Liban : Joumblatt redoute que le dossier Samaha connaisse le sort de celui des 3 officiers libérés

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt a commenté lundi la récente libération des trois officiers arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l'assassinat, au Akkar, des cheikhs Ahmad Abdel Wahed et Mohammad Houssam Merheb, assurant qu'elle suscite plusieurs interrogations notamment en ce qui concerne son timing et ses objectifs.

Les deux dignitaires sunnites ont été tués le 20 mai dernier dans le Akkar (Liban-Nord) à un barrage de l'armée. La mort des deux cheikhs avait provoqué de vives tensions et des affrontements au Liban-Nord, mais aussi à Beyrouth où deux personnes avaient été tuées.

Pour le chef druze, il faut prendre garde à ce que la libération des officiers se soit pas "le début de plusieurs décisions similaires visant à contourner des dossiers sensibles", comme celui des explosifs saisis dans l'affaire Michel Samaha, pour enfin aboutir, selon M. Joumblatt, à la libération de l'ancien ministre.

Ce dernier a été arrêté manu militari le 9 août par les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI). Il est accusé, ainsi que de hauts responsables sécuritaires syriens, d'avoir préparé des attentats au Liban dans le but de provoquer des dissensions confessionnelles.

Fin août, Michel Samaha, proche du régime de Bachar el-Assad en Syrie, a été transféré dans une prison de la banlieue de Beyrouth pour des raisons de sécurité.

La libération des trois officiers avait été également évoquée samedi par le 14 Mars (opposition) qui a dénoncé une "opération suspecte". L'opposition libanaise a toutefois décidé de temporiser, reportant toute mesure pratique en réponse à cette décision à l'après-visite au Liban du pape Benoît XVI.