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Sport - Acrobatie

Avant les JO-2024, une funambule entre par les airs au Stade de France

La Française Tatiana-Mosio Bongonga a franchi 240 mètres à 30 mètres de hauteur, sans attache de sécurité, entre les quartiers populaires de Saint-Denis et le stade français.

Avant les JO-2024, une funambule entre par les airs au Stade de France

La funambule française et co-directrice artistique de la compagnie Basinga Tatiana-Mosio Bongonga marche sur une corde entre le Jardin de l’écluse dans le quartier des Francs-Moisins et le Stade de France dans le cadre du projet "Lignes Ouvertes" à Saint Denis , banlieue parisienne le 8 juin 2024. Photo AFP

Quand la vie ne tient qu'à un fil, de 16 millimètres de diamètre précisément : à un mois et demi des JO-2024, une funambule a effectué sans accroche une vertigineuse traversée à grande hauteur entre les quartiers populaires de Saint-Denis et le Stade de France.

Sous un beau soleil de fin de journée samedi, des centaines de curieux s'agglomèrent le long du canal Saint-Denis et au pied du Stade de France pour assister au franchissement de 240 mètres que la funambule Tatiana-Mosio Bongonga s'apprête à faire à 30 mètres de hauteur, sans attache de sécurité, seulement munie d'un balancier.

Partant d'une grue installée dans un jardin du quartier pauvre et difficile des Francs-Moisins, le fil tissé traverse le canal Saint-Denis et court au-dessus du terrain d'échauffement du Stade de France, avant d'entrer dans le futur temple des JO-2024. Tout une « symbolique » pour les organisateurs.

« Ce quartier des Francs-Moisins est à 200 mètres du Stade de France mais en même temps coupé par le canal, c'est un quartier à la fois très proche et un peu enclavé. Ce symbole du fil tendu entre le quartier et le Stade de France nous a paru une assez belle image », explique à l'AFP Stéphane Simonin, directeur de l'académie Fratellini.

Organisée par cette école d'arts du cirque de Seine-Saint-Denis et réalisée par la compagnie Basinga, la performance s'inscrit dans le cadre des « Olympiades culturelles », une vaste programmation artistique autour des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Avant que la funambule n'entre en scène, une soixantaine de volontaires en T-shirt rouge se disséminent le long du parcours pour tenir les cavaletti, des cordes réparties de chaque côté du fil de marche et destinées à limiter le balancement de celui-ci au gré du vent ou des mouvements de l'artiste.

« Les cavaletti, ce sont des ficelles qui vont stabiliser le fil latéralement, gauche-droite. On va répartir sur toute la longueur, tous les huit mètres. Au bout de la ficelle il y a une boucle, qu'on passe sous les fesses et on recule jusqu'à ce que ce soit bien en tension », les briefe le codirecteur artistique Jan Naets. 

« Colosse »

Parmi les volontaires, Ayodélé Genevois, 24 ans, se réjouit de la notoriété que ce spectacle devrait, du fait de son cadre et son contexte, amener celle qui était sa professeure de fil à l'académie Fratellini durant son adolescence.

« On ne voit pas forcément beaucoup de femmes fildeféristes faire des performances comme ça (...). J'ai entendu parler de fildeféristes mais c'est plus des anciens, dans les années 80-90, et c'était des hommes, des hommes blancs. Elle est plutôt métisse, donc c'est différent. Ça peut jouer sur la représentation », explique cette jeune femme originaire de Seine-Saint-Denis, aujourd'hui étudiante en psychologie.

Au rythme entraînant de la musique rock d'un groupe installé sur un escalier du Stade de France, vêtue d'une robe miroir couleur d'or, Tatiana-Mosio Bongonga s'avance sur le fil, si fin, si long.

Pendant une demi-heure, l'artiste de 40 ans progresse centimètre après centimètre. Elle s'arrête à intervalles réguliers pour réaliser des acrobaties au-dessus d'un vide vertigineux: grand écart, toupie autour du fil, pas de danse... Frissons dans la foule.

On en vient presque à oublier le fil sous ses pieds, au point qu'elle paraît par moments flotter dans le ciel, minuscule point suspendu dans les airs. Ce n'est que lorsqu'elle atteint enfin les tribunes du stade, sous de chauds applaudissements, que le public s'autorise à reprendre son souffle.

« Se retrouver face au Stade de France, c'est quand même un gros truc. Je peux dire ce que je veux, tu as quand même une petite pointe de stress et mine de rien, il a une histoire le colosse », confie à l'AFP à sa descente du fil l'équilibriste, habituée des grandes traversées.

Pour Tatiana-Mosio Bongonga, un parallèle existe entre son travail et les JO : « Le côté athlétique du circassien n'est pas assez mis en valeur. On parle tout le temps de l'artistique, mais pour pouvoir faire des gestes incarnés il y a des heures de travail derrière, et toute une préparation physique, mentale. »

Quand la vie ne tient qu'à un fil, de 16 millimètres de diamètre précisément : à un mois et demi des JO-2024, une funambule a effectué sans accroche une vertigineuse traversée à grande hauteur entre les quartiers populaires de Saint-Denis et le Stade de France.

Sous un beau soleil de fin de journée samedi, des centaines de curieux s'agglomèrent le long du canal Saint-Denis et au pied du Stade de France pour assister au franchissement de 240 mètres que la funambule Tatiana-Mosio Bongonga s'apprête à faire à 30 mètres de hauteur, sans attache de sécurité, seulement munie d'un balancier.

Partant d'une grue installée dans un jardin du quartier pauvre et difficile des Francs-Moisins, le fil tissé traverse le canal Saint-Denis et court au-dessus du...
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