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Lifestyle - Mostra de Venise

Le Lido vacille entre fresque historique et ode crépusculaire

« Pieta » raconte un œdipe sud-coréen, tandis qu’une production franco-portugaise dépeint les armées de Napoléon bataillant contre Wellington en 1810 au Portugal.

L’équipe du film « Pieta » : le réalisateur Kim Ki-duk, l’actrice Cho Min-soo et l’acteur Lee Jung-jin. Gabriel Bouys/AFP

Le réalisateur sud-coréen Kim Ki-duk a présenté hier en compétition à Venise Pieta, une œuvre sombre aux accents œdipiens sur la tentative de rédemption d’un petit malfrat qui redécouvre sa part d’humanité. Est également entré en lice dans la course au Lion d’or Linhas de Wellington, une coproduction franco-portugaise au casting éblouissant, basée sur la campagne de 1810 d’un maréchal de Napoléon contre les troupes britanniques du général Wellington au Portugal.
Pieta est une œuvre pour laquelle le réalisateur affirme s’être inspiré du chef-d’œuvre de Michel-Ange pour célébrer le lien indissoluble d’une mère avec son fils, mais aussi mettre en exergue la souffrance insoutenable que cette relation peut engendrer. Une ville industrielle en mutation, belle dans sa laideur anonyme, est le territoire d’un petit malfrat solitaire (Lee Jung-jin) chargé de récupérer auprès de pauvres hères les créances d’un usurier. Quand ils sont insolvables, il les estropie sans état d’âme pour encaisser l’argent de l’assurance. Une routine angoissante bouleversée par l’arrivée d’une femme (Cho Min-soo) qui prétend être la mère qui l’a abandonné à la naissance il y a 30 ans. S’esquisse alors une lancinante tentative de rédemption, parfois plus insupportable encore que la solitude résignée et ponctuée de coups de théâtre eux aussi cruels. Kim Ki-duk dresse un portrait peu amène d’une société dont le seul moteur est l’argent. « L’argent est le début et la fin de toute chose », déclare sentencieusement l’un de ses personnages. Selon le cinéaste, « les gens de notre époque sont obsédés par l’illusion que l’argent peut tout résoudre ». « Nous finirons par devenir nous-mêmes de l’argent aux yeux des autres, écrasés sur l’asphalte », prédit-il avant de lancer : « Dieu, aie pitié de nous. »
Pieta prend la forme d’une ode crépusculaire, interprétée par un couple d’acteurs à la beauté terrifiante, qui déboussole toutes les certitudes : la beauté devient laide, la laideur devient sublime. Le cinéaste âgé de 51 ans, un habitué des festivals européens, a déjà remporté à Venise en 2004 le Lion d’argent du meilleur réalisateur pour Bin-jip.

Un casting éblouissant
Avec John Malkovich, Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Marisa Paredes ou Michel Piccoli... la réalisatrice Valeria Sarmiento s’offre un casting éblouissant pour une fresque historique de 2 h 30 sur la campagne portugaise du maréchal Masséna contre les troupes de Wellington en 1810.
En nombre supérieur, les Français avancent au prix de lourdes pertes jusqu’au centre du pays mais autour de Lisbonne les attendent les « Linhas de Wellington », les lignes de défenses de Wellington, vers lesquelles se retirent Britanniques et Portugais en pratiquant la politique de la terre brûlée. C’est ce mouvement de retraite désordonnée que choisit de décrire Valeria Sarmiento, qui a repris un projet entamé par son compagnon Raoul Ruiz. Elle dépeint à grands coups de pinceau les horreurs de la guerre, la vanité des officiers et le désarroi des civils déracinés. À travers ce film, « j’ai découvert l’exil des Portugais, le destin typique des gens ordinaires, la vie quotidienne durant un conflit », raconte la réalisatrice, elle-même née à Valparaiso (Chili) en 1948. Elle s’est attachée « en particulier aux personnages féminins, qui souffrent tellement au cours des guerres ». L’absurdité de cette guerre est illustrée par un dîner d’anthologie entre un Masséna muet et goujat (Melvil Poupaud) et un trio de convives aux accents comico-sociologiques : Isabelle Huppert, Catherine Deneuve et Michel Piccoli. À ne pas manquer non plus la scène où l’on voit un Wellington débordant de suffisance, incarné par John Malkovich, poser pour son portrait en gloire.
(Source : AFP)
Le réalisateur sud-coréen Kim Ki-duk a présenté hier en compétition à Venise Pieta, une œuvre sombre aux accents œdipiens sur la tentative de rédemption d’un petit malfrat qui redécouvre sa part d’humanité. Est également entré en lice dans la course au Lion d’or Linhas de Wellington, une coproduction franco-portugaise au casting éblouissant, basée sur la campagne...

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