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À La Une - Liban

Après les Etats-Unis, la France appelle ses ressortissants au Liban à la "vigilance"

Vendredi, deux manifestations massives sont prévues au Liban, l'une à Baalbeck, à l'appel du Hezbollah, et l'autre à Saïda, à l'appel des salafistes.

Un char de l'armée libanaise stationné près de l'ambassade de France à Beyrouth, sur la rue de Damas. Joseph Eid/

La France a appelé ses ressortissants au Liban à la "vigilance", anticipant un possible regain de colère de musulmans après la publication mercredi par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo de caricatures du prophète Mahomet. "Vu les réactions dans l’ensemble de la région à la vidéo (islamophobe, ndlr) +The Innocence of Muslims+ et aux caricatures parues dans Charlie Hebdo, soyez vigilants dans vos déplacements", avertit le consulat de France à Beyrouth dans un SMS envoyé mercredi après-midi. Le consulat exhorte également les Français au Liban à se tenir "éloignés des rassemblements et des bâtiments sensibles (comme les ambassades et les lieux de culte), notamment vendredi 21 septembre".

 

Au moins deux manifestations importantes sont prévues ce vendredi au Liban, l’une à Baalbeck (est) à l’appel du secrétaire général du Hezbollah chiite, Hassan Nasrallah, et l’autre à Saïda (sud), à l’appel du cheikh salafiste sunnite Ahmad el-Assir.

 

Le Hezbollah avait organisé un premier rassemblement massif, au cours duquel le chef du Hezbollah avait fait une apparition, pour dénoncer le film anti-islam, lundi, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Et vendredi dernier, un manifestant a été tué et 25 autres ont été blessés dans des heurts à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, entre les forces de sécurité et des islamistes qui avaient incendié un restaurant de fast-food américain KFC pour protester contre "The Innocence of Muslims".

 

La France a affirmé avoir renforcé la sécurité de ses ambassades dans une vingtaine de pays arabo-musulmans et la fermeture de ses consultas et écoles vendredi. Mais selon le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, il n'y a pas de "menace avérée sur un quelconque établissement".

"On préfère prendre les devants. On adaptera ensuite les mesures à l'évolution de la situation", a-t-il ajouté, précisant que des mesures d'ordre général (renforcement des procédures de sécurité, appels à la vigilance dans les pays concernés..) avaient été prises.

Mercredi, l'ambassade de France à Jakarta a déjà annoncé la fermeture temporaire de toutes les implantations françaises en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde.

L'AFP a également appris auprès de l'ambassade française à Tunis que la dizaine d'établissements scolaires français de Tunisie seront fermés de mercredi 14H00 (13H00 GMT) à lundi 08H00 (07H00 GMT).

 

Lundi, les Etats-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban et a suspendu les autorisations pour les étudiants américains souhaitant aller étudier dans ce pays.

 

Le département d'Etat a mis en avant les risques d'enlèvement d'étrangers dans le pays alors que des violences antiaméricaines font rage dans les pays du monde arabe contre le film islamophobe produit aux Etats-Unis.

Le Liban est par ailleurs sujet à certaines tensions en raison du conflit en Syrie.

 

"Les citoyens américains qui vivent et travaillent au Liban doivent comprendre qu'ils acceptent un risque en restant dans le pays et ils doivent rester prudents", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.

"Le risque de violences spontanées demeure au Liban, où le gouvernement et les autorités ne sont pas en mesure de garantir la protection des citoyens ou des visiteurs au cas où ces violences éclateraient", a-t-il ajouté.

 

 

Manifestations

Quelques manifestations contre le film américain anti-islam ont de nouveau eu lieu mercredi dans le monde arabo-musulman.

 

"Nous vivons dans un monde où chacun devrait respecter les croyances des autres", a fait valoir le ministre afghan des Affaires étrangères Zalmai Rassoul, tandis que les autorités pakistanaises décrétaient un jour férié national vendredi en l'honneur du prophète Mahomet, selon un haut responsable.

 

Environ 500 avocats pakistanais ont réussi mercredi à franchir la première porte de l'enclave diplomatique d'Islamabad, une zone très sécurisée où est située l'ambassade américaine, afin de protester contre la diffusion du film dénigrant le prophète Mahomet.

"Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour le prophète", ont chanté ces avocats qui tenaient aussi de grandes bannières coiffés de slogans comme "Amoureux du prophète", "Mort au blasphémateur", "Les amis des Etats-Unis sont des traîtres", selon un journaliste de l'AFP sur place.

 

Selon des témoins, un millier d'étudiants ont aussi manifesté pacifiquement mercredi dans l'est de l'Afghanistan. La marche s'est tenue à Jalalabad sur la route menant à Kaboul. Ses participants ont scandé des chants appelant à "la mort de l'Amérique" et aux "ennemis de l'islam".

 

Au Sri Lanka, une première manifestation anti-américaine a réuni plusieurs centaines de personnes. Des femmes y frappaient des photos du président Obama à coups de manches à balais.

 

En France, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé que le gouvernement avait refusé d'autoriser une manifestation samedi à Paris qui avait pour but de protester contre ce même film.

"Nous ne tolérerons pas de débordement", a expliqué le Premier ministre, alors qu'une manifestation samedi dernier près de l'ambassade américaine avait été émaillée de violences et donné lieu à environ 150 interpellations.

Aucune manifestation troublant l'ordre public "ne sera tolérée", a renchéri son ministre de l'Intérieur Manuel Valls, en soulignant par ailleurs que la liberté d'expression, dont la caricature, était "un droit fondamental" en France.

 

Mardi soir, le président américain Barack Obama avait appelé le monde musulman à travailler avec les Etats-Unis à assurer la sécurité de leurs représentants dans le monde.

"Le message que nous devons faire parvenir au monde musulman est que nous nous attendons à ce que vous travailliez avec nous pour protéger les nôtres, et aussi choquante que cette vidéo puisse être - et nous l'avons évidemment dénoncée, le gouvernement américain n'avait rien à voir avec elle - ce n'est jamais une excuse pour la violence", avait-il dit.

 

L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye et trois autres Américains ont été tués le 11 septembre dans l'attaque armée du consulat de Benghazi, un drame sur lequel la Libye et le FBI enquêtent.

 

Mardi, un attentat suicide visant un minibus sur une autoroute menant à l'aéroport de Kaboul a tué huit Sud-Africains, un Kirghize et trois Afghans. Le groupe Hezb-e-Islami, la deuxième composante la plus importante des insurgés afghans après les talibans, a revendiqué cet attentat, en affirmant qu'il était une réponse au film.

En 2005, la publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois avait déjà provoqué un longue vague de protestations dans le monde arabe.

 

 

Lire aussi :

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La France a appelé ses ressortissants au Liban à la "vigilance", anticipant un possible regain de colère de musulmans après la publication mercredi par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo de caricatures du prophète Mahomet. "Vu les réactions dans l’ensemble de la région à la vidéo (islamophobe, ndlr) +The Innocence of Muslims+ et aux caricatures parues dans Charlie...

commentaires (2)

Pourtant notre gouvernement ,n'a pas appelé les libanais à la vigilance vis à vis des étrangers...!

M.V.

15 h 27, le 19 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • Pourtant notre gouvernement ,n'a pas appelé les libanais à la vigilance vis à vis des étrangers...!

    M.V.

    15 h 27, le 19 septembre 2012

  • Entre l'ignorance massive des peuples , et l'hypocrisie des auteurs un peu louches le monde est ainsi cousu et ce sont les ambassades qui payent le lourd tribu. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 37, le 19 septembre 2012

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