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À La Une - L’éclairage

Sleiman indisposé par une mutilation iranienne de ses propos

La participation du président Michel Sleiman au sommet des non-alignés de Téhéran a revêtu une importance capitale dans la mesure où elle lui a permis d’expliquer aussi bien aux dirigeants iraniens qu’aux personnalités arabes qu’il a rencontrés en marge du sommet la position que le Liban adopte par rapport à une série de questions d’intérêt commun.
Il est vrai que le chef de l’État n’a pas prononcé de discours au sommet, qui a principalement porté sur le dossier syrien, mais il a pris soin de répercuter le point de vue officiel libanais sur ce même sujet, à travers les médias qui l’ont sollicité pour une interview dans la capitale iranienne.


Il a ainsi réaffirmé qu’une solution en Syrie reste improbable tant que la spirale de violence persiste. M. Sleiman a également plaidé de nouveau en faveur d’un dialogue sérieux entre le régime et l’opposition et pour la mise en place de réformes fondamentales, en soulignant l’appui du Liban à l’émergence pacifique de systèmes démocratiques dans la région.


Avec les dirigeants iraniens, ce sont notamment les relations bilatérales et le rôle de la Résistance qui ont été passés au crible. Là aussi, le chef de l’État a pris soin d’exposer clairement à ses interlocuteurs la conception officielle libanaise du rôle de la Résistance. Sauf qu’il s’est heurté à l’intransigeance iranienne sur le sujet.
Le guide spirituel de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, s’était pourtant dit d’accord avec l’argumentation développée par le président Michel Sleiman, qu’il avait reçu en marge du sommet. M. Sleiman, lui, a notamment expliqué que le Liban a besoin de la Résistance « jusqu’à ce que le danger israélien qui pèse sur lui disparaisse » mais que l’État souhaite, dans la même optique, établir une stratégie de défense pour définir de manière optimale le rôle que celle-ci jouera pour défendre le Liban face à toute agression israélienne et pour organiser dans le même temps le recours aux armes afin d’éviter les abus. La stratégie de défense, a également expliqué M. Sleiman à son hôte, vise aussi à prémunir la Résistance contre les dangers qui la menacent. Si les deux parties ont fait part d’une concordance de vues sur ce point, il reste que les médias officiels iraniens, qui ont fait état de l’entretien Sleiman-Khamenei, n’ont relayé qu’une partie du discours du chef de l’État. On l’aura deviné : ils n’ont reproduit que la phrase introductive dans laquelle le chef de l’État dit que le Liban a besoin de la Résistance pour libérer son territoire, en occultant tout le reste, ce qui a créé une confusion dans les milieux politiques libanais et indisposé au plus haut point le chef de l’État.


Dans certains milieux, on a ainsi cru que le président a fait machine arrière par rapport à ses positions premières et renoncé à l’ordre du jour qu’il avait établi pour la conférence de dialogue et qui lui avait valu une réplique acerbe du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah. Ce dernier, rappelle-t-on, avait affirmé, dans une de ses apparitions télévisées, que la Résistance n’a besoin de l’autorisation de personne pour utiliser ses armes.


Selon des sources de la délégation libanaise à Téhéran, le chef de l’État a été contrarié par le comportement iranien et agacé plus particulièrement par le fait que ses propos ont été tronqués et déformés. Il s’est d’ailleurs empressé de rectifier le tir en réitérant son appel à la mise en place d’une stratégie nationale de défense, qu’il va d’ailleurs exposer au prochain round de la conférence nationale de dialogue, le 20 septembre. À moins, bien entendu, que le Hezbollah n’œuvre pour obtenir son ajournement, par différents moyens, dans l’espoir d’un changement de circonstances qui seraient plus favorables au 8 Mars et qui permettraient de court-circuiter pas conséquent tout débat autour de ses armes.

 

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