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Moyen Orient et Monde - Irak

La condamnation à mort de Hachémi fait resurgir le spectre de la crise

La condamnation à mort par contumace du vice-président irakien Tarek Hachémi pour avoir commandité des meurtres pourrait raviver la crise politique interne.
Manifestement furieux, M. Hachémi a d’ailleurs pris la parole hier lors d’une conférence de presse en Turquie, où il est réfugié. « Tout en confirmant de nouveau mon entière innocence et celle de mes gardes, je rejette totalement et ne reconnaîtrai jamais le verdict inéquitable, injuste et politiquement motivé, auquel il fallait s’attendre dès le début de ce ridicule procès », a lancé M. Hachémi, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré en décembre par la justice irakienne. Depuis sa fuite, M. Hachémi, membre du deuxième bloc parlementaire, Iraqiya, et l’un des plus importants responsables politiques sunnites du pays, n’a eu de cesse d’attaquer le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, l’accusant de manipuler l’appareil judiciaire. La famille politique de M. Hachémi, Iraqiya, avait donné le ton plus tôt hier matin. « La conduite des audiences au tribunal ne fait que renforcer le sentiment que la sentence de la cour est politisée et prévisible », a tonné Iraqiya dans un communiqué, qui, en creux, pointait là aussi la responsabilité de M. Maliki.
Pourtant, la crise s’était en grande partie apaisée depuis les houleux épisodes de décembre dernier. À l’époque, au moment du départ des troupes américaines, Iraqiya avait mené la fronde contre M. Maliki, l’accusant de s’approprier le pouvoir. M. Maliki, de son côté, avait tenté de démettre son vice-Premier ministre, le sunnite Saleh el-Moutlaq, qui avait accusé le chef du gouvernement d’être « pire que Saddam Hussein ». Au même moment, les accusations étaient lancées contre Tarek Hachémi. Ce dernier s’était d’abord réfugié au Kurdistan irakien, puis en Turquie. Le choix de la région autonome du Kurdistan et de la Turquie n’était d’ailleurs pas anodin. Toutes deux ont en effet refusé de livrer le politicien à Bagdad, toutes deux entretiennent des relations pour le moins difficiles avec le gouvernement irakien, au centre desquelles la question du pétrole joue un rôle de premier plan.
Dès lors, estime John Drake, spécialiste de la sécurité au sein du groupe AKE, « les tensions politiques vont sans doute s’exacerber en Irak. Et les relations entre Ankara et Bagdad pourraient elles aussi empirer dans les prochains mois ». Concrètement, la condamnation à mort de M. Hachémi « va certainement aggraver les dissensions entre M. Maliki et Iraqiya. Cela pourrait freiner les travaux du Parlement », juge-t-il.
Le président irakien Jalal Talabani a lui aussi jugé, dans un communiqué publié hier sur son site Internet, que la condamnation du vice-président « pourrait s’avérer être un facteur susceptible de déstabiliser les efforts fournis pour parvenir à la réconciliation nationale ». De fait, note John Drake, « les sunnites pourraient se sentir persécutés par la condamnation de M. Hachémi. Et les derniers attentats vont nuire aux relations interconfessionnelles », dit-il, en référence à la vague d’attentats revendiquée par el-Qaëda, qui a fait près d’une centaine de morts samedi et dimanche.
De son côté, Ali Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien, a mis en garde contre « des cellules liées aux groupes (insurgés) qui gravitent autour de M. Hachémi. Elles pourraient tenter de se venger ». Le gouverneur de la province de Zi Qar, Taleb el-Hassan, a d’ailleurs annoncé l’arrestation de 18 personnes présentées comme des alliées de Tarek Hachémi et qui auraient, selon lui, préparé les attentats qui ont touché Nassiriya dimanche, dont celui contre le consulat honoraire de France.
(Source : AFP)
La condamnation à mort par contumace du vice-président irakien Tarek Hachémi pour avoir commandité des meurtres pourrait raviver la crise politique interne.Manifestement furieux, M. Hachémi a d’ailleurs pris la parole hier lors d’une conférence de presse en Turquie, où il est réfugié. « Tout en confirmant de nouveau mon entière innocence et celle de mes gardes, je...

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