D’un point de vue sociologique tout d’abord, et dans un pays où les diversités et divergences politiques sont ce qu’elles sont, l’absence d’électricité est le seul sujet fédérateur, si bien que certains songent à remplacer le cèdre du drapeau par un poteau de l’EDL (reste à tomber d’accord sur sa couleur).
Au niveau de la santé, les innombrables bienfaits de l’absence du courant ne sont plus à démontrer : les citoyens gagnent ainsi plus d’heures de sommeil, d’où une meilleure forme. De plus, le dossier épineux des champs électromagnétiques des pylônes de haute tension et de leurs effets néfastes sur les pauvres habitants se trouve réglé ipso facto.
En terme de sécurité domestique, aucune mesure n’aura jamais été aussi efficace pour empêcher des risques d’électrocution d’enfants promenant leurs doigts innocents sur des prises de courant murales ou dans des câblages douteux.
D’un point de vue moral, les opposants à la peine de mort y trouvent aussi leur compte, la condamnation à la peine capitale par chaise électrique n’étant pas envisageable au pays du Cèdre.
Sur un plan écologique et pour lutter efficacement contre le gaspillage de l’énergie, EDL reste le seul partenaire capable de vous garantir l’impossibilité d’oublier, allumés par mégarde, lumières et autres appareils électriques.
Toutes ces raisons et tant d’autres viennent confirmer que dans un pays gouverné par des lumières, une certitude demeure : qui marche sur leurs pas ne connaîtra que les ténèbres...
Gaby GEMAYEL