Mondiaux 2012 : Tony Martin, la bombe du contre-la-montre

Longtemps, cette saison 2012 de Tony Martin s’est apparentée à une succession de déceptions. Renversé par une voiture en avril lors d’un entraînement, il a accumulé les pépins physiques et connu nettement moins de réussite que lors du précédent exercice. Mais le chrono reste sa chasse gardée, surtout en l’absence, hier, de Bradley Wiggins et de Fabian Cancellara à Valkenburg. L’Allemand, grand favori qui a bouclé le parcours à la moyenne de 46,8 km/h, a conservé son titre au terme des 45,7 kilomètres cabossés reliant Heerlen à Valkenburg.
Mais rien ne fut simple car Taylor Phinney a livré un duel homérique avec le désormais double champion du monde. Pur spécialiste de l’exercice solitaire, Phinney échoue à cinq petites secondes. Un souffle. Sa peine à l’arrivée en disait long. Sans doute s’est-il vu avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules. Le bronze contentera parfaitement le Biélorusse Vasil Kiryienka, invité surprise du podium final.

Contador et Chavanel déçoivent
Martin, déjà champion du monde par équipes avec Omega Pharma Quick Step dimanche, est allé au bout de lui-même comme pour définitivement enterrer sa saison en demi-teinte. L’Allemand s’est écroulé une fois la ligne franchie pour retrouver son souffle, ses forces et ses esprits : « Cette saison, j’ai eu beaucoup de bas. Ça se termine bien, je suis heureux », a-t-il savouré une fois la ligne franchie. Le TGV de Cottbus a écœuré ses adversaires, en particulier Alberto Contador, parti deux minutes avant lui, qu’il a enrhumé après seulement 30 kilomètres de course. Loin de son meilleur niveau, l’Espagnol paie sans doute les efforts consentis à la Vuelta et s’est contenté de la 9e place.
Décevante également, la performance de Sylvain Chavanel. Venu pour jouer le podium au mieux, le top 10 au pire, le Français termine finalement 15e à 2’5’’ de Martin. Jamais dans le rythme, il a semblé manquer de fraîcheur. Jérémy Roy, deuxième Français en lice sur ce chrono, a pris le 18e rang. Mais le grand perdant du jour se nomme Marco Pinotti. À une dizaine de kilomètres de l’arrivée, l’Italien a lourdement chuté sur une ligne blanche rendue glissante par les quelques averses qui ont devancé son passage. Touché à la clavicule, il a dû rendre les armes, au bord des larmes. Pinotti était alors dans la course pour le bronze. Car Phinney et Martin se sont montrés définitivement intouchables.
(Source : AFP)