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À La Une - Sommet des non-alignés

Nucléaire et Syrie jouent aux trouble-fête

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à la clôture du sommet des non-alignés. Behrouz Mehri/AFP

Le sommet des non-alignés de Téhéran s’est achevé hier soir après deux jours d’échanges parfois conflictuels sur la question nucléaire et la crise syrienne, qui ont éclipsé les efforts iraniens pour obtenir son soutien face aux Occidentaux.
Les représentants des 120 pays membres ont adopté une déclaration finale affirmant notamment le droit de tous les pays à l’énergie nucléaire pacifique, le refus de toutes sanctions unilatérales et menaces militaires contre un pays, le soutien à la création d’un État palestinien et la nécessité du désarmement nucléaire, ont indiqué les médias iraniens.
En pointe sur tous ces sujets, l’Iran qui va assurer la présidence du mouvement des non-alignés pour trois ans n’a pas caché son ambition d’en faire un outil dans sa lutte antioccidentale. Bien que seuls une trentaine de chefs d’État ou de gouvernement aient fait le déplacement, Téhéran a présenté ce sommet comme une preuve de l’échec des efforts occidentaux pour l’isoler en raison de son programme nucléaire controversé.
Mais le dossier nucléaire a malgré tout perturbé cette grand-messe. Répondant aux critiques du guide suprême iranien Ali Khamenei contre la « dictature » du Conseil de sécurité qui a condamné et sanctionné l’Iran à plusieurs reprises, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a fermement demandé à Téhéran de respecter les résolutions du Conseil lui enjoignant notamment de cesser l’enrichissement d’uranium au cœur des inquiétudes internationales. Faute de quoi une « spirale de violence » pourrait aboutir « rapidement » à un conflit militaire, a averti M. Ban, dénonçant les menaces israéliennes de frapper les sites nucléaires iraniens, mais aussi la rhétorique belliqueuse « inacceptable » de l’Iran qui a menacé de détruire l’État hébreu s’il était attaqué.
L’avertissement du chef de l’ONU a été renforcé par la publication simultanée jeudi d’un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) relevant que l’Iran avait doublé récemment la capacité de son site d’enrichissement nucléaire souterrain de Fordo, le seul considéré comme à l’abri de frappes militaires. L’agence onusienne a également ravivé les doutes sur les objectifs nucléaires de Téhéran, accusé « d’entraver » ses efforts de vérification en procédant à un « nettoyage » du site militaire de Parchin où elle a décelé des activités suspectes mais n’a toujours pas pu se rendre. L’ayatollah Khamenei a toutefois réaffirmé que l’Iran ne cherchait pas à se doter de l’arme atomique et ne céderait rien sur ses « droits » nucléaires. Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a rejeté de son côté les accusations de l’AIEA, qualifiées de « prétextes » pour justifier les sanctions contre l’Iran.

Israël
Les États-Unis ont réagi en avertissant à nouveau Téhéran que le temps de la diplomatie pour résoudre le problème nucléaire ne durerait pas « indéfiniment ». La France a appelé de son côté à un nouveau renforcement des sanctions contre Téhéran.
Israël est soumis à des pressions croissantes de la communauté internationale, et notamment des États-Unis, pour qu’il n’attaque pas seul l’Iran. Les récentes déclarations de dirigeants israéliens, selon lesquelles le temps était désormais compté pour stopper le programme nucléaire iranien, ont pu faire craindre l’imminence d’une action militaire. Le vice-Premier ministre israélien Moshe Yaalon a déclaré hier craindre que l’Iran ne prenne pas au sérieux la menace d’une action militaire en raison des messages contradictoires renvoyés par les différentes puissances étrangères. « Nous avons eu un échange de vues, y compris avec nos amis aux États-Unis, qui, à notre avis, sont en partie responsables de ce sentiment iranien », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio 100FM. Il a aussi montré du doigt le déplacement de Ban Ki-moon à Téhéran.
La crise syrienne a également placé l’Iran sur la défensive lors du sommet en illustrant l’isolement de Téhéran dans son soutien inconditionnel au gouvernement de Bachar el-Assad. Le président égyptien Mohammad Morsi, pour sa première visite en Iran, a créé un incident en dénonçant « le régime oppressif » devenu « illégitime » en Syrie, ce qui a provoqué le départ de la délégation syrienne. L’ayatollah Khamenei n’en a pas moins réaffirmé le soutien iranien à Damas, accusant à nouveau « l’Amérique et le régime sioniste » d’avoir provoqué la crise pour affaiblir le front des pays opposés à Israël. À cet égard, M. Ban a sévèrement épinglé durant le sommet la rhétorique « raciste » et « outrageante » des dirigeants iraniens qui appellent régulièrement à la destruction d’Israël ou nient la réalité de l’Holocauste.
Et il a également profité de sa visite à Téhéran pour réclamer la libération des centaines de prisonniers politiques iraniens, avertissant le régime que ses atteintes aux libertés dénoncées par l’ONU « ne font que semer les germes de l’instabilité » dans le pays.
(Source : agences)
Le sommet des non-alignés de Téhéran s’est achevé hier soir après deux jours d’échanges parfois conflictuels sur la question nucléaire et la crise syrienne, qui ont éclipsé les efforts iraniens pour obtenir son soutien face aux Occidentaux.Les représentants des 120 pays membres ont adopté une déclaration finale affirmant notamment le droit de tous les pays à l’énergie...
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