t-il ajouté lors d’un entretien avec la chaîne libanaise LBC. La tentative d’assassinat visait peut-être à déclencher un conflit sunnito-chiite dans la région".
Son collègue, le député Nabil Nicolas, a accusé le Courant du futur d’être derrière la tentative d'assassinat de Michel Aoun. "Tous ceux qui ont douté d'une tentative d'assassinat sont accusés et devraient être soumis à une enquête", a assuré M. Nicolas à la chaîne al-Jadeed.
Le chef du CPL a reçu par ailleurs un appel du Premier ministre Nagib Mikati qui a assuré que "les appareils sécuritaires concernés intensifient leurs efforts pour élucider cette affaire", rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Il s'agit de la dernière menace recensée visant un dirigeant politique au Liban, où les tensions déjà fortes entre les communautés religieuses et les partis politiques se sont accrues depuis le début des violences qui font rage en Syrie voisine entre l'armée et les rebelles.
Le 5 juillet dernier, le député libanais de l'opposition Boutros Harb avait échappé à une tentative d'assassinat devant l’immeuble hébergeant son bureau à la rue Sami el-Solh, à Beyrouth. Selon M. Harb, un suspect dans l'opération le visant a refusé de se présenter à un interrogatoire, prétextant son appartenance à la branche de la sécurité du Hezbollah. Le parti chiite a catégoriquement démenti son implication dans cette affaire.
Le 4 avril, le chef des Forces libanaises Samir Geagea avait échappé de justesse une tentative d’assassinat alors qu’il se promenait avec ses gardes du corps dans sa résidence de Meerab, hors du bâtiment qui abrite ses bureaux et son domicile. M. Geagea avait alors accusé le Hezbollah et le "commandement aouniste" d'être impliqués dans cette opération.
L’incident aurait eu lieu près de la mosquée Bahaa Eddine Hariri à Saïda (sud). Le Courant du Futur de Saad...
commentaires (15)
Le "TITRE" est mauvais ou faux. Quand on parle d'un convoi (FICTIF) c'est qu'il n'y a pas eu du tout de convoi. Fictif veut dire imaginaire ou produit de la fiction. Or, à ce qu'il parait, il y eu un convoi qui est passé à Saïda mais dans lequel le général n'y était pas, ou il était supposé y être, pour certains. Le mot ( FICTIF ) devrait être changé car il attire des réactions erronnées.
SAKR LEBNAN
03 h 12, le 24 septembre 2012