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Liban

Dialogue interreligieux et laïcité, deux thèmes-clés

Voici des extraits significatifs de l’Exhortation apostolique, disponible depuis hier sur le site de l’Agence nationale d’information (NNA), sur les sujets du dialogue interreligieux et de la laïcité :
L’Église catholique, fidèle à l’enseignement du concile Vatican II, regarde les musulmans avec estime, eux qui rendent un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne, qui vénèrent Jésus comme prophète sans reconnaître toutefois sa divinité, et qui honorent Marie, sa mère virginale. Nous savons que la rencontre de l’islam et du christianisme a souvent pris la forme de la controverse doctrinale. Malheureusement, ces différences doctrinales ont servi de prétexte aux uns et aux autres pour justifier, au nom de la religion, des pratiques d’intolérance, de discrimination, de marginalisation et même de persécution.
Malgré ce constat, les chrétiens partagent avec les musulmans la même vie quotidienne au Moyen-Orient où leur présence n’est ni nouvelle ni accidentelle, mais historique. Faisant partie intégrante du Moyen-Orient, ils ont élaboré au long des siècles un type de relation avec leur entourage qui peut servir d’enseignement. Ils se sont laissé interpeller par la religiosité des musulmans, et ils ont continué, selon leurs moyens et dans la mesure du possible, à vivre et à promouvoir les valeurs de l’Évangile dans la culture ambiante. Il en résulte une symbiose particulière. C’est pourquoi, il est juste de reconnaître l’apport juif, chrétien et musulman dans la formation d’une culture riche propre au Moyen-Orient.
Les catholiques du Moyen-Orient, dont la majorité sont des citoyens natifs de leur pays, ont le devoir et le droit de participer pleinement à la vie nationale en œuvrant à l’édification de leur patrie. Ils doivent jouir d’une pleine citoyenneté et ne pas être traités en citoyens ou en croyants mineurs.
Comme par le passé où, pionniers de la renaissance arabe, ils ont été partie intégrante de la vie culturelle, économique et scientifique des diverses civilisations de la région, ils désirent aujourd’hui, encore et toujours, partager avec les musulmans leurs expériences en apportant leur contribution spécifique. C’est à cause de Jésus que le chrétien est sensible à la dignité de la personne humaine et à la liberté religieuse qui en découle. C’est par amour pour Dieu et pour l’humanité, glorifiant ainsi la double nature du Christ et par goût de la vie éternelle, que les chrétiens ont construit des écoles, des hôpitaux et des institutions de toutes sortes où tous sont reçus sans discrimination aucune. C’est pour ces raisons que les chrétiens portent une attention particulière aux droits fondamentaux de la personne humaine.
Affirmer pour autant que ces droits ne sont que des droits chrétiens de l’homme n’est pas juste. Ils sont simplement des droits exigés par la dignité de toute personne humaine et de tout citoyen, quels que soient ses origines, ses convictions religieuses et ses choix politiques.
La liberté religieuse est le sommet de toutes les libertés. Elle est un droit sacré et inaliénable. Elle comprend à la fois, au niveau individuel et collectif, la liberté de suivre sa conscience en matière religieuse, et la liberté de culte. Elle inclut la liberté de choisir la religion que l’on juge être vraie et de manifester publiquement sa propre croyance. Il doit être possible de professer et de manifester librement sa religion et ses symboles, sans mettre en danger sa vie et sa liberté personnelle.
La liberté religieuse s’enracine dans la dignité de la personne; elle garantit la liberté morale et favorise le respect mutuel. Les Juifs qui ont longtemps subi des hostilités souvent meurtrières ne peuvent pas oublier les bienfaits de la liberté religieuse. Pour leur part, les musulmans partagent avec les chrétiens la conviction qu’aucune contrainte en matière religieuse, et encore moins par la force, n’est permise. Cette contrainte qui peut prendre des formes multiples et insidieuses aux plans personnel et social, culturel, administratif et politique, est contraire à la volonté de Dieu. Elle est une source d’instrumentalisation politico-religieuse, de discrimination et de violence qui peut conduire à la mort. Dieu veut la vie, non la mort. Il interdit le meurtre, même celui du meurtrier.
Comme le reste du monde, le Moyen-Orient connaît deux réalités opposées : la laïcité avec ses formes parfois extrêmes, et le fondamentalisme violent qui revendique une origine religieuse.
C’est avec grande suspicion que certains responsables politiques et religieux moyen-orientaux, toutes communautés confondues, considèrent la laïcité comme athée ou immorale. Il est vrai que la laïcité peut affirmer parfois de manière réductrice que la religion relève exclusivement de la sphère privée comme si elle n’était qu’un culte individuel et domestique situé hors de la vie, de l’éthique, de l’altérité. Dans sa forme extrême et idéologique, cette laïcité devenue sécularisme nie au citoyen l’expression publique de sa religion et prétend que l’État seul peut légiférer sur sa forme publique. Ces théories sont anciennes. Elles ne sont plus seulement occidentales et elles ne peuvent pas être confondues avec le christianisme. La saine laïcité, en revanche, signifie libérer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux.
Voici des extraits significatifs de l’Exhortation apostolique, disponible depuis hier sur le site de l’Agence nationale d’information (NNA), sur les sujets du dialogue interreligieux et de la laïcité :L’Église catholique, fidèle à l’enseignement du concile Vatican II, regarde les musulmans avec estime, eux qui rendent un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le...

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